Retour sur American Horror Story Cult, septième saison de l’anthologie de Ryan Murphy. Critique SPOILERS.
American Horror Story Cult, c’est fini. La saison 7 de l’anthologie s’est terminée ce mardi 14 novembre sur la chaîne américaine FX avec un épisode qui n’est pas forcément épique mais qui remballe le tout et met un point final convenable à une saison qui aura eu ses hauts et ses bas. Les derniers instants de l’épisode indiquent subtilement qu’Ally est désormais le leader et qu’elle a surmonté ses peurs. L’évolution du personnage était vraiment intéressant passant d’une femme pleine d’anxiété à une femme de pouvoir sûre d’elle.
Ce dernier épisode de saison commence avec Kai en prison. L’épisode dévoile que le leader de la secte s’est fait piéger par Ally qui travaillait avec le FBI. Durant son passage en psychiatrie, elle a reçu la visite des fédéraux qui avaient des doutes sur Kai Anderson. Il est arrêté et elle peut enfin vivre sa vie librement et se présente à l’élection de Sénateur du Michigan.
Mais si Kai est en prison, cela ne l’empêche pas de continuer à manipuler son monde, bien au contraire. Il forme son petit groupe d’adeptes et se met même dans la poche l’une des femmes gardes. Mais voilà, Ally a été encore une fois plus maline que lui et s’est assurée d’avoir la gardienne de prison de son côté. Quand il s’échappe de prison pour confronter Ally, Kai se fait tirer dessus par Beverly.
Une saison politique
Les créateurs de American Horror Story ont décidé cette année de faire une saison très politique et engagée. Comme pointé dans la critique du début de saison, la peur est un moyen de contrôler les citoyens, de les manipuler et les pousser à faire n’importe quoi. Le paysage politique américain actuel est plus fragile que jamais et les scénaristes se sont servi de ça pour écrire cette saison. Une saison qui n’aura jamais été aussi ancrée dans la réalité. Même si tout est exacerbé et que Kai est par moment une caricature d’homme frustré qui déteste les femmes, il y a un fond de vérité sur le traitement injuste des femmes et la corruption politique.
Le fait que cette saison n’avait pas d’élément surnaturel était ainsi assez rafraîchissant. La série reste clairement dans le même univers mis en place les 6 saisons passées parce qu’elle était parsemée ici et là de références des années précédentes. Il y a bien évidemment eu la présence de Twisty (Freak Show) en personnage mythologique au début de la saison et ce final fait aussi référence à Lana Winters (Asylum et Roanoke). Ce personnage est iconique dans le monde de American Horror Story et c’est toujours un plaisir d’entendre son nom, même si on ne la voit pas.
Une saison féministe
En plus d’être politique, cette saison était aussi féministe. Aussi folle que pouvait être cette histoire avec Valerie Solanas (le tueur du Zodiaque ? Vraiment ?!), le personnage a ancrée la série dans une mouvance féministe. La toute fin de l’épisode est assez intéressante parce qu’elle montre Ally avec le même manteau à capuche que portait Bebe (Frances Conroy). Elle a tué “la reine des abeilles” et pris sa place. Bebe était la porte drapeau du mouvement Solanas, Ally a en quelque sorte pris sa place quand elle lui a tiré une balle dans la tête. Si la théorie avancée il y a quelque semaine n’était pas tour à fait exacte, elle se rapprochait de ça.
A la toute fin, alors qu’elle met son fils au lit, Ally parle d’un rendez-vous spécial avec groupe de femmes puissantes qui pourrait bien être le groupe des sorcières de Coven. Après tout son nom est Ally Mayfair-Richards comme les sorcières Mayfair du roman Le Lien Maléfique d’Anne Rice. Ce n’est peut-être qu’une coïncidence mais c’est une théorie à méditer. Il y a une véritable prise de pouvoir par Ally dans cette fin de saison. Elle a confiance en elle-même, elle reprend les rênes de son business, se débarrasse de Kai (avec l’aide de Beverly) et a même une nouvelle petite-amie. Certes elle est féroce (et c’est aussi une meurtrière) mais elle a gagné son combat contre Kai.
Une saison différente
Bien évidemment la saison est loin d’être parfaite mais elle était assez agréable à suivre. Parce qu’on est dans une anthologie, personne n’est à l’abri et c’est ce qui aide à garder un certain suspens. A la fin, tout le monde est mort en dehors de Beverly et Ally. Les co-créateurs Brad Falchuk et Ryan Murphy adorent faire leur effet de choc et c’est arrivé quelques fois durant la saison. Ils auront ainsi réussi à maintenir l’intérêt du public avec les meurtres violent et parfois (trop) sanglant. Il est évident que le message peut passer avec moins de sang mais sans ça, ce n’est plus vraiment American Horror Story.
Dans le fond, ce qui fait vraiment la force de American Horror Story Cult sont ses acteurs. Sarah Paulson est toujours exceptionnelle dans la série et Evan Peters était magistral dans le rôle de Kai, mais aussi dans les autres personnages qu’il a incarné au fil de la saison. Adina Porter devient aussi une force dans la série. Avec une telle anthilogie, il est toujours compliqué de satisfaire tout le monde. Chaque saison est différente et cette année fut encore plus différente des autres. Falchuk et Murphy ont fait le choix d’être politiques ce qui risquait de diviser le public mais ils n’ont pas hésité à le faire et ça se salue. L’ensemble de la saison était divertissante (et effrayante) et il était aussi agréable de voir de nouveaux visages entré dans la famille AHS comme Billie Lourd, Allison Pill, Billy Eichner ou encore Leslie Grossman et Colton Haynes.
American Horror Story Cult est en cours de diffusion sur Canal+ Séries le vendredi soir.
Crédit ©FX
Connecte tes Neurones à Brain Damaged sur