Critique de la saison 2 de Broadchurch qui pourrait être la saison de trop. Spoilers.
La saison 2 de Broadchurch s’est terminée hier soir outre-manche sur ITV. Et après avoir vu ces 8 nouveaux épisodes, une question s’impose : est-ce que les producteurs n’ont pas été trop gourmands avec cette seconde saison ? Lente, prévisible, et sans surprise, elle nuit clairement à la qualité et réputation de la série en son entier.
Trop de mélo
La saison 2 de Broadchurch suit donc le procès de Joe Miller. Si, au début, cela promettait d’être intéressant, la série s’est vite embourbée dans un combat légal sans grand intérêt, hormis quelques belles scènes pour les avocates jouées par Marianne Jean-Baptiste et Charlotte Rampling parfaites. Le Cerveau aimerait d’ailleurs voir une série spin-off autour de leur future association. Cependant, le déroulement du procès lui-même a offert bien trop de scènes à tendance mélodramatique pour être défendu. Et le verdict : attendu dans sa surprise. Broadchurch avait besoin de choquer, forcément Joe Miller est déclaré non-coupable. Un “retournement de situation” qu’on avait vu venir depuis au moins le second épisode.
Et avec ce verdict, la série tombe dans un prêchi-prêcha manichéen où les parents du petit Danny décident de ne pas se faire justice et se contentent de bannir Joe de la ville parce qu’ils sont pas des grands méchants, eux.
Série frustrante
La seconde saison avait pourtant très bien démarrée. Mais dès l’épisode suivant, il était clair que Chris Chibnall ne savait pas vraiment que raconter et a fait traîner les choses en longueur. Au lieu de passionnante, Broadchurch est très vite devenue frustrante. Même la nouvelle enquête n’a pas su susciter l’intérêt. Le dénouement était prévisible au moins deux épisodes avant la fin, malgré des fausses pistes données aux téléspectateurs qui n’ont, au fond, pas vraiment de sens. De plus les nouveaux personnages – ou grands méchants de la saison – sont très clichés. En particulier la jeune femme manipulatrice qui jouait les victimes.
Cliché aussi, les dernières minutes, avec la famille de Danny et Miller et ses fils qui se retrouvent sur la plage pour célébrer Danny et la vie qui continue malgré tout, et Hardy qui part seul, tel un cow-boy solitaire. Et parce que Broadchurch a décidé de faire à fond dans le cliché, la dernière réplique de la saison est ”Where to go ?”
Excellents acteurs
ITV a annoncé hier que la série aurait droit à une troisième saison. Avec ce que nous a offert la saison deux, on est en droit de craindre le pire. Cependant, reste deux personnages à suivre, deux personnages excellents, magnifiquement joué et dont la relation amicale et professionnelle complexe est à suivre : Hardy et Miller. Ce duo de flic a su continuer à charmer tout au long de cette seconde saison, qu’ils parviennent ainsi à sauver du désastre complet.
Une saison trois qui permettra peut-être à Chibnall de se rattraper et de retrouver l’inspiration qui avait fait de la première saison une petite merveille. Mais sans cela, Broadchurch rentrera dans la catégorie de ses séries avec la, ou les, saisons de trop.
Crédits Images : ©ITV
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