La huitième saison de Dexter commence avec « A Beautiful Day » un épisode qui met en place une dernière saison qui s’annonce haletante. Attention spoilers.
Maria LaGuerta est morte depuis 6 mois. Ce début de saison se penche en partie sur les conséquences de ce meurtre. La Police de Miami inaugure un banc à sa mémoire et Dexter a repris sa vie normale. La mort de Maria a résolu tous ses problèmes, du moins c’est ce qu’il pense. C’est un papa heureux qui amène son fils au foot, passe du temps avec lui. Dexter étant Dexter, il n’a pas vraiment d’empathie pour cette mort. Celle qui est extrêmement touché par la disparition de LaGuerta, c’est Deb, c’est elle qui a appuyé sur la gâchette et qui doit vivre avec ça sur la conscience. Cette mort l’a si profondément touchée qu’elle a décidé de quitter la police et devenir détective privé. Elle qui était un bon flic, honnête, se retrouve à se morfondre et culpabilise. Elle souffre et est rentrée dans une spirale d’autodestruction. D’un côté on a donc un Dexter pour qui tout va bien dans le meilleur des mondes (en apparences) et de l’autre une Debra qui touche le fond.
Cette dernière saison commence assez bien. Plus que jamais, on est dans la psychologie des personnages et c’est ça le plus intéressant chez ce cher Dexter. De Deb et surtout de Dexter le sociopathe. On a encore du mal à voir comment les choses vont se terminer. La tension est extrême. Le focus reste sur Dexter et Deb mais la chasse au serial killer est toujours présente. Le cas sur lequel travaille la police promet d’être tendu.
Descente aux enfers de Deb
Debra évite Dexter depuis l’incident tragique. Elle est mal et Dexter fait ce qui peut pour l’aider mais elle refuse de lui parler. Elle se drogue et fréquente un criminel qui est en fait un cas sur lequel elle travaille. Cette affaire est un moyen pour elle d’oublier. Ce soudain changement de personnalité est compréhensible. Sa réaction est humaine contrairement à Dexter qui ne comprend pas pourquoi elle est aussi mal. Elle vie un enfer qu’elle pense mériter pour toutes les mauvaises décisions qu’elle a prise. Malgré la colère qu’elle éprouve envers Dexter, elle continue de le couvrir. Le lien entre les deux personnages est toujours aussi fort même si Dexter est la source de sa descente aux enfers. Il a besoin d’elle bien plus qu’elle n’a besoin de lui. Elle est sa seule constante normale dans sa vie. C’est lui le tueur en série. C’est lui qui a un problème et qui doit se remettre en cause.
Jennifer Carpenter prouve ici qu’elle est une très bonne actrice et qu’elle mérite, si ce n’est le prix, au moins une nomination aux Emmy Awards. Elle trace le portrait de Deb avec talent. La dépression de Deb est ce qui fallait pour que l’actrice soit au top de son jeu. On a souvent tendance à saluer le travail de Michael C. Hall qui est parfait mais sa co-star mérite aussi les louanges de la critique. C’est la dernière saison et l’actrice se donne corps et âme.
Dexter perd le contrôle
Alors qu’il pense avoir sa vie en main, il est intéressant de voir Dexter perdre le contrôle. La relation dysfonctionnelle entre le frère et la sœur est clairement au centre de cette saison. Debra n’est plus la même personne. Dexter ne la reconnait plus et il a besoin qu’elle redevienne la sœur qu’il a connu. Il perd ses repères et change. On a dans cette dernière saison l’indication que Dexter devient de plus en plus humain. Ses émotions font surface. Que ce soit avec l’automobiliste qu’il a failli étrangler avant de voir qu’il y a avait un enfant sur le siège arrière ou bien avec Vogel qu’il a plaqué violemment contre un mur ou encore l’incident dans le motel, Dexter est de plus en plus émotif. Le tueur calculateur au sang froid laisse place à un homme désarçonné qui n’est plus au contrôle de ses pulsions et émotions. C’est une véritable évolution du personnage qui laisse transparaître quelque chose d’humain même si ce sont de terribles actions, elles sont humaines. Et cela est probablement dû à Deb. Mais c’est aussi l’indication que Dexter est un véritable psychopathe qui perd ses esprits.
Docteur Vogel : la chute de Dexter ?
Le Dr Evelyn Vogel (Charlotte Rampling) pourrait être la personne qui met fin à la liberté de Dexter. C’est ce qu’on peut croire avec son introduction. C’est une neuro-psychiatre, spécialiste des tueurs en série qui est au courant du code d’Harry. Elle est celle qui peut voir à travers le masque de Dexter. Elle le déstabilise, il perd son sang froid à ses côtés. Alors va-t-elle le démasquer ? C’est ce qu’on se demande à mesure que l’épisode se déroule. Encore une fois, Dexter est toujours plus intéressant quand il est en danger, sur le fil. Sa relation avec le Dr Vogel sera particulièrement captivante à suivre. Elle est déjà sur son dos en sachant très bien à qui elle a affaire. Elle étudie le cas du Boucher de Bay Harbor et elle en sait bien plus qu’elle ne le fait croire. En attendant de voir comment elle va s’y prendre vis-à-vis de Dexter, le Dr Vogel aide la police de Miami sur une nouvelle affaire, un nouveau tueur est en ville. Un tueur redoutable qui scalpe les crânes et découpe les cerveaux de ses victimes.
Plutôt que de le dénoncer, Vogel serait une version vivante d’Harry. Celle qui pourrait aider Dexter à parfaire sa méthode encore plus. Celle qui pourrait l’aider à voir encore plus clair sur qui il est réellement. Un regard de psychanalyste aguerrie qui a en face d’elle un cas parfait de tueur en série. Ce duo s’annonce palpitant pour les épisodes à venir. On ne sait pas vraiment ce qu’elle sait ni ce qu’elle attend réellement de Dexter. Alors l’amènera-t-elle à sa perte ou sera-t-elle celle qui fera de lui le parfait tueur ? Peut-il lui faire confiance ? Presque toutes les personnes qui ont su pour Dexter on eu des fins tragiques. Seules Lumen et Hannah, des femmes avec qui il avait un lien spécial sont encore en vie. On attend de voir ce que l’avenir lui réserve. Ce personnage est une belle addition car elle peut changer la donne.
Rendez-vous dans 12 semaines pour voir comment les choses se terminent pour Dexter.
Crédits ©Showtime
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