Retour sur le premier épisode de la saison 11 de Doctor Who, dont le coup d’envoi vient d’être fait sur la BBC avec le nouveau visage du Docteur féminin : Jodie Whittaker.
Il aura fallu attendre presque un an et demi. Le Docteur le plus aimé de Grande-Bretagne fait son grand retour sur les écrans britanniques et dès la semaine prochaine sur France 4 dans notre beau pays.
Un souffle nouveau pour une reprise en fanfare qui marque une nouvelle ère pour Doctor Who. Une ère nouvelle, marquée paradoxalement par un sentiment de retour aux sources et premières saisons du revival de 2005. Un retour pour une série vieille de plus de 50 années, rythmée et animée par le changement. Le changement de showrunners, de héros, et de personnages secondaires, d’années en années, de saison en saison.
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Un changement marquant pour la 11ème saison de Doctor Who, avec son treizième visage depuis son retour en 2005, puisque pour la première fois dans l’histoire de la série, le Docteur se régénère en femme ! Une femme incarnée par Jodie Whittaker (Broadchurch, Black Mirror), pour une nouvelle vie dans Doctor Who, qui n’est pas pour déplaire.
Avec une nouvelle saison aux mains de Chris Chibnall, qui revient cette fois en tant que showrunner pour Doctor Who, le ton est donné et ce dès le pilote. On est jeté dans le bain, sans générique ou récap ! Bienvenue dans la nouvelle saison de Doctor Who qui compte bien se démarquer de la dernière, et pas seulement avec un simple changement de visage.
Terre à terre
Ce premier épisode de Doctor Who saison 11, intitulé « The Woman who fell to Earth » ( « La femme tombée sur Terre » dans notre chère langue française), on remarque d’emblée un changement de ton et d’esthétique. Plus crue, moins tape à l’œil, la réalisation se veut assez proche de ce qu’on a pu voir dans les premières saisons de Doctor Who, notamment sous l’ère Russell T Davis. Rues sombres, train, caves, entrepôts… On est bel est bien sur Terre et en Angleterre. Et pas n’importe où : Adieu Londres et Ecosse, on atterrit à Sheffield, loin de toute mégalopole urbaine.
Clairement, ce premier épisode prouve que l’on souhaite revenir aux sources de la série, depuis le revival, avec une mise en avant des personnages impliqués au delà de la nouvelle héroïne de la série, mais tout en gardant bien évidemment l’ADN de la série.
Nouvelle vie
Voici donc la nouvelle vie du Docteur, qui a changé de genre pour le plus grand plaisir des amoureux de la parité. Si certains fans n’ont pas apprécié le nouveau visage du Docteur féminin, il était temps qu’une femme prenne les commandes d’une série de science-fiction. Et quoi de mieux qu’une série de SF, symbole du changement perpétuel, pour le faire ?
Le premier pas de Jodie Whittaker dans la peau du Docteur, et ce malgré 13 incarnations et la pression d’être la première femme incarnant ce personnage légendaire, se font avec une aisance remarquable et une pêche débordante.
Digne héritière de Ten et Eleven
Habitée par le personnage, entre facétie, punchlines et une certaine joie de vivre, Jodie Whittaker arrive à convaincre d’emblée et provoque ainsi une adhésion immédiate à ce nouveau Docteur.
Drôle, manuelle, débrouillarde, et pêchue, cette nouvelle incarnation du Docteur séduit, puisqu’elle renoue avec les caractères connus et appréciés d’autres incarnations du Docteur, en créant ainsi un sentiment familier : la facétie d’Eleven ainsi que celle de Ten. Clairement Thirteen est une descendante quasi directe du Docteur Tennant tout en gardant ce petit « je ne sais quoi » qui rend son incarnation unique.
Retour à l’ère Davies
Un choix d’écriture pour cette nouvelle incarnation du Seigneur du Temps clairement calquée sur l’ère Davies, ainsi que la première saison de Moffat (la cinquième), qui se remarque aussi par la mise en avant des personnages secondaires, les célèbres compagnons du Docteur qu’on découvre bien avant cette dernière d’ailleurs, dans ce premier épisode.
Des personnages simples, là pour aider le Docteur à combattre une menace alien, comme il a souvent été le cas avec les nouveaux Docteurs avant l’ère Capaldi. On pense bien évidemment à des épisodes comme « The Christmas Invasion », marquant la première apparition de Tennant en Docteur, ou « The Eleventh Hour », avec l’arrivée de Matt Smith où les deux Docteurs, bien avant de retrouver leur Tardis, aident des humains à combattre une menace Alien. Ce dernier rencontre ainsi ceux qui deviendront ses compagnons.
Back to the classics
Un retour aux sources qui n’est pas pour déplaire et qui clairement cherche à rappeler l’essence de la série avant qu’elle n’entame un virage plus adulte, épique et moins sentimental sous le règne de Steven Moffat.
Chibnall étant un vétéran de Doctor Who, il était prévisible que la série revienne à la source de ce qui a fait son succès à l’international, en renouant avec les bases et codes de son écriture originelle, d’aventures SF familiales dans l’Univers, avec des héros lambda, issus de couches sociales identifiables en Angleterre.
Les nostalgiques de Tennant et Smith seront donc ravis de voir que ce nouveau Docteur reste fidèle à l’installation de ce dernier dans ses grandes saisons, avant l’arrivée de Capaldi, qui a exploré un Docteur faussement bourru et misanthrope, plus noir et bien moins insouciant que ses prédécesseurs. Un docteur très axé sur sa propre épopée, entre les Daleks, Gallifrey, les Anges ou autres Cybermen.
Plus de voyages et d’aventures épisodiques
La résolution de l’intrigue de cet épisode installe la suite, avec les trois compagnons qui nous ont été présenté, terminant sur un cliffhanger de choix, qui fera liaison avec le second épisode, dans lequel les compagnons du Docteur découvriront une nouvelle planète comme le laisse penser le teaser de fin.
D’après certaines interviews, et au vu de l’introduction des futurs personnages que les spectateurs vont croiser dans la suite de cette saison montrée post-générique, Chibnall compte bien revenir aux intrigues d’aventures épisodiques, loin des intrigues filées en plusieurs épisodes de son prédécesseur.
Une volonté assumée de renouer avec l’aventure épisodique, comme l’a pu faire la série dans ses premières saisons, loin des fils rouges, de Bad Wolf à Saxon. Un peu à l’image des saisons 2 et 5, il est clair que le showrunner souhaite entamer cette nouvelle saison sans pour autant se reposer sur le passé du personnage, pour attirer de nouveaux spectateurs sans qu’ils ne soient perdus avec la chronologie complexe de Doctor Who, surtout à partir de la saison 9.
Pour découvrir plus en profondeur ce nouveau Docteur féminin, loin des stéréotypes ou autres clichés que son genre pourrait proposer dans une série SF (c’est rassurant), comme on a pu le voir dans ce pilote de saison, il faudra attendre la suite, le dimanche sur la BBC et le jeudi en France sur France 4. Le Cerveau a presque envie de crier « Allons-y », comme le dirait un certain… Docteur !
Crédit photos : BBC
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