Critique du final de la saison 4 de Homeland qui se termine sur une note beaucoup plus personnelle pour Carrie. Spoilers.
La saison 4 de Homeland avait très bien commencé. Ce dernier épisode voit Carrie de retour sur le sol américain. Les choses sont donc à nouveau personnelles avec un regard sur sa vie de famille. Elle retrouve sa soeur et sa fille avec qui elle tente de nouer une relation. Dans l’épisode précédent, elle apprenait le décès de son père (joué par feu James Rebhorn à qui l’épisode est dédié) ce qui bien sûr l’a émotionnellement retournée. L’amour que son père lui portait et la confiance qu’il avait en elle vont la pousser à prendre ses responsabilités avec Franny. Puis sa mère est de retour dans sa vie ce qui l’a met hors d’elle. Une mère absente depuis 15 ans qui réapparaît avec quelques secrets. Carrie découvre qu’elle a un demi-frère de 15 ans. Le retour de sa mère la force à avoir un autre regard sur sa vie et sur son propre rôle de mère. Elle se voit aussi clairement dans cette mère qui l’a abandonnée au pire moment de sa vie quand sa maladie s’est déclenchée.
Damage control
Cette saison montre qu’on ne gagne pas à tous les coups. A la mi-saison, le meurtre d’Aayan avait suscité une véritable émotion. Puis est venu le meurtre de Fara à l’ambassade qui a poussé Quinn à partir seul en guerre contre Haqqani. Dans l’épisode précédent, Carrie a failli le tuer elle-même puis s’est rendue compte que Dar Adal était dans la voiture avec lui. On pensait alors que les choses exploseraient dans ce final et ce ne fut malheureusement pas le cas. Ce final est surtout consacré à la vie personnelle de Carrie qui pendant plusieurs épisodes avait été laissée de côté pour se concentrer sur sa mission. Tout le drama de la famille Mathison fut concentré dans un seul épisode avec l’enterrement de Frank et le retour de la mère de Carrie.
La présence de Dar Adal auprès d’Haqqani était en réalité un moyen de contenir le fiasco des opérations au Pakistan. La CIA est ressortie perdante de cette mission mais Adal a réussi à contenir les Talibans même si c’était par un moyen peu glorieux. Il a aussi fait en sorte que la vidéo de l’échange de prisonniers avec Saul ne fasse pas surface. Il a donc réussi à passer un accord avec Haqqani qui est donc toujours vivant. Et après tout ça, Saul est sur le point d’être réinstallé au sein de la CIA. Un Saul qui a clairement été incapable de gérer quoi que ce soit quand il était sur place. On se demande donc pourquoi Dar Adal lui redonne son ancien poste d’autant que la promesse de Saul à Mira part donc aux oubliettes.
Quinn seul au monde
Ce qui ressort aussi de cette saison, c’est Quinn. Avec Brody hors jeu, il a pris plus de place dans la série mais aussi dans la vie de Carrie. S’il est clair qu”il a des sentiments pour elle, leur relation semble loin d’arriver. Alors qu’elle le rejette, il décide de partir dans une autre mission. Une mission dangereuse, sans filet, en Irak ou en Syrie, dont il ne pourrait peut-être jamais revenir. Le rejet de Carrie le pousse à partir, comme s’il n’avait plus rien à perdre. Si l’alchimie sexuelle des personnages ne saute pas aux yeux, il y a un véritable attachement. Elle le rejette parce qu”elle ne veut ni le blesser ni être elle-même blessée. C’est une manière de se protéger.
Un final trop personnel
Dans son ensemble, cette saison 4 de Homeland fut très bonne. Avec Carrie loin des Etats-Unis, sur le terrain à Islamabad, on a eu droit à une saison pleine d’action et qui revenait aux fondamentaux de la série. Après une saison 3 plutôt moyenne, cette saison 4 a remonté le niveau. Alex Gansa a plus ou moins maîtrisé sa narration même si certains moments sont moins bons que d’autres et ce final fait malheureusement partie des moments moins maîtrisés de toute la saison. La fin est anti-climatique et retombe un peu à plat. L’avant dernier épisode était pourtant prometteur. Si on est content de voir Carrie rentrer saine et sauve du Pakinstan, on est déçu que ce final s’attarde trop sur sa vie de famille plutôt que sur les retombées de la mission. Cependant, on a tout de même un épisode qui repose plus sur la psychologie des personnages mais un épisode ne suffit pas à traiter tout le côté psychologique surtout avec un personnage comme Carrie qui a traversé l’enfer. La saison 4 de Homeland était très centrée sur l’action et la gestion d’une crise, la fin aurait dû refléter cela et ce n’est pas le cas. On aime voir Carrie en action et on aime bien sûr voir son côté plus personnel mais il aurait fallu le distiller un peu plus dans la saison.
Crédits images ©Showtime
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