Critique pour la seconde partie de The Fosters qui confirme sa position de série familiale importante dans le paysage audiovisuel.
The Fosters a pris un tournant bien tragique en cette seconde partie de saison 3. La série de Freeform s’adresse toujours aux adolescents, mais tacle de plus en plus des sujets très sérieux, et ne donne plus le réconfort d’une fin sans conséquence, ou tout le monde est heureux, et tout est bien qui finit bien. The Fosters devient aussi plus nuancée dans la manière de traiter ces sujets de société. Elle ne respecte plus forcément le fameux politiquement correct qui voudrait taire certaines choses déplaisantes, ou les opinions divergentes, loin de là. Elle le montre d’ailleurs avec le débat sur Roméo et Juliette et la volonté idiote de vouloir censurer la pièce à l’école car elle pourrait donner des idées de suicides aux jeunes. Mais les scénaristes font toujours preuve d’une certaine sensibilité qui rend The Fosters une des séries les plus importantes à voir en famille.
Sans jugement
The Fosters est souvent décrite comme une version laïque et libérale de 7 à la maison. Cette deuxième partie de saison trois le prouve. On y parle d’alcoolisme chez les jeunes, de gestion de la colère, d’abus sexuel, de diverses manières, de suicide, de violences sur les enfants, qui -parfois- conduisent au meurtre.
On parle aussi du cancer, de la perception et de l’acceptation de son physique, de maladies mentales, de politique, d’orientation sexuelle, d’amour parfois complexes, de responsabilités, de la famille. Et bien sûr d’études et de projets pour le futur. Autant de sujets qui peuvent préoccuper les adolescents. The Fosters apporte souvent une piste de réponses, sans jamais juger, sans jamais non plus être péremptoire.
L’une des meilleures illustration est l’intrigue autour de Rita et sa fille. Rita fait une grosse erreur, mais la série nous montre combien il lui était difficile de ne pas commettre l’erreur. Comment, dans sa situation, nous aurions certainement tous fait la même chose. La compassion et l’empathie est de mise, pour tout le monde. The Fosters ne montre que très rarement qu’un seul côté de l’histoire, mais prend grand soin à bien souligner que le plus souvent, chacun souffre, et personne n’a totalement tort ni raison.
Série qui dénonce
Cela n’empêche pas à, The Fosters de prendre position sur certains sujets. Ainsi, elle dénonce avec force le système en place pour les orphelins et enfants sans familles aux Etats-Unis. Un système cassé qui fait plus de mal que de bien pour les jeunes américains en ce moment. Les scénaristes n’ont pas hésité à en montrer les conséquences les plus sombres, en particulier sur l’idée d’une privatisation de ce système, un sujet brûlant aux Etats-Unis.
De manière bien plus étonnante, The Fosters dénonce aussi quelques absurdités du système judiciaire sur les prédateurs sexuels. Ou plutôt comment certains abusent d’une loi faîte pour protéger les mineurs pour ruiner la vie d’un homme, et d’une femme pour des raisons simplement parce qu’ils sont en désaccord avec eux. C’est illustré ici par une directrice accusée à tort d’avances inappropriées sur une étudiante, mais aussi avec le père biologique des jumeaux, que tout le monde considère innocent, y compris sa prétendue « victime », sauf la justice, parce qu’il a eu le malheur, à 18 ans, de tomber amoureux d’une fille de 15 ans, et les parents n’étaient pas d’accord avec cette relation.
Défauts en pagaille
Bien sûr The Fosters est bourrée de défauts. Les amourettes des enfants Fosters sont de moins en moins intéressantes, bien au contraire. Brandon est de plus en plus horripilant. On pourrait même faire un jeu des bêtises et décisions immatures qu’il prend, tout en hurlant à qui veut bien l’entendre qu’il est adulte. Et le retour de Jesus montre à quel point ce personnage n’était pas indispensable.
The Fosters va aussi souvent vers la facilité et les répétitions. Les retours de l’histoire entre Brandon et Callie est. Il est temps de passer à autre chose. Les difficultés de couple de Stef et Lena sont souvent résolues que trop rapidement.
Néanmoins, ces personnages sont attachants. La série est rythmée et les intrigues, souvent intéressantes, s’enchaînent bien et avec une certaine logique et cohérence. Les émotions sont aussi au rendez-vous dans presque chaque épisode. Et les leçons présentes, sans faire la morale. Ainsi, malgré ces nombreux défauts, The Fosters est une série plaisante à suivre, et importante dans le paysage audiovisuel, surtout que si peu de séries présentent des personnages aussi divers de manière aussi positives.
Crédits Images : ©Freeform
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