The Politician saison 2 : Magouilles politiques et superficialités

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2.5

Retour sur la saison 2 de la série The Politician qui continue sa satire du monde politique mais reste en surface.

Neuf mois après la première saison, The Politician est déjà de retour sur Netflix pour 7 épisodes inédits. Si la saison 1 était loin d’être parfaite, elle tirait un peu sur la corde mais elle était divertissante et plongeait dans un univers politique satirique  à souhait.

La saison 2 continue sur cette lancée satirique et plonge dans les méandres d’une élection ou presque tous les coups sont permis. Cette fois-ci, nous ne sont plus dans une élection lycéenne, nous sommes dans la vraie vie, dans une campagne pour un siège au Sénat.

A la fin de la première saison, Peyton se retrouvait à New York et amorçait sa carrière politique dans le but de devenir Sénateur de New York avant son but ultime : la Maison Blanche. Mais sur son chemin, il a un grand obstacle : l’indéboulonnable Dede Standish (Judith Light), la sénatrice en place depuis plus de 30 ans.

Superficielle

Si on reste à la surface, The Politician est une série divertissante et pleine d’humour mais si on creuse un peu plus, il n’y a plus trop de matière et c’est bien dommage. Ryan Murphy et ses comparses Brad Falchuk et Ian Brennan ont décidé de remplir la série de tous les stéréotypes possibles sur la politique et tentent de montrer combien l’ambition peut faire perdre la tête.

Si on ne réfléchit pas trop, la série arrive à divertir le peu de temps qu’elle dure, il ne faut simplement pas chercher plus. Clairement la série semble avoir vaguement un message par rapport à la politique d’aujourd’hui aux Etats-Unis mais on reste en surface et la série en ressort superficielle. 2020 est une année électorale aux Etats-Unis et la série avait l’occasion d’être plus subtile avec son message mais elle passe à côté.

Il y a aussi malheureusement un manque d’évolution par rapport à certains personnages. Alice, Astrid ainsi que le trio James, Skye et McAffe sont de retour. Même Infinity – toujours harcelée par Andrew – montre le bout de son nez de temps en temps. Les camarades de lycée sont ainsi encore là, mais en dehors d’Infinity qui a complètement changé (enfin elle est toujours aussi instale), il ne se passe pas grand chose avec eux, surtout le trio de conseillers de Payton. C’est dommage parce qu’ils avaient du potentiel mais on finit par se détacher complètement d’eux. Il pourrait leur arriver n’importe quoi, on n’en a rien faire. L’intérêt pour ces personnages s’est envolé.

Bis repetita

Payton, qui était pourtant fascinant en saison 1 perd de sa brillance. Il avait bien plus de nuances en saison 1 que dans la saison 2. Son charisme est un peu redescendu alors que Ben Platt est pourtant plein de talent. Peut-être que l’assurance qu’il possède désormais en fait un personnage moins complexe et c’est dommage. Enfin en réalité, la série ressert un peu la même histoire que la saison par rapport à Payton et c’est peut-être là son erreur.

La première saison de The Politician était tout au sujet de Payton qui tentait de trouver son authenticité, une tâche difficile car, comme le générique d’ouverture de la série nous le rappelle constamment, Payton est en quelque sorte un automate: une construction synthétique ou robotique motivée par l’ambition et rien de plus.

La deuxième saison répète exactement le même arc narratif : afin d’atteindre son but, Payton est contraint de retrouver son « moi authentique ». Si dans la saison 1, l’idée était intéressante, en saison 2 c’est un bis repetita et ça fait stagner le personnage. On a aussi du mal à croire qu’il est vraiment amoureux d’Alice. Elle est plus un accessoire dont il a besoin pour avancer dans sa carrière.

Le positif

Ceux qui sortent vraiment leur épingle du jeu, sont les acteurs plus âgés de la série qui ironiquement, apportent de la fraîcheur à la série. Bette Midler est impeccable dans son rôle de Haddasah Gold, conseillère fidèle aux côtés de Dede depuis toujours. Elle vole la vedette à chacune de ses apparitions à l’écran. Judith Light est aussi parfaite dans son rôle de femme politique dont la vie privée est très chargée. Elle réalise qu’il est peut-être temps de laisser la place aux jeunes mais n’est pas non plus totalement prête à partir.

Gwyneth Paltrow est aussi de retour dans le rôle de la mère de Payton et elle aussi a décidé de se lancer en politique. Tandis que son fils tente de faire carrière sur la côte Est et lutte pour se faire aimer des électeurs, Georgina n’a aucun problème dans sa propre ascension politique. C‘est presque un jeu d’enfant pour elle, ce qui est hilarant. Elle aussi est superficielle, mais au moins elle est drôle. Paltrow l’incarne avec très peu d’effort mais elle a trouvé la balance de ce personnage amusant et léger.

Ouverture vers une saison 3 possible

Tout n’est pas à jeter dans la série, il y a des moments savoureux et drôles mais on aurait aimé un peu plus de profondeur et moins d’excès. Avec le changement d’environnement, on s’attendait à quelque chose de différent, mais rien n’a vraiment changé en terme de tonalité et d’écriture.

Le délire est toujours présent, l’ambition de Payton est toujours présente, le manque de moral et la folie de la saison 1 sont toujours présents. On n’en demande finalement peut-être pas plus. Juste un gros bon délire loufoque sur une campagne politique qui n’a ni queue ni tête et où presque tous les coups bas sont permis.

Comme dans la saison 1, la saison 2 se termine avec un saut dans le temps. Les dernières minutes laissent la porte ouverte à une troisième saison et pointe vers une possible élection présidentielle. Ryan Murphy a précédemment dit qu’il aimerait une saison 3 mais souhaite laisser Ben Platt vieillir un peu avant de s’y remettre. On attend de voir si les bureaux de vote vont rouvrir pour la prochaine étape dans la carrière de Payton Hobart.

The Politician est disponible sur Netflix.

Crédit ©Netflix

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