Elementary : Excellent acteur pour série moyenne

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3.0

La première partie de la première saison d’Elementary dévoile une série moyenne mais plaisante, avec un Jonny Lee Miller excellent.

Après la diffusion des dix premiers épisodes de la série Elementary, le verdict est simple : Sherlock Holmes à New York en 2012 avec Watson en femme est loin d’être parfait mais n’est pas non plus une mauvaise série. Elementary est un procedural moyen qui repose surtout sur les épaules de Jonny Lee Miller parfait dans son rôle.

Sherlock Holmes a été repris de nombreuses fois. Des versions contemporaines du personnage ont été produites à plusieurs reprises. Sherlock a par exemple combattu les Nazis dans les années 40. Mais la plus récente des adaptations et qui a les faveurs du public est Sherlock de Steven Moffat et Mark Gatniss. Elementary n’a donc rien inventé, que ce soit dans la reprise du héros ou dans le traitement de ses intrigues.

Car ce qu’oublient les scénaristes d’Elementary, c’est que les téléspectateurs ne regardent pas que leur série. S’il y a quelques trouvailles et originalités dans les affaires, comme par exemple des membres d’un jury qui imitent les méthodes des accusés qu’ils ont punis pour braquer une banque, la construction des scénarios et des énigmes est si classique qu’il n’est pas difficile de deviner les coupables bien avant la fin. L’équipe utilise les mêmes ressorts scénaristiques et les mêmes indices plus si discrets déjà vus dans Les Experts, Bones, Les divers Law & Order, NCIS et la liste est longue. Ainsi, on peut trop souvent deviner presque avant la première moitié de l’épisode le qui, le comment et le pourquoi.

Plutôt fidèle

En dehors de l’aspect procédural, la série tient tout de même la route. Jonny Lee Miller et Lucy Liu forment un duo plutôt convaincant et original. Contrairement à ce qu’on pourrait craindre, Joan Watson n’est pas le toutou de Sherlock Holmes, prête à tout pour qu’il l’accepte et à se pâmer parce que Monsieur est l’homme le plus intelligent du monde. Bien au contraire. Dans Elementary, Watson ne voue que peu d’admiration pour Holmes. Elle voit en lui surtout un patient qui a besoin d’aide et non un brillant enquêteur. Et ce n’est que contrainte et forcée qu’elle participe à la résolution des enquêtes, n’offrant que très rarement son expertise, à l’insistance de Sherlock. Elle préfère s’intéresser à sa vie privée afin de s’assurer qu’il restera sobre, et cherche donc à comprendre sa relation avec son père, à savoir qui est cette Irène Adler dont Sherlock refuse d’entendre parler et pourquoi a-t-il quitté Londres ? Elle est bien entendu confrontée à un mur.

Faire de Watson une femme était un pari dangereux. Mais grâce à Lucy Liu, et la volonté des scénaristes de ne pas rendre leur relation amoureuse, cela fonctionne plutôt bien.

Dans cette série, Jonny Lee Miller offre une performance exceptionnelle, si bien qu’on ne s’attendait pas retrouver un personnage aussi proche des romans dans cette version de CBS. Il est tout aussi excentrique, égotiste, bohème, réfractaire à l’autorité, impolie et inconvenant que dans les romans d’Arthur Connan Doyle. Par son jeu, l’acteur ajoute aussi une certaine mélancolie au personnage, et une désinvolture feinte. Un plus pour la série et rend le personnage attachant plutôt que détestable.

Elementary ne se distingue pas vraiment des autres procedurals et séries proposées par CBS. Cela reste cependant un programme divertissant qui se laisse regarder sans déplaisir.

Crédits Images ©CBS

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