Grey’s Anatomy saison 12: Un grand moment de télévision ! (spoilers)

Grey’s Anatomy saison 12  a repris hier soir après un hiatus de deux mois. Une reprise sur les chapeaux de roues pour un grand moment de télévision avec l’épisode intitulé : The Sound of Silence. La critique du Cerveau.

Elle s’était perdue dans la routine, dans ses intrigues amoureuses qui peinaient à se renouveler. Cela faisait presque trois ans que le public et la critique était unanimes : Grey’s Anatomy perdait en qualité au fil du temps et des saisons, cherchant à se renouveler sans vraiment y arriver. Après un long hiatus, la saison 12 a repris sur ABC hier soir et sur les chapeaux de roues : avec un épisode qui étonne tant par sa qualité scénaristique que sa mise en scène. Prouvant que Grey’s Anatomy, même 12 ans plus tard, peu encore, si elle le veut vraiment, offrir de grands moments de télévision.

On la pensait agonisante, en fin de vie, proche du tracé plat. Pourtant Grey’s Anatomy vient de réussir le tour de force de nous étonner et de nous faire ressentir des choses que le spectateur avait oublié avec The Sound of Silence. Des sentiments qui avaient fait la gloire la série il y a 10 ans, hissée au rang de grande série médicale et fait sa renommée. Le retour du choc inattendu, suivi d’une reconstruction, servi par une Ellen Pompeo qui se démarque et s’inscrit comme La Femme de la série. Un pilier qui n’est pas prêt de raccrocher.

Magistral

Dans cette reprise, Meredith Grey se fait agresser au sein de l’hôpital par un patient hagard. Une agression violente pour une convalescence difficile pour celle qui a perdu son mari récemment. Une convalescence qui va mettre en avant Meredith comme jamais vue en 12 saisons.

Ce qu’on peut retenir de cet épisode choc c’est avant tout l’interprétation magistrale de celle qui joue le personnage phare de la série depuis 12 ans : Ellen Pompeo. L’actrice que l’on pensait connaître sous toutes les coutures réussit le tour de force de nous étonner et d’explorer toute une palette d’émotions pour son personnage qui étaient jusqu’ici inconnues. Une prestation mémorable d’Ellen Pompeo qui mériterait une récompense (comme un Emmy, le Cerveau dit ça comme ça, sait-on jamais, qu’un membre de l’académie passerait par là…) tant l’actrice sort des sentiers battus et excelle dans le jeu de la douleur et du mutisme. Douleur, tristesse, joie, mais surtout Force. Sans mot et par les simples expressions de son visage, Pompeo arrive à transmettre une force hors du commun qui ne manquera pas de scotcher le spectateur à son siège.

Célébration de la femme

Cet épisode est indubitablement celui qui célèbre Meredith et toute la complexité de ce personnage qui a bien changé depuis son internat. Mère, épouse, titulaire, amie, chirurgien, femme…. Meredith a enfin SON épisode qui résume à quel point cette héroïne a évolué depuis 12 ans pour devenir un symbole et une véritable femme forte. Une femme, une professionnelle, une chirurgienne, mais aussi une mère, une amie, et une veuve qui cherche à se reconstruire. Une voix, si ce n’est LA voix de la série. Celle qui s’impose face aux hommes, comme elle le dit si bien en introduction et conclusion.

Ce qu’on apprécie fortement dans cet épisode, c’est la mise en scène et cette célébration sous l’œil et la caméra de Denzel Washington, qui sort des carcans habituels de la série : silences, plans subjectifs, peu de musique d’ambiance… Tout est calculé de manière à immerger le spectateur dans la peau de Meredith, la victime. Une immersion qui favorise l’empathie pour une expérience comme rarement vue dans Grey’s Anatomy. Une mise en scène qui offre beaucoup de fraîcheur à la série, qui était devenue si banale et rendait ses spectateurs apathiques.

Douleur et reconstruction

La tension ressentie au visionnage peut être comparable à l’épisode final de la saison 8 avec son crash et sa douleur, pour une expérience émotive comme on n’en avait plus depuis longtemps devant Grey’s Anatomy. Mais ici, on n’attendra pas la suite pour suivre la reconstruction physique et psychologique de Meredith, mais aussi de ceux qui l’entourent, d’Amelia, à Alex. La reconstruction dans la douleur, douleur qui sera d’ailleurs dépeinte dans plusieurs séquences, que ce soit à travers la dislocation d’une mâchoire ou le déchirement de ne pas être reconnue par ses enfants.

On pensait que Grey’s Anatomy avait fini de nous surprendre, mais cette reprise est bien là pour prouver que les scénaristes de l’équipe de Shonda Rhimes, peu importe ce qu’on en dise, sont bien là pour continuer à étonner et faire vivre la série. Il est indéniable que Grey’s Anatomy a toujours du potentiel, si elle ne tombe pas dans les écueils de la facilité. Peut-être la présence de Denzel Washington, et son œil frais inspiré par le cinéma a aidé dans l’exécution et la création d’un grand épisode, certes, mais il est certain que la série n’a pas dit son dernier mot, et compte bien continuer à offrir des épisodes marquants, comme elle a su le faire depuis sa création. En espérant que la suite reste du même niveau.

Crédit photos : © ABC

Asma EL Mardi