Les Underwood sème la terreur dans le début de la saison 5 de House of Cards, déjà disponible sur Netflix. Critique.
Une fois n’est pas coutume, c’est un mardi (après un long week-end férié) et non un vendredi, qu’est arrivée la saison 5 de House of Cards. En effet la saison 5 de la série politique est tombée ce mardi 30 mai sur Netflix et ce sont un Frank Underwood et une Claire Underwood plus déterminés que jamais que les abonnés de la plateforme retrouvent au début de cette saison.
Frank n’a aucune intention de partir de la Maison Blanche et d’abandonner ce pouvoir qu’il a travaillé si dur pour l’obtenir… enfin qu’il a tué pour avoir. Claire, qui aspire bien plus qu’à un rôle de première dame, est à ses côtés en tant que candidate à la vice-présidence. Face à eux, se trouve Will Conway (Joel Kinnaman), le charmant candidat vétéran et républicain. La saison démarre à deux semaines de l’élection, chacun fait tout ce qu’il peut pour séduire les électeurs. Ce début de saison gère aussi les retombées de la situation avec la famille Miller qui avait été enlevée dans la saison 4 et dont le père Jim a été décapité.
Diviser pour mieux régner
Les Underwood sont clairement plus vicieux que jamais au début de cette saison 5. Leur tactique est de semer la terreur pour s’assurer que le peuple a peur et vote pour eux. Une technique qui n’est pas sans rappeler certains leaders extrémistes qui aiment à diviser pour mieux régner. L’allocution de Claire au tout début est l’exemple parfait pour rendre les citoyens paranoïaques, leur disant de regarder par dessus leur épaule et signaler la moindre chose suspicieuse chez leurs voisins. Cela attise la peur mais installe aussi un faux sentiment que le gouvernement est avec eux et les protège.
Il laisse entendre que des membres de l’organisation terroriste ICO (équivalent de l’Etat Islamique) se sont infiltrés dans le pays. Il utilise aussi la décapitation de Miller à des fins politiques immondes. Avoir un terroriste dans la nature est parfait pour leur objectif et leur propagande. Mais c’est un mensonge puisque Joshua, le coupable, était en détention depuis le début. Tout ça n’est qu’une stratégie de Frank pour encore une fois, terroriser les citoyens. Comme d’habitude, Frank use et abuse de son pouvoir, ment et manipule son monde sans relâche. C’est aussi un moyen d’éloigner les vrais problèmes. En face, Conway doit mettre une stratégie pour contrer les Underwood et pour ne pas avoir l’air faible face à la menace terroriste. Si au début de sa campagne, Conway était confiant, il est de plus en plus stressé face à Underwood.
Un début moins solide
Ce début de saison est assez lent mais c’est généralement le cas avec House of Cards qui prend toujours son temps au départ pour bien installer ses histoires et son fil rouge. Il faut aussi noter que c’est la première saison sans son showrunner Beau Willimon qui a laissé les rennes à Melissa James Gibson et Frank Pugliese. S’ils sont restés sur la même lancée, on sent que la main a changé et que Willimon n’est plus aux commandes. La série reprend de manière moins solide, moins bonne qu’on aurait espéré et l’action traîne un peu en longueur. Les choses prennent tout de même un nouveau tournant à partir de l’épisode 4.
Les acteurs restent tout de même excellemment bons. On ne se lasse jamais de l’interprétation de Kevin Spacey et Robin Wright qui incarnent ce couple sans pitié avec brio. Un couple qui n’hésite pas à manipuler et tuer pour être à la tête de la première puissance du monde. Elle est une reine glaciale impeccable et lui, un sociopathe presque charmant, le couple ultime le plus ambitieux. Robin Wright est et reste la meilleure chose de la série. Elle a montré à plusieurs reprises l’étendue de son talent et elle continue de montrer que Claire est peut-être bien plus efficace que Frank. Et même si leur vie privée n’est pas au beau fixe, leur ambition professionnelle les garde soudés.
Fiction vs Réalité
Alors que la série paraissait complètement surréaliste quand elle a démarré, elle fait presque pâle comparaison avec le véritable climat politique américain d’aujourd’hui. L’une des différences est peut-être que l’intelligence de Frank et Claire est bien plus dangereuse et qu’ils ne laisseront rien passer pour rester au pouvoir. Claire est enfin l’animal politique qu’on attendait de voir et Frank continue d’être une bête sans scrupule. Ce qu’on craint, c’est que la série ne sorte pas cette surenchère dans la folie et l’improbabilité.
Il est impossible de regarder cette saison 5 de House of Cards sans penser à la folie de la véritable Maison Blanche. C’est presque comme si l’histoire s’écrivait toute seule mais les Underwood continuent de repousser les limites de l’éthique. La série a un peu perdu de sa fraîcheur des premières saisons, mais il est toujours intéressant de voir quel sera le plan du couple présidentiel infernal pour arriver et à ses fins et défier la constitution.
Il faudra voir regarder le reste de la saison pour voir si la série tient la route ou si elle a complètement quitté les rails.
House of Cards est disponible sur Netflix.
Crédits ©Netflix
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