Ce mercredi sort enfin en salles le troisième opus dédié au héros le plus déjanté et débridé de l’univers Marvel : Deadpool 3 ou Deadpool et Wolverine. La critique

C’est peut-être le film du MCU le plus attendu de l’année voire de la phase 4. Celui qui était inattendu, réunissant deux personnages iconiques et qui porte le même titre qu’un des comics phare du personnage du monde des X-Men : Deadpool & Wolverine

Buddy Movie

Duo improbable, le débridé Deadpool va devoir s’associer avec le sombre et ténébreux Wolverine. Un Wolverine encore plus taciturne et bourru que celui que l’on connait puisque ce dernier est un variant qui n’a pas eu la glorieuse destinée de Logan, que ce soit dans la Timeline sacrée ou même ailleurs.

Un véritable buddy movie de super-héros qui tourne autour d’un arc de rédemption pour les deux personnages, le premier vis-à-vis de l’amour de sa vie interprétée par Morena Baccarin et son incapacité à trouver sa place en tant que héros, et l’autre vis-à-vis de ses regrets et erreurs tragiques du passé.

Caméo Land

Si le duo fonctionne bien avec une alchimie indéniable et des dialogues ciselés, comme un yin et un yang, le reste des personnages se résume majoritairement à deux antagonistes aux enjeux distincts, avec à leurs côtés de multiples caméos permis par l’intrigue du multiverse, présents soit pour le gag, soit pour rendre hommage au monde des X-Men.

Sans trop révéler sur ces fameux caméos qui ont tant fait parler d’eux, ainsi que ceux dont le secret est resté bien gardé, cet opus de Deadpool est celui qui fait officiellement le lien direct avec les précédents films du monde X-Men de la Fox, et non de manière évocatrice comme Doctor Strange : Multiverse of Madness.

Des films qui n’étaient pas nécessairement des meilleurs, comme Wolverine Origins, dans lequel Ryan Reynolds campait un rôle batard du personnage qu’il interprète aujourd’hui, voire des projets avortés, dont on ne vous révélera pas les noms, histoire de préserver ces surprises qui restent drôles et agréables, malgré leur caractère répétitif tout au long de l’intrigue.

Saturation multiverse

S’il est indéniable que Deadpool et Wolverine est sans contexte le film le plus réussi de la phase 4. Celui qui le plus de sens, non seulement divertissant pour les fans et le grand public, mais qui raconte surtout une histoire avec moins d’obligations. Loin d’introduire des licences pour anticiper les prochains films, le multiverse est sans contexte le grand point faible actuel de toutes les franchises Marvel, également ici.

Bien que le lien avec la série Loki fonctionne sans qu’on ait besoin d’avoir vu la série (même si la voir est un plus), il est certain que ce Deadpool 3 s’inscrit dans une vision beaucoup plus large que les deux précédents opus qui se suffisaient à eux même. Plus grandiloquent dans ses séquences d’action qui se multiplient tout le long, moins subtil et indépendant, cette suite des aventure du héros le plus trash de Marvel se plie aux us du MCU.

Pur produit MCU

Si le film cherche à nous montrer l’évolution du genre des super-héros au cinéma depuis les années 2000, Deadpool & Wolverine ne manque pas de tomber dans les écueils habituels du MCU, à savoir la surenchère de super-héros tout en s’en moquant allègrement. Le ton satirique de Ryan Reynolds permettant de mieux faire passer la pilule, le scénario de ce film reste cependant similaire à ce qu’on connait de Marvel au cinéma, avec des arcs reconnaissables et un combat final pour résoudre l’intrigue.

Hommage aux X-Men

On apprécie malgré tout que le film se focalise essentiellement sur les personnages et acteurs qui le portent, dont l’amitié est indéniable. Il en ressort un duo qui offre une véritable plus-value à un film du MCU comme on en voit rarement, le tout porté par un humour pince-sans-rire côté Wolverine, ultra débridé de l’autre.

On peut dire sans contexte dire que Deadpool & Wolverine est le film le plus réussi de la phase 4 du MCU même s’il obéit au cahier des charges habituel de Marvel. Il offre une véritable histoire avec des enjeux qui se résolvent sans pour autant chercher à établir un suite ainsi que d’autres univers. La réalisation de Shawn Levy est correcte bien qu’elle colle avec ce qu’on voit et connait de la firme de comics sur grand écran tout en tentant de garder l’esprit de Deadpool, avec une musique aux couleurs des précédents films, inspirée toujours par les années 80 et 90.

Thèmes héroiques

Et bien qu’il soit dommage qu’on parle encore de multivers et de variants, ce Deadpool aborde des thématiques qui restent honorables, bien loin de ce qu’on a vu dans cette phase, porté essentiellement par les thématiques de deuil et d’acceptation de la mort, ainsi que le passage de flambeau.

Ici on célèbre le super-héros. On le grandi qu’il soit looser ou honorable, tout en riant cyniquement sur le caractère de ce qu’on voit à l’écran. Il a aussi le mérite d’introduire des antagonistes que les méconnaisseurs des comics X-Men n’ont jamais croisé jusque-là, ainsi que d’offrir un véritable hommage à d’autres super-héros oubliés.

Même si Deadpool & Wolverine détonne face à ses précédentes itérations chez la Fox, on aime ce ton déjanté sauce MCU, qui se prenait trop au sérieux ces derniers temps, qui souligne l’arrivée de Ryan Reynolds et Hugh Jackman chez Disney.

Peut-être, grâce à cet opus, Marvel va commencer à renouer avec le style de ces films qui ont fait son succès, plus axés sur les personnages super-héroiques au point de devenir des icônes tel que Wolverine, chose oublié depuis Endgame et l’icone Iron Man, en faveur du spectacle plein la vue à coup de variants et de multiverse.

Moins produit Marvel, plus film de super-héros, Deadpool & Wolverine est sans conteste le film qui sauve la phase 4 de Marvel, la moins réussie de toute son histoire au cinéma.

Deadpool & Wolverine : Bande Annonce

crédit photos © Marvel