Etat des lieux sur l’utilisation de la pop culture par la politique.
Elle est aujourd’hui partout. Séries, films, jeux vidéo, comics… La pop culture, personne ne peut y échapper. Elle fait de plus en plus d’adeptes de par le monde et ses codes deviennent de plus en plus accessibles. Difficile désormais de ne pas s’en inspirer ou de ne pas se l’approprier correctement. Simple pour tout le monde ? Hé non. Une petite partie de la population résiste encore et toujours à son invasion. Et pourtant ce n’est pas faute d’essayer avec plus ou moins de talent.
Les personnalités politiques, si leurs philosophies divergent, semblent pourtant partager un rêve commun : redevenir un mortel comme les autres et plaisanter autour de leur série préférée. Tâche ardue pour certains, naturelle pour d’autres. Le Cerveau s’est donc penché sur la question pour trier le bon grain de l’ivraie en matière de relations entre les personnalités politiques et la pop culture.
God Bless the Soft Power
Culture historique
Avant de parler de « culture mondiale », il faut bien qu’elle démarre quelque part, et nous aussi. C’est pour cela que les Etats-Unis, terre de naissance de la pop culture est la première à passer par la moulinette du Cerveau. Les Américains sont tellement à l’aise avec la pop culture depuis si longtemps, que certaines personnalités politiques ont même commencé leur carrière à l’écran avant d’atteindre les hautes sphères du pouvoir. Il suffit de voir le 40ème président des Etats-Unis, Ronald Reagan. Il a débuté en devenant un star du cinéma à Hollywood avec des films tels que Crimes sans châtiments ou Bedtime for Bonzo avant de se devenir gouverneur de Californie en en 1966 puis président en 1980.
Plus récemment, un autre acteur bien mieux connu des nouvelles générations a été gouverneur du même état. A croire que la proximité d’Hollywood joue un peu. Le Cerveau parle bien sur d’Arnold Schwarzenegger, aka Governator, célèbre pour sa carrière de gros bras au grand écran dans notamment Terminator, Total Recall, Conan le Barbare ou Junior. Mais là où ces deux acteurs ont joué de leur notoriété pour changer de branche, le background culturel qu’ils ont inspiré auprès des masses dans leur carrière précédente n’a eu que peu d’influence sur leur politique. Contrairement à d’autres.
White House Up
C’est alors qu’entre en scène le plus funky des présidents, le Cerveau a nommé Barack Obama. En adéquation totale avec son temps, il n’hésite pas à faire de multiples références à ce qui fait aujourd’hui le soft power américain, quitte parfois à y participer, et toujours de manière décomplexée. En effet, il a annoncé à plusieurs reprises être un fan de nombreuses séries, usant même de ses pouvoirs pour demander aux scénaristes d’accélérer la production ou au public de ne pas le spoiler !
Le couple Obama, icône culturelle à part entière ? Il semblerait puisqu’à part les séries, le Président est un grand fan de cinéma et il lui arrive même de plaisanter avec des réalisateur sur un futur biopic. Sans compter les comics avec ses multiples apparitions comme dans Spider-Man n° 583 pour son fêter son élection ou son combat contre les Deadites dans Army of Darkness : Ash Saves Obama.
French it up Bro
Je veux la voir, et je l’aurais !
De l’autre côté de l’Atlantique, chez nous, pauvres consommateurs de ce qu’on veut bien nous envoyer, les choses sont radicalement différentes. Fort de notre « bagage culturel », on aime ce qui vient de chez nos cousins ‘ricains, tout en mettant en avant les produits français loin des fromages et autre spécialités charcutières. Si l’ancien Premier Ministre, François Fillon a avoué être fan des séries américaines telles que Game of Thrones, Mad Men ou 24, il n’est pas en reste puisque son supérieur de l’époque, l’ancien Président Nicolas Sarkozy, reconnaissait lui aussi apprécier les mêmes séries en y ajoutant Six Feet Under.
Fait en France
Cependant, nous ne sommes pas en reste face aux créations du pays de l’Oncle Sam. Nous avons aussi nos séries bien de chez nous que nos élus n’hésitent pas à soutenir. Même si des séries avec une forte signature geek comme Kaamelott, Hero Corp ou le Visiteur du Futur n’ont pas été citées, d’autres visant un public plus large ont déjà été plébiscitées par la sphère politique. Ca vaut ce que ça vaut mais l’ancienne ministre de la santé Roselyne Bachelot a obtenu un bref rôle dans la série Nos chers voisins. Certes, ça ne vaut pas Parks and Recreation, mais l’intention est déjà là. C’est bien beau de pousser à la création, mais si le soutien s’arrête là… Oui, on a encore beaucoup à apprendre des américains.
Bilan très déséquilibré pour ce comparatif. Mis à part les Etats-Unis d’où s’exporte la majorité des produits culturels que nous consommons, les productions locales, du moins chez nous, font pâle figure. Cependant, estimons-nous heureux. Mieux vaut une classe politique qui se désintéresse de la culture geek, plutôt qu’elle cherche à faire du populisme en s’appropriant mal un média qu’elle ne maîtrise pas, au risque de lui porter préjudice. Ou alors qu’elle le fasse, mais avec autant de talent qu’Obama. Après Bachelot dans Nos chers voisins, à quand un caméo de Jacques Chirac dans Kaamelott ? Le Cerveau propose un pétition façon We the people pour que cela se fasse.
Crédits : ©DR
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