La saison 3 de Sex Education, série irrévérencieuse sur le passage à l’âge adulte, est probablement la meilleure jusqu’à présent. Spoilers.
Après un long hiatus (à cause de la pandémie) Sex Education est de retour pour sa troisième saison. Une saison, qui, clairement, est la meilleure de la série à ce jour. Sex Education revient avec une saison 3 merveilleusement torride et tumultueuse remplie de personnages adorables (certains plus que d’autres) et d’une inclusion perspicace. Comme ses personnages, la série est bourrée d’hormones débordantes et n’hésite pas à être irrévérencieuse et drôle, mais aussi très réelle dans la façon d’aborder les sujets liés à la jeunesse et à la sexualité.
La série a démarré dans la saison 1 par la mise en place d’une thérapie du sexe peu orthodoxe, dans laquelle les étudiants de Moordale High Otis (Asa Butterfield) et Maeve (Emma Mackey) donnaient à leurs camarades lycéens des conseils sur les relations amoureuses et le sexe. Ces prémisses ont ainsi fourni l’épine dorsale pour ces histoires de passage à l’âge adulte dans Sex Education.
Plus qu’une thérapie une introspection
La thérapie sexuelle était un véhicule à travers lequel Otis pouvait partager sa sagesse (obtenue auprès de sa mère, une véritable sexothérapeute jouée par une géniale Gillian Anderson) et les étudiants pouvaient ainsi avouer leurs craintes et questionnements en toute confidence. Dans la troisième saison, la thérapie n’existe plus – mais l’histoire n’en souffre pas tant que ça parce que d’une certaine manière, cela libère les personnages et leur permet d’aller au-delà, de faire une introspection.
A la fin de la saison 2, l’amitié d’Otis et Maeve prend un coup et la thérapie prend fin. Le conseil d’administration de l’école s’inquiète de la réputation naissante de Moordale en tant qu’«école du sexe» et une nouvelle proviseure va faire son entrée pour tenter recadrer tout le monde et de restaurer la réputation salace du Lycée. Si au départ cette nouvelle proviseure, Hope Haddon (Jemima Kirke), à l’air cool, elle va rapidement devenir un tyran. Ses méthodes réacs quant à l’éducation sexuelle (prôner l’abstinence et diaboliser le sexe) vont pousser les élèves à se rebeller. Ils vont réaliser qu’ils on besoin de vrais conseils donner par des professionnels et des personnes qui s’intéressent à eux. Ils ont besoin de vrais guides pour pouvoir s’épanouir personnellement.
Exploration de la diversité
La troisième saison voit la créatrice Laurie Nunn étendre l’attention de la série au-delà d’Otis et Maeve, donnant plus de temps au meilleur ami d’Otis, Eric (Ncuti Gatwa) et à sa nouvelle relation avec l’ancien tyran de l’école Adam (Connor Swindells). On passe aussi du temps avec Ruby (Mimi Keene) avec qui Otis sort au début de la saison et d’autres personnages comme Lily (Tanya Reynolds) et Ola (Patricia Allison) qui sont ensemble, la très ambitieuse Viv (Chinenye Ezeudu) ou encore Aimee (Aimee Lou Wood) qui se remet de son agression la saison dernière. Les personnages adultes ont aussi plus de place comme Jean qui doit accepter sa nouvelle grossesse avec le père d’Ola ou encore Mme Groff qui s’épanouie après sa séparation de M. Groff.
Nous rencontrons également un.e nouvel.le étudiant.e non binaire Cal (Dua Saleh, véritable révélation) qui se lie d’amitié avec Jackson (Kedar Williams-Stirling). Cette relation entre Cal et Jackson est très intéressante, elle informe sur les personnes non binaires avec nuances et montre combien il est important de traiter tout le monde avec respect, peu importe leur identité de genre et leur sexualité.
On sent que la série se veut respectueuse de chacun et éclaire sur des sujets qui restent encore trop peu abordés et parfois tabous dans les séries. Il y a une représentation qui est importante, permettant à certains jeunes de voir qu’ils et elles ne sont pas seul.e.s. Il y a aussi la représentation de la sexualité des handicapés avec une scène marquante entre Isaac et Maeve.
Meilleure narration
Sex Education ne cesse de s’améliorer car elle aborde sa narration de la même façon dont elle apprend à aborder le sexe – avec curiosité, enthousiasme et volonté d’apprendre. En laissant tomber l’idée de la perfection dans les relations amoureuses et le sexe, c’est devenu une série qui se rapproche elle-même de la perfection et en même temps, elle en est loin parce que rien ni personne n’est parfait.
Le monde de la série ne fait que s’agrandir, mettant en lumière des personnages auparavant fermés et en colère (comme Adam et Ruby) en abordant leurs propres angoisses et complexes. Evidemment, il y a beaucoup de personnages et trop peu de temps pour explorer tout le monde en profondeur. Certains personnages sont donc moins développés que d’autres et des sujets intéressants sont traités en surface, cependant, il y a une volonté de traiter d’un maximum de sujets. On espère ainsi une saison 4 pour continuer d’explorer cette jeunesse insatiable, imparfaite mais très touchante.
La saison 3 de Sex Education est disponible sur Netflix.
Crédit ©Netflix
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