Découvrez La vie en Doll, le nouveau shonen de Junya Inoue qui brise l’image angélique et pailletée des magical girls ; en Bref, s’il vous plait !
Creamy, Emi Magique, Pretty Cure… N’en avez vous pas assez de ce déferlement de kawai, d’arc en ciel, de robes à froufrous et de « par le pouvoir de l’amour et de l’amitié ! » ? Ça ne vous plairait pas de voir une magical girl arracher littéralement la tête de son ennemi au lieu de simplement lui faire la morale à grand renforts de « c’est pas gentil d’être méchant ! » ? Alors vous apprécierez certainement la nouvelle pépite de Junya Inoue, La vie en Doll, parue chez Glénat le 21 septembre 2016.
Après s’être copieusement amusé à faire exploser ses personnages sur une île déserte, l’auteur de Btooom ! quitte l’univers du survival à la Battle Royale pour aller faire ses griffes dans un domaine où on ne l’attendait pas vraiment : celui des magical girls. Si l’association Btooom ! et lycéennes en tenues flashy d’un goût discutable semble un peu déstabilisante a priori, Junya Inoue a sû tirer ses épingles du jeu pour nous livrer un shonen sanglant et sans pitié, tout à fait jouissif !
Enfilez votre plus beau cosplay de Sailor Moon et versez donc un saut de peinture rouge sang sur votre tête, car voici venue l’heure de casser des dents avec style, élégance, et mignonnerie.
En bref, le Pitch.
La vie de la jeune collégienne Kasumi Haruno n’est pas vraiment reluisante. Un père disparu depuis plusieurs années, une mère alcoolique peu présente, des camarades de classe qui ont fait d’elle leur souffre douleur… pour la jeune introvertie, il ne reste guère que sa meilleure amie Emi pour lui redonner le sourire. Mais lorsqu’elle reçoit un paquet contenant une précieuse bague ainsi qu’un étrange miroir, les choses changent radicalement pour la discrète Kasumi. Derrière leur apparence tout à fait normale, ces objets sont en réalité de puissants artefacts magiques, le miroir ayant la capacité de faire ressortir un puissant homologue de la collégienne, et la bague lui octroyant d’impressionnants pouvoirs.
Cependant, ces objets de valeur n’arrivent pas seuls : une organisation secrète, brutale et sans états d’âmes, composée de « vierges », jeunes filles aux pouvoirs surnaturels, est déjà à la recherche de Kasumi, bien décidée à récupérer la bague et le miroir, de grès, ou de force.
En bref, c’est bien ?
Avec pour principe de revisiter de manière sanglante les traditionnels aventures de magical girl, La vie en Doll se permet un grand coup de pied dans les codes du genre.
Si le début du manga a tout du schéma narratif classique de ce type d’œuvres – une jeune fille se voit dotée de pouvoirs magiques grâce à de mystérieux objets qui la transforment physiquement – Junya Inoue nous fait bien vite comprendre que son héroïne va en baver. Au moindre faux pas, ce n’est pas un petit bobo sur la joue qui attend Kasumi, mais une mort violente. Ce qui permet à l’auteur de nous proposer des combats dantesques et des affrontements qui se soldent généralement par une marre de sang et des pleurs. Bienvenue dans le monde réel ! Ici, quand on s’écrase d’un immeuble, on ne s’en sort pas avec un plâtre et un petit mal de tête, on repart les pieds devant.
Les personnages sont également bien écrits, ce qui permet de tordre le cou à certaines situations clichées de magical girl de manière on ne peut plus délectable. Qui n’a jamais eu envie de hurler sur une héroïne qui se laissait maltraiter par une bande de pestes : « Mais transforme toi et remet-moi ces petites *insérez l’insulte de votre choix* à leur place ! » ? Pour votre plus grand plaisir, Junya Inoue réalise votre fantasme en dotant Kasumi d’un alter égo décomplexé, très sûre d’elle et loin de se laisser marcher sur les pieds, donnant lieu à une séquence de bottage de fesses tout à fait jouissive.
En bref, c’est beau ?
Pour son nouveau manga, Junya Inoue ne se contente pas de nous offrir un dessin irréprochable : il s’approprie l’univers graphique des aventures de magical girls pour en proposer sa propre version.
Pour faire simple – et en bref ! – le dessin du mangaka est très beau. Le trait parvient à être à la fois d’une grande élégance et extrêmement dynamique, donnant lieu à des scènes de combats fantasques à grand coups de pouvoirs magiques, visuellement convaincantes. Une réussite qui se poursuit jusque dans le caractère design des « vierges », qui conservent un esprit de poupées en cosplay, le côté gothique en plus.
En bref, préférez l’écarlate au rose bonbon et dévorez La vie en Doll !
Parce que des collégiennes habillées en babydolls gothiques qui s’étripent à l’occasion de combats spectaculaires, ça fait toujours plaisir. La vie en Doll est donc un shonen très prometteur à côté duquel il serait vraiment dommage de passer.
Crédit Photo : Glénat éditions
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