Retour sur la dernière saison de la série Banshee, qui s’achève après 4 années très intenses avec un final satisfaisant.
Clap de fin pour Banshee. La série de Jonathan Tropper produite par Alan Ball s’est terminée avec un excellent series finale, à l’image de la série. Hood quitte Banshee comme il est arrivé, sur sa moto. Ce final reste en retenue, mais aussi tout en émotion. Certes il y a encore des bagarres, des fusillades et des meurtres mais les scénaristes ont fait le choix de recentrer les choses sur l’essentiel : les personnages.
Celui qui se fait appeler Lucas Hood s’en sort vivant et le suspense aura tenu jusqu’au bout. La série qui était très pessimiste trouve un éclair d’optimisme à sa fin. Un choix surprenant mais qui est bien amené et rafraîchissant, sans dénaturer la série. Comme son titre l’indique, ce final est un requiem pour la personne qu’était Lucas. Il laisse l’ancien et fait place au nouvel homme qu’il est devenu. Dans ce dernier épisode, on trouve une mise en perspective des personnages et de leur avenir. Un avenir flou, qui s‘annonce tout de même plus serein pour ceux qui restent en vie. La mort de Rebecca fut le facteur déclencheur qui a posé les choses. Hood et Proctor avaient pour mission de découvrir qui l’avait tuée. C’est fait.
La saison de la remise en question
Certains diront que Banshee a perdu un peu de sa saveur en ayant moins d’action. Cette saison est plus une remise en question, et la violence écorchée vive était toujours très présente. A son démarrage Banshee avait un niveau de violence très impressionnant, jamais (ou presque) vu à la télévision. Cependant, cette brutalité n’a jamais été complètement gratuite. C’était une violence physique qui reflétait le mal-être interne de ses personnages, un mal-être qu’ils ne savaient pas exprimer autrement. Les bastons interminables sont moins présentes parce que les âmes, même si elles sont toujours torturées, se soignent doucement. tel est la volonté des scénaristes : la violence personnifiée n’était que le miroir de la douleur des personnages.
Un ton différent
Avec la production qui a déménagé, et la restriction de budget, certains repères sont perdus et la série a légèrement changé visuellement. Cependant, l’écriture est restée très bonne jusqu’au bout. Le saut dans le temps a permis de remettre les compteurs à zéro pour mieux repartir et ainsi changer le ton de la série. Mais dans le fond, les personnages principaux restent au coeur de Banshee, surtout Hood, qui est enfin en paix avec lui-même. Il était vraiment en introspection et son parcours à Banshee s’arrête là. Il a une relation avec sa fille et s’il n’est plus avec Ana/Carrie, elle reste dans son coeur et on sent que tout n’est pas fini pour eux.
Beaucoup d’histoires et peu de temps
Avec une saison aussi courte de 8 épisodes, il est tout de même difficile de développer certaines histoires. C’est vrai qu’on aurait aimé s’attarder un peu plus sur les séquelles de Job et de son stress post-traumatique. Mais on le connaît. Si le traumatisme est encore là, Job est un dur à cuire et il retrouve petit à petit sa personnalité et sa force mentale. Job mérite sa série dérivée. Et Sugar n’a pas eu beaucoup de temps d’antenne, mais il part pour une retraite bien méritée. Sugar et Job ont formé une drôle d’amitié mais pleine de sens.
Il est évident que l’histoire de tueur en série sataniste était une fausse route pour faire croire que Rebecca était morte des mains d’un adorateur de Satan. La réalité est que sa mort à une plus grande signification. Il aurait été décevant que ce soit la raison de sa mort. Son meurtrier a du sens dans l’histoire. Cette histoire de tueur en série est une perte de temps mais la révélation de son vrai tueur, à savoir ce psychopathe de Burton, est satisfaisante. C’est une conclusion logique que ce soit l’homme à tout faire de Proctor qui l’ai tuée. Burton détestait ce que Proctor était devenu à cause de Rebecca. La dernière confrontation en Rebecca et Burton dans le flashback était parfaite puis la mort de Burton des mains de Proctor a bouclé la boucle.
Néo-nazis superflus
La série aurait aussi peut-être dû en faire moins avec les néo-nazis. Si l’histoire des frères Bunker est intéressante, le reste était superflu. Aussi immonde qu’était Calvin son histoire avec son frère a marqué. Kurt est celui qui l’a introduit dans ce monde et cette idéologie néo-nazie. Le fait que Kurt soit un nazi repenti et qu’en plus il lui pique sa femme, arrive à une chose inévitable. L’un des deux doit mourir. Kurt n’a pas d’autre choix que de tuer la créature infecte qu’est devenu son frère, une créature dont il est en partie responsable. Cette histoire peut être mise en parallèle avec Proctor qui achève Burton, un monstre qu’il a créé et qui le vénérait. C’est presque comme si le Dr Frankenstein tuait sa créature qui a perdu les pédales.
Lucas Who ?
Est-ce qu’avec le départ de Hood, la mort de Burton et celle apparente de Proctor et d’une bonne partie des néo-nazis, la petite ville de Banshee retrouvera sa tranquillité ? Peut-être ou peut-être pas. Rien n’est jamais certain et ça fait partie des messages de la série. Et puis avec Carrie transformée en Dexter justicière, les habitants sont tranquilles. Carrie est un des meilleurs personnages féminins que la Télévision ait jamais connue. Elle est écrite comme n’importe quel autre personnage masculin de la série sans pour autant perdre sa féminité. A aucun moment elle n’est une demoiselle en détresse, elle est vulnérable mais en même temps trouve la force de se battre pour sa famille qu’elle soit de sang ou non.
Quand au vrai nom de Lucas, il restera un mystère. A moins qu’il ait été subtilement intégré sans qu’on le sache. Le Cerveau a une théorie sur le sujet d’ailleurs. A la fin, quand il dit “au revoir à Ana”, elle le corrige en disant “c’est Carrie”, il a un drôle de petit sourire sur le visage. Cela signifie-t-il que le véritable nom de “Hood” est Carrie (ou Cary) ? Est-ce la raison pour laquelle elle a prit ce faux nom ? On ne le saura jamais et ce n‘est pas si important parce qu’un nom ne fait pas la personne. Cet ancien voleur est devenu Lucas Hood.
Au final, Banshee réussi à conclure ses histoires de manière satisfaisante. Hood a une réminiscence des vies qui ont été perdues, ses vieux fantômes, qu’il soit bon ou mauvais, apparaissent entre Emmett, Siobhan, l’Albinos ou encore Rabitt et d’autres. A un moment où il se bat pour sa vie, il repart de plus belle. C’est son Requiem.
Ce final de Banshee sera diffusé ce mardi 24 mai sur Canal+Séries.
Crédits ©Cinemax
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