Retour sur la saison 1 de l’excellente série Doom Patrol qui offre un final à la hauteur de sa folie douce. Spoilers
Il est difficile de parler de Doom Patrol parce qu’elle n’est pas comme les autres, chaque épisode de la série est différent et elle offre des portraits de personnages plus dingues les uns que les autres tout en réussissant à offrir une histoire qui a bizarrement du sens et qui tient la route.
Doom Patrol est une série brillante, pleine d’humour qui sort des sentiers battus. Une série qui n’a pas peur de ce qu’elle est et de ce qu’elle représente. Une série qui va au bout d’une idée complètement barrée mais qui fonctionne à merveille. Une série meta qui a conscience d’elle-même et qui a construit un univers vaste avec des personnages humains, touchants et attachant qui forment une famille.
Barrée mais plein de coeur
Doom Patrol est un mélange d’histoires de rédemption, de personnages qui apprennent à s’accepter et à vivre ensemble. C’est une série qui prône la tolérance et la différence sans être préchi-précha. On y trouve des drag-queens, une rue non-binaire nommée Danny qui a une conscience et se téléporte ou encore un rat et un cafard géants, le tout avec des personnages principaux hors-normes qui embrassent leur étrangeté et deviennent des super-héros à leur façon.
Une fois que Larry, Jane, Cliff, Rita et Victor commencent vraiment à s’ouvrir après leur session de groupe, la série plonge encore plus dans sa folie-douce et explore encore plus la psyché de ses personnages. Elle leur permet une certaine introspection et les aide à faire de leurs différences une force.
Doom Patrol n’a peur de rien et continue à chaque épisode de repousser les limites. La série est fraîche, novatrice et elle n’hésite pas à intégrer des moments vraiment touchants pour les personnages. Ils sont vraiment le coeur de la série et aussi barrée que puisse être Doom Patrol, il y a de vrais moments d’émotion.
Résolution
Dans l’avant dernier épisode, Mr Nobody a réussi à tourner la Doom Patrol contre Niles quand il leur a révélé que c’est de la faute de Niles s’ils sont comme ils sont. Il est l’instigateur de leur état parce qu’il voulait tester l’immortalité pour sauver sa fille. Ils s’éloignent de Niles mais quand ils réalisent que Danny est en danger, ils acceptent d’aider Niles à sauver des victimes innocentes.
Danny est coincé dans un tableau et à l’intérieur se trouve la fille de Niles, Dorothy. Le pouvoir de Dorothy est bien trop puissant, elle n’arrive pas à les contrôler et elle est en train de détruire Danny. Whiskers le rat et Ezekiel le cafard sont bien trop puissants à ce stade mais ils vont trouver une solution.
Il est intéressant de voir qu’au final, le but de la Doom Patrol n’est pas tant de vaincre Mr Nobody qui a fait de leur vie un enfer, mais de sauver des innocents. Nobody a complètement perdu le contrôle de sa narration et se fait prendre dans son propre piège, ce qui est bien ironique. Rita va faire appelle au narcissisme de Nobody pour les aider à se sortir du tableau. On ne rentrera pas trop dans les détails pour éviter la surprise mais la solution est assez répugnante. C’est dégueu, mais brillant et c’est pour ça qu’on adore Doom Patrol. C’est une adaptation de comic qui a du cran.
Apprendre à s’accepter
Larry finit enfin par accepter son homosexualité et accepter aussi le fait que l’Esprit Négatif fait partie intégrante de lui. Après des décennies à se détester, à déprimer et à ne pas comprendre l’Esprit Négatif, Larry est enfin plus ou moins en paix avec lui-même. L’épisode qui lui est consacré durant la saison est magnifique et Matt Bomer a fait un travail fantastique d’acteur.
Rita accepte aussi son sort et devient une personne meilleure. Elle a passé des décennies à se faire passer pour qui elle n’est pas vraiment. Elle a aussi passé toute la saison à chercher son but dans sa vie et son but est de faire le bien. Le passé de Rita est très sombre et on sent qu’elle faisait tout pour l’échapper, c’est pour ça qu’elle se détestait et se cachait derrière cette personnalité de “Rita”. Elle embrasse enfin le fait qu’elle veuille aider les autres, elle n’est plus aussi égoïste.
Jane n’a pas d’autre choix que de cohabiter avec ses nombreuses personnalités. Tout comme ses camarades, elle aussi tente de refouler les horreurs de son passé. Quand elle réalise qu’elle ne sera jamais guéri de son trouble de la personnalité, elle est dévastée. Diane Guerrero est absolument fantastique dans la peau de toutes ces personnalités aux capacités différentes.
Robots mais humains
Au départ, Victor alias Cyborg, pense qu’il n’a pas sa place avec cette bande de “weirdos” parce qu’il est un super-héros connu. Mais dans le fond, il n’est pas si différent, lui aussi a des démons et une peur inconsidérée de perdre son humanité. Son passé, la mort de sa mère ou encore la relation compliquée avec son père sont explorés de manière à ce qu’on comprenne vraiment qui il est. La biotechnologie qui le maintient en vie et lui donne ses capacités peut aussi effacer son humanité et il ne le supporte pas.
De son côté, Cliff était le personnage qui a servi au téléspectateur à entrer dans cet univers. C’était le personnage qui dès le départ, était le plus en adéquation avec ses sentiments, même si son apparence physique est la moins humaine de tous. Quand il a appris ce qui s’est réellement passé avec sa fille, il a pété les plombs et le réajustement a été difficile mais il finit par lâcher prise par rapport à sa fille. Il est Robotman mais il est aussi un homme et père blessé.
A la recherche de soi-même
Doom Patrol n’est pas juste du pur délire, c’est une série qui va au fond des choses et n’oublie pas que ses personnages sont avant tout des humains avec des sentiments, peu importe leur apparence. Ce groupe qui a été fabriqué par Niles Caulder, finit par s’accepter, par accepter la vérité sur eux-mêmes et les personnes qui les entourent.
Durant toute la saison, la Patrol était à la recherche de Niles mais la vérité, c’est qu’ils ont fini par partir à la recherche de leur propre vérité et par trouver des réponses sur eux-mêmes qu’ils n’auraient jamais trouvé seuls. Leur recherche a aussi permis d’étendre cet univers déjà vaste, d’emmener le téléspectateur dans les recoins de l’univers DC que personne d’autres n’a exploré jusqu’à présent. C’est une autre folie que celle de Legends of Tomorrow mais elle est tout aussi appréciable. Evidemment, ces univers sont séparés mais ça reste du DC et c’est produit par la même équipe.
Lancée après Titans, Doom Patrol s’est avérée être une série mieux réalisée et bien plus intéressante. Dès le départ, on sent que le showrunner Jeremy Carver savait où il voulait en venir. Il a offert des personnages forts mais aussi très vulnérables et on a hâte de les revoir. Croisons les doigts pour une saison 2.
Crédit ©DCUniverse
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