Critique du premier épisode de la saison 6 de Homeland qui revient plus d’un an après la fin de la saison 5. Spoilers.
Plus d’un an après la fin de la saison 5, la série Homeland revient enfin ce dimanche soir sur Showtime et dès ce mardi 17 janvier à 23h sur Canal+Séries. Et cette nouvelle saison commence de façon assez spéciale en revenant sur le territoire américain après avoir passé du temps en dehors du pays, notamment en Allemagne où Carrie a stoppé un attentat.
En ce début de saison, Carrie, qui a donc passé quelques années en Europe est de retour aux Etats-Unis. Elle vit désormais à New York avec sa fille et travaille pour une organisation qui aide les musulmans américains. Elle va se retrouver sur une affaire avec un jeune noir musulman, Sekou Bah, accusé de planifier des actes terroristes.
Les événements de la saison se déroulent à un carrefour délicat qui est la passation de pouvoir entre le président et le président-élu. Et dans ce cas, présidente-élue. L’action se passe ainsi entre l’élection de novembre et l’inauguration en janvier. La future présidente, incarnée par Elizabeth Marvel (House of Cards) a clairement un agenda qu’elle veut mettre en place et risque de compliquer les choses.
Le destin de Peter Quinn révélé
Cet épisode de retour révèle enfin le destin de Quinn qui est bien vivant mais qui n’est plus le même homme, il est presque méconnaissable. Après être passé très près de la mort à la fin de la saison précédente en Allemagne, il est aussi de retour à New York et Carrie va régulièrement lui rendre visite dans un institut médical où il est traité. Cependant, il est clairement dans un sale état mentalement et physiquement. Il souffre de stress- post traumatique, son cerveau ne fonctionne plus comme avant et il prend des drogues. Carrie fait ce qu’elle peut pour l’aider mais il l’a rejette alors qu’il n’a qu’elle.
L’arc de Quinn s’annonce très intéressant. Il représente une partie de ces agents et soldats qui souffrent énormément après avoir risqué leur vie et être passé à côté de la mort plus d’une fois. Le syndrome post-traumatique est un problème de société important et on espère que les scénaristes arriveront à le traiter de manière intelligente sans tomber dans les clichés trop faciles de l’ex-combattant devenu addict et suicidaire. Un sujet déjà plus ou moins exploré avec Brody mais c’est différent avec Quinn parce qu’on l’a connu avant. Rupert Friend est excellent dans le rôle de Quinn, on espère donc qu’il fera le portrait de son personnage blessé avec intelligence et talent. Quinn n’est plus la machine de guerre qu’il était, il va devoir l’approcher de manière différente tout en gardant l’esprit vaillant du personnage ce qui n’est pas chose facile.
Décryptage d’une société brisée
Ce début de saison est loin d’être explosif comme ce fut le cas dans les précédentes. Cependant, le ton différent est peut-être une bonne chose pour Homeland qui pourrait ainsi se renouveler. Ce qu’elle arrive à bien faire, c’est de créer un véritable parallèle avec la vraie vie. Si le pari sur une femme présidente est perdu, le reste est très réaliste. Beaucoup de jeunes musulmans vivants aux Etats-Unis et dans d’autres pays sont stigmatisés.
Ce que la série tente de faire avec le personnage de Sekou, c’est de voir si les autorités perdent leur temps ou non avec des jeunes qui ne sont pas dangereux et passent à côté de la véritable menace terroriste. Il y a un véritable regard sur la société d’aujourd’hui et la façon dont les gens sont perçus. L’Amérique et d’autres pays sont en guerre contre le terrorisme. Un terrorisme devenu interne qui influe sur le comportement des gens et qui pousse à l’intolérance. Cela a non seulement un effet sur le gouvernement américain mais aussi sur la vie sociale des gens.
Avec Sekou, le doute s’installe. Est-il juste un jeune qui cherche à dénoncer des vérités qui ne plaisent pas aux américains ou est-il un individu dangereux qui pourrait faire des dégâts irréversibles ? C’est ce qu’on se demande en regardant ce premier épisode de saison 6. Cependant, la série a un peu perdu de son mordant. On espère que le showrunner Alex Gansa ira plus loin dans son observation et dénoncera les véritables travers d’une société en mal, qui vit constamment dans la peur et stigmatise toute une population à cause de la religion.
Homeland, c’est le dimanche sur Showtime et le mardi à 23h sur Canal+Séries.
Crédit ©Showtime
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