Critique de Nine perfect Strangers, la dernière série de David E. Kelley avec à nouveau Nicole Kidman et un casting de renom, pour un thriller pas si tranquille…
David E. Kelley a trouvé ses muses ces dernières années : entre Nicole Kidman et Liane Moriarty, le showrunner et créateur de Big Little Lies, The Undoing, Ally McBeal ou Boston Legal revient sur Amazon Prime Video pour une nouvelle série dramatique sur fonds de thriller et de secrets : Nine Perfect Strangers.
Une nouvelle série qui se dévoile avec trois épisodes mis en ligne vendredi 20 Aout sur la plateforme Amazon Prime Video. Aux cotés de Nicole Kidman au centre de l’intrigue, un casting 5 étoiles : Melissa McCarthy, Bobby Cannavale, Michael Shannon, Regina Hall, Luke Evans et Samara Weaving.
Dans Nine Perfect Strangers, Nicole Kidman joue le rôle central et énigmatique de Masha, la directrice d’un centre de santé et de bien-être du nom de Tranquillum, qui cherche à aider des gens à vaincre leur anxiété et dont la réputation n’est plus à faire, au point d’être un lieu quasi secret et très select. Neuf personnes qui ne se connaissent pas vont donc se retrouver pour une retraite de 10 jours, qui risque bien de ne pas être aussi paisible que prévu.
Le Style E Kelley
A vue des trois épisodes présentés sur Prime Video, quand on connait le style et la narration des séries signée Kelley, on sait à quoi s’attendre : des drames personnels et intimes mis à nu à travers une intrigue inattendue et des évènements exacerbant les états déjà fragiles des personnages.
Dès le pilote, le ton est donné, notamment avec la réalisation de Jonathan Levine, très contemplative et stylisée. Nous sommes en pleine nature, dans un coins reclus, coupé du monde avec pour seul compagnon de fortune d’autres « clients » dans le même état de fragilité psychologique.
Plus contemplative que thriller haletant
Si très vite on comprend que Masha n’est pas une gourou comme les autres – avec un passé particulier et sombre – plus proche de la manipulatrice en pleine expérimentation en proie à un mystère tordu, la série peine à imposer un rythme et une immersion digne de Big Little Lies, ou de The Undoing, un poil en dessous de sa prédécesseure. Sur le papier, tout fonctionne dans la série, mais le rythme lent délibérément choisi, n’implique pas le spectateur dans les échanges et autres dialogues entre les personnages.
Si, un peu comme dans une pièce de théâtre, les protagonistes de Nine Perfect Strangers devaient proposer un attachement simultané, avec cette réclusion dans une retraite New Age tout ce qu’il y a de plus stéréotypé, on n’arrive pas à trouver de l’intérêt, bien qu’on reste intrigué par ce qui pourrait bien suivre. Certains personnages sont même détestable pour le désintérêt des états qu’ils proposent, en espérant que ce ne soit que le cas de ces premiers épisodes, qui mettent place les enjeux de l’intrigue à venir.
Mystère toujours préservé après 3 épisodes
Car même si le rythme de ces trois premiers épisodes sur huit est lent, il est clair qu’il est délibérément ainsi pour préserver au maximum le mystère autour de Masha et ses intérêts et/ou expérience à Tranquillum.
Le showrunner de la série souhaite sans aucun doute mettre mal à l’aise le spectateur, autant que ces personnages divers et variés sous l’emprise d’une gourou particulière. Un malaise qui tient encore le spectateur en haleine, en espérant que la suite soit un peu plus explicite tout du moins autour du personnage de Masha.
Malaise
Quand au malaise des personnages de Nine Perfect Strangers, il ne semble pas être gratuit. On sent qu’une critique de la bourgeoisie américaine déconnectée de tout et avide d’« expériences » pour mieux vivre, en quête du healthy et du bien vivre sans réellement affronter leur vie, se dessine, bien que pour le moment tout est un peu déjà vu : de l’influenceuse perdue et en crise, à l’auteure à succès en fin de carrière, la famille qui n’arrive pas à exprimer un deuil traumatisant ou l’ex-sportif de haut niveau torturé, le journaliste en quête de scoop et detestable, ou la mère de famille qui ne sait plus qui elle est…
Des personnages un peu clichés et typiquement américains, qui peut-être auront plus à proposer plus tard, au-delà de simplement déballer leur problèmes en cherchant à les régler sans réellement les affronter, porté par ce lieu luxueux et l’attente qu’un guide extérieur les guérisse. Si certaines interactions de ces 9 pensionnaires particuliers présagent plus de crises à venir, on ne sait pas Nine Perfect Strangers arrivera à surprendre et investir ses spectateurs à la manière du succès Big Little Lies. Pour le savoir, il faudra attendre la suite, à raison d’un épisode par semaine sur Amazon Prime Video.
Crédit photos : ©Hulu/Amazon
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