American Horror Story : l’asile ferme ses portes (spoilers)

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4.5

American Horror Story se termine avec un final à la hauteur de cette seconde saison de fou. Attentions Spoilers.

Cette saison 2 d’American Horror Story n’aura pas été de tout repos. Entres les aliens, une nonne possédée par le diable, une autre qui perd la tête, l’ange de la mort, des créatures étranges, un tueur assoiffé de sang, un père Noël psychopathe et un médecin nazi doublé d »un savant fou, cette seconde saison aura été riche en rebondissements. Le tout servi par de formidables acteurs.

De 1965 à nos jours

L’Eglise a vendu Briarcliff  à l’état du Massachusetts en 1965. L’institution a complètement changé Sœur Jude qui a fini par devenir l’ombre d’elle-même. Elle a rendu une femme saine complètement folle, lui a fait perdre pied. Lana, elle, a réussi à s’en sortir et revient sur les lieux de son cauchemar en tant que reporter et a fermé l’établissement. A travers une interview qu’elle donne de nos jours, elle retrace son parcours et par la même occasion, on a une vision de ce qui est arrivé aux autres. De Jude, à Kit en passant par Monseigneur devenu Cardinal de New York et son fils, Johnny merveilleusement interprété par Dylan McDermott.
Les derniers épisodes font voyager les téléspectateurs à travers le temps, de 1965 à nos jours. La construction de cette fin de saison est très intéressante et donne un vrai spectre des évènements. Sans trop entrer dans les détails, le dernier épisode nous montre ce qui est arrivé à chacun des personnages encore en vie. Ce dernier épisode commence avec la résolution de ce qui est vraiment arrivé au couple dans le manoir abandonné de Briarcliff. C’est bien Bloody Face 2012 aka Johnny et non une créature étrange qui a coupé le bras du jeune marié (Adam Levine). Le présent et le passé sont mis face à face et des réponses sont apportées. La seule chose qui reste plus ou moins non résolue (et inutile ?) est cette histoire d’aliens. En effet, les enfants de Kit sont spéciaux et ont un certain « pouvoir » mais cet aspect extraterrestre retire le côté réaliste que la série pourrait vraiment avoir. Là où le spectateur peut se dire que cette histoire pourrait être vraie. Tout réside dans la croyance de ce qui est vrai et ce que la folie nous fait croire. C’est peut-être à ça que servait cette histoire d’aliens. Cette histoire reste au bon vouloir du spectateur. On y croit ou on n’y croit pas. Cependant, le final apporte des réponses.

Des acteurs au sommet

Cette saison fut sans aucun doute très éprouvante pour ces acteurs. Tous ont été très bons. De Zachary Quinto à James Cromwell en passant par Chloe Sevigny, Joseph Fiennes, Lily Rabe ou encore Lizzie Brochéré. Jessica Lange (Jude) et Sarah Paulson (Lana), tous ont fait un travail d’actrice fabuleux durant cette saison. Jude est passée de la femme alcoolique, à la nonne stricte puis une femme qui a perdu la foi jusqu’à atteindre la folie et finalement revenir à une certaine sagesse. Un chemin de croix très émotionnel pour l’actrice qui a donné une brillante performance. Le personnage de Jude est probablement (avec Lana) celui qui est passé par le plus de stades différents. Jude avait besoin de stabilité et d’amour familial. C’est ce qu’elle a eu à la fin de sa vie. Kit était là pour elle et l’a aidée à s’en sortir. Kit est un bon catalyseur. Il a énormément perdu et a traversé des horreurs mais là où beaucoup auraient perdu espoir, ce dernier est resté fidèle à lui-même. Il savait qui il était et ce qu’il n’avait pas fait. Evan Peters délivre ici une belle performance même si dans cette seconde saison, son personnage est beaucoup moins fou que dans la saison 1. C’est probablement celui qui fut le plus constant et qui n’a jamais été corrompu.
Lana fut le centre de cette saison, elle a traversé les époques. Au bout du compte, elle a utilisé cette horrible expérience pour en tirer une certaine célébrité et un succès professionnel. Elle est aux antipodes de Kit qui lui ne voulait qu’une vie normale. Elle avait promis à Jude de la sortir de Briarcliff mais c’est Kit qui l’a fait. Lana sera toujours hantée par ses démons et ne trouvera jamais vraiment la paix intérieure comme Kit et Jude. Sarah Paulson qui avait un petit rôle dans la saison 1 a brillé tout au long de la seconde. Elle a transmis toutes les émotions possibles qu’un être humain est capable de ressentir. Un travail d’actrice impressionnant. Bien sûr elle est aidée par l’écriture de la série et les acteurs qu’elle avait face à elle mais elle a prouvé une fois de plus que c’était une actrice de talent. Ryan Murphy et son équipe d’auteurs savent comment chercher le meilleur des acteurs avec des personnages écrits presque sur mesure.

Plusieurs lectures

American Horror Story est un divertissement mais il y a un véritable message et la série soulève des questions. Quelle est la place de l’Eglise dans la société ? A-t-elle tous les droits ? Peut-elle rester impunie malgré les atrocités qui peuvent se dérouler derrière ses murs ? Bien sûr l’Eglise n’est pas toujours horrible mais parfois elle cache certains secrets inavouables. La culpabilité du Cardinal va avoir raison de lui. Le thème principal de la saison était la folie dans toute sa splendeur. Qui est fou? Qui ne l’est pas ? La culpabilité et la croyance étaient aussi très présents. Il y a plusieurs niveaux de lecture et c’est ça qui est le plus intéressant. On peut voir cette saison comme un divertissement complètement fou et gore ou bien comme un œil sur la société et son fonctionnement. Sur comment les gens mentalement malades sont traités, comme des parias et non des êtres humains qui méritent une certaine décence.

La saison se termine de manière satisfaisante et clôture bien cette histoire de fous. Et pour finir et rendre le téléspectateur aussi fou, il a droit une nouvelle fois à Dominique de Sœur Sourire histoire de bien l’avoir en tête pour le reste de la journée !

Crédits photo ©FX

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