Bien en dessous de la qualité de la série culte de cette dernière décennie, Grey’s Anatomy part en vacances dans un final de mi-saison relativement morne, jusqu’à sa scène finale. Bilan de mi-saison (spoilers mineurs)
Cette saison 10 de Grey’s Anatomy est tout ce qu’il y a de plus non-conventionnel et surprenant pour l’une des séries les plus plébiscitée de ABC. Décevante, parfois capillotractée, des intrigues souvent ennuyeuses, cette saison 10 avait tout pour mener le spectateur vers l’ennui jusqu’à la dernière scène de ce final de mi-saison, qui pour le coup, laisse présager une reprise de qualité pour la suite. Tout du moins, on l’espère.
Entre les méandres amoureux de Calzona et des intrigues plus ou moins soporifiques, Shonda Rhimes a l’air peu inspirée pour la série qui la sacrée au rang de génie de l’écriture. Serait elle fatiguée au bout de dix ans ? Au vu de ce bilan, le Cerveau aurait presque envie de dire oui.
Calzona : Bon dieu séparez les !
Si l’intrigue du couple Calzona était sensée être le centre gravitationnel de cette saison de Grey’s Anatomy, ce n’est pas le cas. Après avoir séparé le couple en bonne et due forme, et même offert un triangle amoureux sorti de nulle part avec Murphy, qui apparemment est bi (what the F…???), les scénaristes ont choisi de rabibocher le couple à une vitesse qui reste assez incompréhensible et aux antipodes de ses personnages, surtout Callie. On aurait jamais cru dire ça, mais bon dieu séparez-les. Ça devient agaçant, inutile et surtout incohérent. Combien de temps ce drame va-t-il durer ?
Mer & Xtina : les sœurs ennemies
Grey’s Anatomy, ça a toujours été Cristina et Meredith envers et contre tous, malgré leur différences. Deux sœurs diamétralement opposées unies pour le meilleur et pour le pire. Cette saison, Shonda Rhimes a voulu remettre en question la psychologie de ses deux personnages, mais sans générer l’effet escompté. Il faut dire que remettre en question la nature de cette relation presque idyllique au bout de dix ans, c’est un peu tard. Surtout vu l’angle choisi de la dispute : carrière vs vie de famille. Meredith n’a –t-elle pas choisi vie de famille depuis près de 4 ans ? Cristina n’a-t-elle pas choisi sa carrière dès les premières années de la série ? Pourquoi maintenant ?
Une tentative ratée de créer une sorte de drame ou tension entre les héroïnes de la séries qui pourrait justifier le départ de Cristina avec celui annoncé de Sandra Oh, qui comme le nez au milieu de la figure, n’a clairement plus sa place au sein de cet hôpital famille de chirurgiens. On espérait mieux niveau drama et tension, tout du moins pour des personnages aussi iconiques que ces deux là.
My sweet medical family… ou pas
Papa Karev ou le flop dramatique le plus marqué de la série. Si l’ont doit définir Grey’s Anatomy en deux phrases pas plus, ce serait de cette manière «une série qui donne une nouvelle définition au lien fraternel et amicaux les élevant au rang familial ». Cette saison avec Alex Karev, ont remet encore sur le tapis le sujet, mais l’effet escompté n’est pas au rendez-vous.
La confrontation avec le père de Karev, qui jusqu’ici n’était qu’une vague référence dans la psychologie du personnage, manque de profondeur et d’intérêt. L’intrigue manque surtout de tension et d’émotion. Et c’est bien dommage. On a connu Shonda beaucoup plus subtile dans l’écriture de certains drames personnels. Dans cet épisode, Alex confronte enfin son père, mais sans réelle conviction, que ce soit en tant que spectateur ou même dans le jeu de l’acteur. Même avec la scène romantique de ce dernier,où il promet à Jo mariage et autre compensation affective, le spectateur n’est pas convaincu. C’est bien dommage.
Pathologie psychotique
L’autre flop de cette saison est l’intrigue développée pour Bailey qui arrive comme un cheveu sur la soupe. Ce qui, il y a quelques saisons, aurait pu être le drame intense qui aurait offert plus de rondeur à l’un des personnages phares de la série est lui aussi un ratage complet. On parle ici de la psychose de Bailey qui se déclare sans véritable raison. La chirurgienne construite comme un personnage pilier face à ses compères, surnommée à juste titre « le Nazi », peine à convaincre lorsqu’elle se voit diagnostiquée de troubles obsessionnels compulsifs. Des troubles résolus à une vitesse grand V, en moins de trois épisodes, comme si la créatrice de la série n’était pas elle-même certaine de la direction choisie pour ce personnage. Si dans ce final de mi-saison, on laisse croire que ce pan narratif sera encore exploité dans la seconde moitié de saison, en choisissant de mettre la vie maritale de Bailey en danger, une fois de plus, on a presque envie de dire « stop…next ».
All you need is love
Le clou du spectacle, dans cet épisode intitulé « Get Up, Stand Up » c’est bien sa dernière scène. Les promos de ABC avaient promis un retournement de situation lors du mariage d’April, et bien c’est le cas. C’est ce qu’on attendait tous, la scène romantique la plus clichée qui soit, mais qui marche. On aurait presque envie de lâcher une larme sur cette scène digne de Love Actually, sans trop spoiler. C’est reparti pour le couple Jackson/April, mis de côté cette saison. Comment April va-t-elle réagir à cette révélation ? Pour le coup, le cliffhanger est à son comble. Seul point positif de cet épisode.
La fin du calvaire ou le début du tourment ? Pour le savoir il va falloir attendre le 27 février prochain et être patient, tout en espérant que la série ne s’endigue pas dans l’ennui comme ce fût le cas pour cette première moitié de saison. Faut dire, on a connu bien mieux en 10 ans. Grey’s Anatomy est elle en train de préparer son départ comme celui de Sandra Oh ? Shonda Rhimes a -t-elle perdu son mojo ou est-elle bien plus concentrée sur son nouveau succès, Scandal ? Pour le savoir il faudra attendre la suite et préparer le doliprane, au cas où….
Crédit photos : ©abc
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