Barry saison 4 : Descente aux enfers pour l’anti-héros (critique)

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4.0

Critique des deux premiers épisodes de la saison finale de Barry qui devient de plus en sombre.

L’excellente série Barry, de et avec Bill Hader, est de retour pour une quatrième saison finale. La série à l’humour noire a commencé alors que Barry, un ancien soldat devenu tueur à gages, tentait de se racheter et de réaliser le rêve de sa vie, devenir acteur. Barry était alors plein d’auto-illusion en entrant dans son cours de comédie, persuadé qu’il pouvait changer et avoir une vie normale mais, évidemment, son passé et ses mauvaises habitudes l’ont vite rattrapé.

Le but de Barry au début de la série était de s’exprimer à travers la comédie mais il devait aussi cacher sa vraie nature de tueur devant son professeur et ses camarades de classe.

Avec beaucoup d’intelligence, Bill Hader et son co-créateur Alec Berg ont trouvé l’équilibre parfait entre comédie et violence, faisant de la série l’une des meilleurs de ces cinq dernières années. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et la saison 4, qui vient de démarrer, va mettre un terme à la série.

La vérité éclate

Au cours des trois premières saisons, le ton de la série est devenu de plus en plus sombre, alors que Barry continuait à faire des victimes, faisant de sa rédemption une chose de plus en plus inatteignable. Puis à la fin de la saison 3, Barry s’est enfin fait arrêter, exposant sa véritable personnalité à Sally qui est la dernière au courant des activités criminelles de son ex.

Cette saison 4 continue sa descente dans la noirceur, explorant les dommages créés par Barry qui est au plus bas. Barry a passé toute la série à rechercher l’absolution sans jamais vraiment prendre la responsabilité de ses actes. Mais il est enfin sur le point de payer pour ses crimes, enfin certains d’entre eux puisque la saison 4 commence alors que Barry est derrière les barreaux pour le meurtre de l’inspectrice Janice Moss et la tentative de meurtre sur Jim, le père de Janice.

Fuches, son ancien mentor, est aussi en prison ; Gene, qui est à l’origine de l’arrestation de Barry tente de capitaliser sur cette histoire pour relancer le semblant de carrière qu’il a ; Sally a pris l’avion pour retourner dans sa ville natale après le meurtre qu’elle a commis ; et de leurs côtés, NoHo Hank et Cristobal, toujours en couple, s’en sont sortis vivants de Bolivie et tentent désormais de gérer leurs affaires criminelles en faisant équipe avec d’autres clans.

Changement de ton

Pour le moment, la saison commence assez bien, mais on sent tout de même le changement de trajectoire dans le ton qui inquiète. Même s’il y a encore un peu d’humour et que l’histoire reste prenante, Barry devient de plus en plus dramatique et sérieux, oubliant ce qui a fait son charme, sa capacité à traiter de sujets sombres avec humour. Les deux premiers épisodes mettent aussi son personnage principal en isolation, prouvant que Barry n’est plus le protagoniste ou l’anti-héros principal qu’on a suivi depuis le début. Il prend du recul laissant plus de place aux autres personnages.

Ce n’est pas un mal en soit parce que cela montre à quel point Barry se déconnecte de son humanité. Un peu à l’image de Walter White dans Breaking Bad, on assiste à la descente aux enfers d’un homme qui pensait être quelqu’un de bien mais dont les démons l’ont rattrapé. Barry n’est pas l’histoire de rédemption qu’on pensait qu’elle était, c’est l’histoire triste d’un homme violent et effrayant qui fini par être le méchant de sa propre histoire. On attend de voir comment la série va prendre fin, mais clairement, il est peu probable que Barry se rachète, il a fait trop de mal et a détruit beaucoup trop de vies pour être pardonner.

Ce qu’on ne peut pas nier, c’est que même si la série a des faiblesses, le casting de la série reste absolument au top et la série continue de prendre des risques dans son écriture et sa réalisation est impeccable. Bill Hader a créé quelque chose dont il peut être très fier.

Barry, c’est le dimanche sur HBO et sur Prime Video en France.

Crédit ©HBO

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