Outlander, c’est un peu la série à sensation de Starz et Netflix en France que beaucoup jugent – à tort – comme une série pour midinettes. Bilan d’une saison 4, qui renouvelle l’intrigue sans pour autant dénaturer l’essence de l’intrigue imaginée par Diana Gabaldon
Véritable fresque historique sous couvert de voyage dans le temps et de surnaturel, Outlander est une ode aux prémices du féminisme, aux diverses cultures et à l’histoire de vie de ces gens, qui ont fait l’Histoire avec un grand H. Un hymne à la vie toujours aussi palpitant et immersif 4 ans après ses débuts.
La vie est un cycle
Outlander, depuis sa saison 1, est une série qui accentue les destins de ses personnages, les invitant à se croiser, faire et défaire, au fil des épisodes et des intrigues qu’il traverse. Une fois de plus en cette saison 4, après l’installation de Claire et Jamie sur leurs terres. Murtagh, que l’on pensait disparu fait son grand retour. Tout comme Stephen Bonnet, l’antagoniste qui se révèle après avoir été sauvé par Jamie d’une mort certaine, pour croiser le destin de Roger, Brianna etc… avant de périr en fin de saison. Toutes les vies de ces personnages auxquels le spectateur s’attache défilent au fil d’un cycle, avec la certitude que ces derniers se croiseront à nouveau, même si perdus de vue.
L’Amérique des pionniers
Cette saison d’ Outlander, marque le dépaysement total pour les spectateurs de la série, loin de l’Ecosse ou des îles de la saison passée. En saison 4, toujours proche des romans de Diana Gabaldon – même si les scénaristes s’accordent certaines libertés scénaristiques – on se penche sur le mythe de la Frontière Américaine et son rapport avec les populations indigènes amérindiennes, dont on connaît tous le destin funeste.
Une saison assurément sous le signe du renouveau, de la découverte de l’esclavage – qui ne manquera pas de choquer Claire bien sûr – mais aussi celui de la célébration de ces premiers colons avant les prémices de la Guerre d’Indépendance à venir, entre Boston Tea Party et rébellion contre le royaume Britannique.
Une fresque assez juste – même si, un poil fantasmée – qui n’est pas pour déplaire puisqu’elle reste dans l’esprit et l‘esthétique de la série, proche d’une Histoire dépeinte à travers ses personnages plus que ses décors. Des personnages toujours aussi charismatiques et attachants.
Claire et Jamie enfin heureux… un autre couple en crise
Que serait Outlander sans ses romances et ses scènes d’ébats amoureux langoureux ? Cette saison, après la réunion tant attendue entre nos deux amants maudits légendaires en saison dernière et tumultueux voyages vers les Terres d’Amérique, désormais ensemble pour le meilleur, mais aussi le pire, il était certain que le couple serait – avec la maturité de l’âge et leur historique – bien plus « sage » à l’écran.
Ce qui propose un passage de relai – sans pour autant leur voler la vedette car Outlander restera l’histoire du Chardon et du Tartan bien sûr, aka Claire et Jamie – à Brianna et Roger, amoureux mais hésitant.
Après avoir assisté à l’amour naissant entre les deux stars de la série, c’est désormais celui de leur progéniture qui prend de la place cette saison. Avec bien évidemment des questionnements, des incompréhensions, des séparations, des moments tendres mais aussi de la violence. Car oui, la violence est un protagoniste important et considérable de Outlander. Une violence toujours à l’égard des femmes, réalité historique qu’on ne peut oublier, mais aussi pour les hommes, comme on le montre avec les périples de Roger pour retrouver celle qu’il aime.
Réunion de famille mouvementée
Ainsi le voyage de Brianna et Roger au temps de Claire et Jamie n’est qu’un bon prétexte pour relancer l’intrigue globale de Outlander alors que l’on pensait avoir vécu le plus difficile pour nos héros.
Une manière de rebondir assez intéressante, qui permet la réunion d’un père et d’une fille, mais aussi de toute une famille de cœur, avec Murtagh ou Jocasta, mais aussi Lord John, l’amoureux transit et secret de Jamie. Comme un cycle, le destin des personnages autour de nos deux soleils, se croisent et décroisent, au fil des saisons.
Une réunion courte qui va se faire pour mieux relancer l’aventure de Claire et Jamie à la recherche de Roger, entre voyage et quête acharnée, emplie de doutes et de peines, ainsi qu’une Brianna perdue et toujours affectée profondément par le viol qu’elle a subi, ainsi que sa grossesse accidentelle.
Les femmes à l’honneur, mais pas que…
Outlander, toujours en saison 4, est et reste une série de femmes fortes comme on le voit rarement en télévision, notamment dans des programmes de genres historiques et autres séries de costume.
Qu’elle soit Claire, Brianna, Jocasta ou Amérindiennes…. Cette saison, les femmes sont toujours à l’honneur et dépeintes comme des personnages forts, affirmées, indépendantes, loin des stéréotypes attendus par leurs pairs et-ou leur genre.
Réelle force de la série, ce féminisme naturel, décomplexé – et pas édulcoré pour six sous, même si la série est romanesque dans son essence – permet ainsi de montrer la femme telle qu’elle est, et qu’elle l’a été dans les siècles passés, malgré les us et coutumes, ou codes sociétaux de leur environnement souvent défavorable à leur égard.
Nouvelle définition de la masculinité
On aime toujours et surtout la peinture des hommes loin des codes de la masculinité toxique que l’on peut voir dans des séries du genre d’ Outlander. Rédéfinissant la virilité et masculinité depuis son pilote notamment avec Jamie ou Murtagh, Outlander en saison 4 propose avec Roger au centre de l’intrigue, une nouvelle figure masculine qui montre la difficulté d’être un homme qui n’est pas négligeable, entre codes archaïques et volonté de valoriser la femme, notamment celle aimée.
A l’heure du MeToo et Time’s Up Outlander, que ce soit en roman ou en série, offre des personnages masculins sur plusieurs niveaux, entre les codes hérités du patriarcat (comme Jamie qui juge Brianna pour ses rapports avec Roger) et modernisme face à des femmes affirmées et indépendantes. Des hommes qui n’ont pas peur de leur sensibilité, ni de leurs sentiments à l’égard de femmes aussi fortes et assurées que Claire et Brianna.
Amour violence, douleur, séparation, voyage …. Ou la vie dans tous ses états
Pour le Cerveau, il n’y a pas de série comme Outlander qui arrive à dépeindre la vie sous toutes ses formes, et ses moments de joie ou de peine comme elle le fait si bien. Si elle est avant tout un divertissement, elle est aussi une célébration de la vie dans tous ses états. Entre violence crue, scènes de sexe débridées, intrigues incroyables et surnaturelles, Outlander sait toujours en saison 4, notamment grâce au matériel originel de son auteure, offrir une peinture de la vie assez juste.
Entre violence, amour, joie, peine, séparation, choix inévitables, surprises, naissances, alliances et mésalliances, Outlander sait être une fresque humaine à échelle historique qui célèbre toute la complexité de notre existence depuis la nuit des temps, toujours au bout de 4 saisons.
Un concept fort, certes romanesque, qui permet d’excuser certaines faiblesses de la série, pour une aventure humaine palpitante qu’on retrouvera toujours avec plaisir dans un an.
Crédit photos : ©Starz
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