Le final de la saison 4 de Chicago Fire a moins d’action que les précédents, mais reste excellent et particulièrement intense. Attention Spoiler.
Chicago Fire a terminé sa saison 4 avec un final un peu plus calme que les précédents, mais non moins intéressant. La qualité de la série a toujours été ses personnages, leur évolution, les liens qu’ils entretiennent et leurs vies en général que sur les diverses interventions auxquelles ils participent. Ces dernières sont d’ailleurs le plus souvent des prétextes pour illustrer un point de la narration. Les scénaristes connaissant leur force ont ainsi concentré leur final sur leurs personnages plus que d’habitude. Les interventions sont toujours présentes, mais elles sont moins importantes. On a une petite frayeur pour Dawson, mais c’est presque insignifiant.
Et cela ne rend pas ce final moins intense, loin de là. Ce que traverse les personnages de Chicago Fire est souvent bien difficile. L’écriture de la série et le jeu des divers acteurs le transmettent à merveille.
Dawson et Casey
L’intrigue la plus positive est celle autour de Casey et Dawson. Comme toujours la série est un régal à suivre dans la continuité et l’évolution des personnages et leurs relations et ce couple l’illustre à merveille. Après la fausse-couche de Dawson plus tôt dans la saison, nos pompiers amoureux ont continué non sans difficulté leur petit bout de chemin. Casey est devenu membre de conseil municipal avec les grands encouragements de Dawson, qui l’a même beaucoup poussé à embrasser cette carrière politique. Cette dernière a d’abord était un peu plus en retrait, jouant plus le rôle de soutien et d’amie auprès des autres personnages, avant d’avoir enfin sa propre intrigue, avec le petit Louis. Un orphelin qu’elle a sauvé et qu’elle cherche à adopter.
Et le couple arrive ici à la croisée des chemins. Casey a pris goût à son rôle de politicien, et n’est pas prêt à retenter l’expérience de tenter devenir parent à nouveau. Dawson quant à elle voit ses priorités changer et veut tout faire et fait tout pour obtenir l’autorisation de devenir famille d’accueil pour Louis, et ne semble pas avoir peur d’avoir encore une fois le coeur brisé si elle n’obtient pas cette autorisation. Chicago Fire montre ici un problème de couple très réel, et le navigue avec brio. Les personnages y font face avec beaucoup de maturité, sans drama artificiel ajouté – si ce n’est une petite apparition d’Antonio en frère protecteur un poil macho. De manière très étonnante pour un drama américain : ils en discutent ouvertement, et ne laissent pas trop de place aux malentendus ridicules.
La résolution est très positive, Dawson obtient la garde de Louis, et après quelques réflexions, tergiversation et une réalisation un peu tardive, Casey décide de les retrouver. Il sera intéressant en saison 5 de voir le couple naviguer la parentalité.
Kidd et Severide
Toujours dans les histoires d’amour : celle entre Kidd et Severide. Comme à son habitude Chicago Fire s’est amusée à teaser la possibilité du couple pendant quelques épisodes, mais n’a pas laissé traîner en longueur le fameux “will they won’t they” que trop d’auteurs adorent, y compris ceux de la série habituellement. Si le couple est beau et mignon et sympathique, ils vont clairement faire face à des problèmes bien graves durant la saison 5. En effet, l’ex de Stella, musicien toxicomane violent de son état, est un être très instable. La dernière scène le voit chez Stella, dans le noir, assis dans un fauteuil un couteau de cuisine à la main, alors que le couple s’apprête à faire un câlin pour adultes. Il est clair que leur petite activité va être interrompue lors du retour de la série en septembre. Rien de tel qu’un ex brandissant un couteau pour refroidir les ardeurs.
Outre cette relation et ce petit cliff-hanger, l’ajout de Kidd prouve encore une fois que Chicago Fire maîtrise à la perfection ses personnages, et n’a pas peur de prendre des risques. Kidd est encore un personnage féminin, et elle est, comme Dawson, pompier. Deux femmes dans le même bataillon est très rare. Ce qui est très rafraîchissant c’est que les deux femmes s’entendent très bien, et ne rentrent jamais en compétition. Les showrunner ont pris grand soin d’éviter les crêpages de chignon, même si les personnages sont très différents. Car oui, les femmes dans des carrières traditionnellement masculines peuvent non seulement être féminines, mais aussi s’entendre à merveille sans chercher à se marcher sur les pieds.
Jimmy et Boden
Chicago Fire montre aussi et surtout certaines réalités du métier de pompier. Il y a la camaraderie et l’esprit de famille, parfaitement illustré dans cet épisode lorsque la caserne fait tout pour aider Dawson à obtenir la garde de Louis. Mais il y a aussi les moments beaucoup plus difficiles et moins reluisants, et en particulier les dangers et la mort.
De nombreux personnages sont morts dans Chicago Fire, ou on dû tirer leur révérence après des blessures, ou quand la pression du travail est devenue trop difficile. Jusqu’alors, les membres de la caserne ont toujours traversé cela ensemble, soudés comme jamais.
Ce n’est plus le cas ici, et c’est une très bonne chose de le montrer. La semaine dernière, le frère de Jimmy est décédé dans un immeuble en train de s’écrouler. Le Chef Boden lui avait accordée une minute supplémentaire pour tenter de sauver quelqu’un. Une minute de trop. Dans cet épisode, il est clair que Jimmy n’arrive pas à accepter la mort de son frère comme faisant partie des risques du métier, et remet en question la décision de Boden, et son autorité.
Crise de confiance
Ceci est un coté du métier de pompier, et de chef de bataillon, très important à montrer dans Chicago Fire. Ces femmes et ses hommes vont au feu et risquent leur vie tous les jours, mais au-dessus il y a un supérieur qui doit décider, ou non, en quelques secondes s’ils les envoient à la mort. Cela demande une énorme confiance entre un supérieur et ses subalternes, et cette confiance est clairement ébranlée pour Jimmy. La tension est ainsi à son comble, et il sera intéressant de voir comment cela sera géré la saison prochaine.
En plus de ses intrigues intéressantes, Chicago Fire a surtout des personnages très bien écrits, à plusieurs dimensions et de grandes qualités. La série se permet de nombreuses scènes et intrigues plus légères ou mineures pour mieux immerger le téléspectateur dans la vie de la Caserne 51. Et cela fonctionne, au point que, le temps du visionnage d’un épisode, le téléspectateur devient lui-même un des membres de cette caserne si soudée, et se sent d’autant plus impliqué par ce qui leur arrive.
Crédits Image : ©NBC
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