Dallas : critique de la saison 1 (spoilers)

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4.0

Critique de la première saison du revival de Dallas. Ou comment faire une suite réussie. Attention aux spoilers sur l’intégralité de la saison.

La première saison du retour de Dallas vient de se terminer aux Etats-Unis, disponible en France en VOD. La nouvelle génération a pris ses marques, marchant sur les traits de la précédente toujours présente. Sans jamais décevoir ceux qui apprécient les grands soaps aux multiples rebondissements.

Les vieux sont de retour

Dallas a réussi à prendre la relève de la série aînée de différentes façons. Le retour de nombreux personnages de la série originale, en régulier ou en guest star, y est pour beaucoup. Du côté des réguliers ou récurrents : Bobby Ewing, J.R. Ewing, Sue Ellen mais aussi l’ennemi juré des Ewing qui en avait après la famille dès le premier épisode de la série originale : Cliff Barnes. Et ce dernier, dont on découvre le plan en fin de saison, ne déçoit pas du tout avec un stratagème machiavélique que personne ne voit venir.

Quant aux caméos, on note la présente de Ray Krebbs, le demi-frère de la fratrie Ewing qui travaillait autrefois au ranch ainsi que Lucy, la fille de Gary, le troisième frère. Il n’est sans doute qu’une question de temps avant que Ted Shackleford ne vienne reprendre son rôle Gary même pour un court caméo. La réussite de ces retours vient du fait qu’ils ne sont pas du tout incompréhensibles pour qui n’a pas vu ou ne s’est pas documenté sur la série originale. Au contraire, la mythologie des Ewing et des Barnes revient petit à petit, par doses homéopathiques et peut rendre même curieux.

Le ranch au coeur de l’intrigue

L’intrigue de Dallas a toujours autant de rebondissements. Qu’il s’agit de meurtre, de trahison, de chantage. Avec des groupes bien distincts qui se forment. Christopher et Elena, dans la lignée de Bobby, représentent la morale. John Ross, fidèle à son père, est le plus machiavélique. Son serment d’arracher les parts de la future Ewing Energies à Christopher et Elena présage un long conflit. Quand il confie à son père que s’il se retourne contre lui à nouveau il finira dans un hospice sans un sou, c’est le signe que l’héritage est bien là.

Cette première saison sert surtout à établir les bases d’une nouvelle longue saga. Et rien de mieux pour cela que de mettre en danger ce qui fait l’identité de la famille : le ranch de Southfork, héritage de la famille de Miss Ellie. Sous celui-ci se trouve un gisement de pétrole que John Ross convoite. Avec son père, il va chercher à en prendre possession en faisant appel aux mauvaises personnes : des investisseurs vénézuéliens quelque peu mal intentionnés. A leur tête, Carlos Bernard, connu pour son rôle de Tony Almeida dans 24 Heures Chrono. Pendant ce temps, Christopher Ewing voit son tout nouveau mariage battre de l’aile. Il apprend que sa séparation avec Elena, pour le moment amoureuse de John Ross,  a été provoquée par celui qui n’est encore officiellement que le frère de Rebecca, Tommy. Sue Ellen fait campagne pour devenir gouverneur. Ann, la nouvelle femme de Bobby, se révèle une femme de caractère, ce qu’apprend son ex-mari, campé par Mitch Pileggi en pétrolier sans foi ni loi.

La reprise d’un conflit vieux de 80 ans

Voici le point de départ scénaristique qui connaît de multiples bouleversements jusqu’à la révélation finale dont seuls les téléspectateurs sont au courant pour le moment : Rebecca est en fait la fille de Cliff Barnes qui cherche à faire tomber la famille des Ewing depuis des décennies. Avec des dissensions qui remontent aux années 1930 quand Jock Ewing, père de Bobby et JR, et Willard « Digger » Barnes, père de Cliff et Pamela, l’ex-femme de Bobby, deux amis, se sont déchirés autour de l’énergie pétrolière. Ou plutôt, d’ailleurs, quand Jock a été le plus malin et a empêché Willard d’avoir sa part. Lui volant même sa petite amie, Ellie, qui deviendra Mme Ewing. Ce qui a conduit Digger à l’alcoolisme, la pauvreté. Et les deux familles à se détester –sauf quand Pamela, sa fille, a épousé Bobby par amour, contre l’avis de Digger et Cliff.

Plaisir coupable fidèle à l’original

Comme on le voit, la série conserve l’esprit du Dallas original. Avec coups tordus, révélations de dernière minute qu’on voit venir sans forcément savoir qui sera touché, la formule est toujours là, efficace. La mythologie des Ewing n’est pas une nouvelle mythologie. Elle est simplement revigorée, réintroduite de manière intelligente pour toucher un nouveau public tout en attirant ceux qui auront grandi avec la série.

Bien évidemment, Dallas, c’est un nouveau plaisir coupable. Comme l’était Ringer. Comme l’est Revenge. Une série que l’on regarde pour tout oublier, y compris son cerveau, en bon soap.  Mais avec des personnages charismatiques quand ils ne sont pas têtes à claque. On constate même des améliorations : si Rebecca, la femme de Christopher, avait un côté très terne au début, la révélation finale lui donne une plus grande importance et en fait un ennemi des Ewing bien plus dangereux que prévu.

Dallas, disponible en VOD sur Mytf1VOD et iTunes, sera diffusé fin 2012 sur TF1. La deuxième saison, composée de 15 épisodes, sera diffusée sur TNT à partir de janvier 2013.

Générique Dallas 2012

Crédits photo ©TNT

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