Retour sur le final de la série Legion qui se termine après trois saisons. Spoilers.
Legion, c’est fini. Après 3 saisons et 27 épisodes, la série de Noah Hawley se termine avec un grand sens de l’optimisme, pour un avenir incertain mais qu’on espère meilleur. Le monde et les personnages étaient au bord de l’explosion mais ils ont été sauvés. Les personnages, même David, sont sauvés d’un monde lugubre et la fin s’ouvre sur un futur potentiellement plus clair, même si on ne sait pas vraiment de quoi demain sera fait.
Tout aurait pu exploser, David aurait pu réussir à détruire le monde mais le créateur a décidé de voir le côté optimiste des choses. La série a toujours eu un sens philosophique et existentielle, elle se termine en remettant en quelque sorte les compteurs à zéro avec des personnages qui ont la possibilité d’une seconde vie, d’une vie meilleure.
De ce fait, les parents de David décident de ne pas l’abandonner et de lui donner tout l’amour possible pour ne grandissent pas avec cette haine profonde en lui.
Tout le monde est vivant
Si on aime l’idée d’un recommencement, les choses sont un peu trop précipitées dans ce final, surtout pour David qui en fin de compte a droit à une sorte de rédemption. On se demande ainsi si c’est mérité. Techniquement, Syd a sauvé le bébé David mais elle a aussi permis au grand David de gagner. En récrivant le passé de David, les vies de tout le monde sont touchées.
Le but de David était de tuer Farouk, mais il a fini par se réconcilier avec son ennemi. Farouk ne deviendra pas le monstre dans l’esprit de David, les deux hommes ne sont plus ennemis. Ils vivent, personne ne meurt dans ce final, même pas Switch qu’on pensait au bord de la mort. C’est le contraire pour elle, elle vit une seconde naissance et devient en quelque sorte “Maître du Temps”.
Révélation sur Switch
Switch est un excellent personnage qui aurait pu être encore mieux utilisé et qui méritait bien plus. La fin révèle tout de même son but, mais on aurait aimé en voir plus de ce personnage. Elle n’a jamais vraiment été développée comme une personne à part entière et fut plus un instrument manipulé par David dans l’histoire, qu’un être humain à trois dimensions. C’est dommage, d’autant plus que son rôle est important à la fin. Tout au long de la saison, sa personnalité est restée à un stade sous-développé, ce qui permettait à David de faire ce qu’il voulait d’elle.
Puis, la fin avec le père de Switch révèle qu’elle est un être à quatre dimensions qui se débarrassait de sa coque humaine et de ses dents de lait pour s’élever à un niveau supérieur d’existence astrale. Le problème, c’est que même si cette révélation est une bonne chose pour le personnage, en tant que téléspectateur, on ne voit pas cette évolution, il n’y a pas vraiment d’impact émotionnel. On est tout de même content qu’elle ne se soit pas faite dévorer par les démons du temps.
Cary et Kerry ont quant à eux une fin plutôt émouvante et payante par rapport à tout ce qu’ils ont traversé. Après des années à protéger “le vieux” le temps a rattrapé Kerry. Il est désormais son frère et non un vieil homme à ses yeux.
Mother’s love
Le moment musical de l’épisode, la chanson Mother (de Pink Floyd) chantée par David et sa mère Gabrielle, permet de remplir le vide que David ressentait, cet amour maternel va à la fois le libérer de ses chaînes, mais aussi l’étouffer. La chanson est un cri, c’est une chanson à propos d’un garçon apeuré qui souhaite être rassuré par sa mère.
Une mère qui l’a précédemment abandonné et qui a mis toutes ses peurs en lui et ne le laissera pas sortir du nid. Cela montre aussi que même si Gabrielle aime David de toutes ses forces, ça ne garantit pas qu’il sera un homme meilleur. Il sera peut-être différent, mais pas forcément un homme bien.
On reste sur les mots de Syd qui dit à David d’être sage, d’être un bon garçon. Mais est-ce que ces paroles resteront dans son esprit et est-ce que Farouk ne deviendra pas à nouveau un monstre ? On présume que non, mais sait-on jamais, rien n’est certain.
Un message positif
En fin de compte, la série laisse un message final positif, même les êtres les plus violents réalisent le mal qu’ils ont fait et tentent une résolution pacifique. Mais le fait que les choses repartent à zéro efface pas mal d’accomplissements. Si Switch reste une entité supérieur, le reste des progrès effectués sont peut-être en vain puisque les personnages sont de nouvelles itérations d’eux-mêmes et on ne sait pas ce qu’ils vont devenir. Ont-ils vraiment réussi à changer le futur ? On ne le saura jamais.
Ce qu’on retient de Legion, c’est que dans son ensemble, la série a offert un message d’amour et de rédemption. David a enfin l’attention et l’amour dont il désirait tant. C’est cela qui va le pousser à devenir meilleur. Le manque d’amour a nourri cette haine et cet égoïsme qu’il cultivait et qu’il l’a rendu fou. Son père Charles et le Farouk du présent lui disent que la guerre n’est pas la solution, c’est le problème.
Une belle série
Sachant de quoi la série est capable, on reste tout de même un peu sur notre faim avec ce dernier épisode qu’on aurait aimé plus épique. Legion a offert des épisodes bien plus réussis, mieux réalisés, mieux pensés et bien plus explosifs. La saison 1 était une merveille et a mis la barre à un niveau presque inatteignable. De là, il était difficile de faire mieux. Cependant, cela ne retire en rien le fait que Legion est de loin, la plus fascinante des séries Marvel.
Visuellement, elle ne ressemble à rien d’autre et même si certains épisodes sont en dessous, Legion reste un bijou dans le monde des séries adaptées de comics. C’est une série étrange et magnifique (un peu prétentieuse par moment, c’est vrai) à propos de perte et de rédemption. La série a toujours pris des risques offrant des récompenses au cours de ses trois saisons. Même si la fin emprunte la route de la facilité, elle offre de l’espoir, ce qui est assez étonnant pour cette série qui n’hésitait pas à prendre des chemins plus lugubres. Ce n’est pas une fin parfaite mais c’est une bonne fin.
Legion est disponible sur OCS.
Crédit ©FX
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