The Walking Dead est de retour pour une saison 5 explosive avec un season opener sanglant cuit à point. Attention Spoilers
Lors de la fin de la saison 4 de The Walking Dead, nous avions laissé Rick et compagnie enfermés dans un wagon à Terminus. Cette belle terre promise qui s’était révélée n’être qu’un leurre pour attirer de la chair fraiche et remplir les estomacs des survivants qui y avaient établi résidence. Une bien mauvaise posture pour notre petit groupe qui ne cherchait qu’à se retrouver en famille et chanter kumbaya autour d’un bon feu de camp… Passage sur le grill de ce premier épisode. (Spoilers)
Terminus, tout le monde se fait descendre
« No sanctuary » marque le retour en fanfare d’une des série les plus addictives et aussi les plus frustrantes de la télévision. Regarder The Walking Dead, c’est souvent se demander pourquoi on continue à regarder une série qui souffre d’un rythme très inégal voire parfois soporifique. Un peu comme si on roulait en Ferrari pour ensuite être forcée de conduire en Lada mais avec la promesse de bientôt de se retrouver au volant d’une belle sportive. Et au bout de 5 ans, cette promesse ne s’essouffle toujours pas. « No sanctuary » dépasse la vitesse de croisière autorisée pour nous offrir un spectacle explosif agrémenté de quelques flashbacks pour resituer certains éléments passé. Mise en scène irréprochable, décors angoissants et jeu d’acteur sans fausse note font de ce premier épisode un feu d’artifice. Ici, l’intrigue du « mais comment vont-ils s’en sortir ?! » est résolue du début jusqu’à la fin. Capturés pour être saignés et dégustés au barbec’, le groupe est sauvé des griffes des cannibales par une Carol plus badass que Daryl et Michonne réunis.
Une résolution brutale mais efficace qui évitera d’être tirée en longueur et qui va permettre de se concentrer sur la mission principale de cette nouvelle saison : aller à Washington pour trouver un remède contre les morts-vivants. Il y a fort à parier qu’à un moment ou un autre, le groupe des rebelles de la forêt vont croiser le gang qui avait mis à sac Terminus et torturés les habitants actuels avant qu’ils ne contre-attaquent et deviennent des Hannibal Lecters en puissance. Bref, un épisode, complet, équilibré et violent qui souligne bien que tout acte, même le plus fou, a une genèse, une raison et des répercussions.
Humains, corps et âmes
Il est évident que depuis la saison 3, la série effectue un virage dans sa trame narrative. La série «de zombies » a laissé place à une série profondément humaine sur fond d’invasion zombie et ce season premiere ne fait que confirmer et renforcer cette direction prise. Les zombies, bien que toujours présents lorsqu’il s’agit de casser la croute, passent du rang de menace principale à celui de menace secondaire de l’histoire. C’est bien connu, l’homme est un ennemi pour l’homme. Tuer ou être tué. Etre le boucher ou le bétail. La co-habitation n’est plus qu’une douce utopie. L’anxiété générale ne vient plus des zombies mais de la perte de l’humanité et de sa boussole morale. Mettez l’homme au pied du mur et il deviendra un animal.
Un vieil homme barbu a dit un jour : « Ce sont nos choix qui montrent ce que nous sommes vraiment, beaucoup plus que nos aptitudes. ». Dans The Walking Dead, tout n’est qu’une question de choix et les conséquences parfois dévastatrices que ceux-ci peuvent provoquer. Qui a le droit de décider qui doit mourir et qui doit vivre ? La fin (et dans ce cas, la faim) justifie-t-elle réellement les moyens ? Et surtout quel impact sur le psyché des personnages ? Rick, autrefois torturé par ses choix, commence petit à petit à perdre son âme de justicier sauveur. Lui qui était contre le meurtre « nécessaire » de Karen dans la saison 4 au point de bannir Carol du groupe, il décide de transformer en chair à saucisse tous les survivants de Terminus. Heureusement, ses compagnons le dissuadent mais le stade animal approche…
Wonder Woman
Une des forces de The Walking Dead repose sur l’évolution constante de ses personnages. Les situations extrêmes auxquelles ils sont confrontés depuis le début de la série les ont poussés à adapter un comportement et une personnalité à l’opposé de ce qui les définissait avant l’invasion. Carl a perdu son innocence d’enfant. Rick est passé de petit Sherif, à un leader dépassé par les évènements, tantôt dépressif tantôt quasi despotique d’autres ont sombrés dans la psychose (Shane) ou dans la désillusion (Andrea). Tous ont été affectés d’une façon ou d’une autre mais le contraste le plus frappant est Carol. D’une femme au foyer effacée et contrôlée par son mari Carol est devenue une femme autonome, décidée, capable de prendre les décisions que personne ne veut prendre sans pour autant perdre de son humanité. Bannie par le Rickateur la saison dernière, son retour parmi les siens laisse présager une nouvelle dynamique entre elle et le reste du groupe.
Comme à son habitude, The Walking Dead offre un premier épisode alléchant et léché, mettant en place de nouvelles dynamiques entre les personnages et des prémices de nouvelles intrigues qui captivent d’emblée le spectateur. Reste à savoir si les braises resteront assez chaudes pour tenir une saison entière sans tourner en eau de boudin…Au pire, il y aura toujours la saison 6.
Crédits photos : ©AMC
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