Réalisation : Joe Russo et Anthony Russo,
Casting : Robert Downey Jr, Mark Ruffalo, Scarlett Johansson…
Genres : Action, Super-héros
Titre original : AVENGERS : INFINITY WAR – PART 1 (Etats-Unis)
Durée : 2h36 mn
Année de production : 2018
Film à partir de 12/14 ans
Sortie en salles le 25 Avril 2018
Le Cerveau vous propose sa critique déçue par certains choix narratifs de Avengers 3 : Infinity War. Attention, quitte à s’attirer les foudres de Thanos, cette critique contient des Spoilers.
C’est le moment très attendu de l’année pour les fans de Marvel. Le MCU marque ses dix ans avec le retour des Avengers, dans Avengers 3 : Infinity War, mais aussi celui de tous les autres super-héros introduits à travers les diverses phases Marvel au cinéma.
Black Panther, Les Gardiens, Dr Strange et les autres vont donc unir leurs forces pour vaincre la menace Thanos, qui cherche à détruire l’univers comme à son habitude. Mais cette fois-ci, il pourrait bien réaliser ses fantasmes destructeurs.
Quid de cette guerre infinie ? Le Cerveau va être honnête, il ne s’attendait pas du tout, mais alors pas du tout à celà ! Alerte, même si Thanos ne veut pas de spoilers, il y en aura quelques-uns. Car une critique sans spoiler, c’est un peu comme un tiramisu sans café. Ce n’est pas très goûtu, et sans intérêt.
Humour et décadente jeunesse
L’intrigue d’Avengers 3 : Infinity War commence juste après les évènements de Thor 3 Ragnarok et des Gardiens de la Galaxie, ainsi que Black Panther. Thanos est donc la grande menace à abattre, celle qui va expliquer l’union de tous ces super-héros qui ne se sont, pour la plupart, jamais croisés.
Une union assez bien amenée, dans l’humour et la décadence propre à Marvel, portée par des punchlines et des idées de répliques assez drôles et inattendues pour la grande majorité de ces rencontres. Des rencontres assez fluides pour des super-héros aux univers marqués et variés et une certaine alchimie qui fera plaisir entre certains. Le Cerveau apprécie très particulièrement le duo Rocket / Thor, qui fonctionne à Merveille.
On ne peut le nier Avengers 3 : Infinity War fonctionne et rassure concernant la multitude de personnages forts à son casting. La sauce prend correctement. Ainsi, au fil des séquences et autres intrigues narratives, le gros du film prend forme avant l’affrontement final.
Old boys and New united
Une union marquée par les « vieux » face aux jeunes. Si Thor arrive à sortir son épingle du jeu, les autres Avengers, sont d’une gravitas inégalée, un peu rouillés par 10 ans de bons et loyaux services.
Notamment Tony Stark et Captain America, aux visages marqués et souvent un peu bourrus, ou un Hulk qui refuse désormais de sortir de la peau d’un Bruce apeuré (ou fatigué comme celui qu’il habite). Les « jeunes » eux n’ont peur de rien et foncent dans le tas, avec une énergie qui n’est pas sans déplaire.
Comme si Avengers 3 : Infinity War, marquait le début de la retraite de nos héros présentés il y a dix ans. Retraite qui sera sans conteste méritée, notamment après cet opus (et sa suite, car oui Avengers 3 : Infinity War aura une véritable conclusion dans son opus suivant, comme tout le monde s’en doutait).
Vaincus, meurtris : un nouveau visage du MCU
Quand on regarde un film de super-héros, notamment Marvel, on sait que les héros gagnent toujours, que la menace ne triomphe jamais. Cet Avengers, à défaut de renouveler sa réalisation somme toute classique, sans réelle surprise et dopées aux effets spéciaux malgré quelques décors naturels (notamment dans la ville d’Edimbourg en Ecosse), change de narrative.
En effet, alors que les dirigeants de Marvel-Disney avaient annoncés des morts à foison, fait inédit pour Marvel notamment concernant les héros, la narrative est inversée. Nos héros ne sont plus invaincus et la menace prend forme au fil des heures.
Thanos tout en profondeur
Une menace pour un Méchant bien plus profond et intéressant face à d’autres qu’on a pu voir dans le MCU. Un vilain avec des enjeux et objectifs concrets, que l’on comprend. Thanos est réellement la grande surprise de cet Avengers 3, pour un vilain tout en nuances, preuve que Marvel peut s’éloigner de certains codes manichéens propres à son genre. Un vilain qui aux premiers abords cherche à devenir une figure mystique, un Dieu. Mais qui – au final – est peut-être tout aussi humaniste que nos héros, même si détestable et meurtrier.
Un choix narratif qui ne déplaît pas, pour des enjeux soutenus par de vraies prises de positions, honorables voire aux antipodes du MCU. Notamment concernant les dernières minutes et la conclusion de l’intrigue de Avengers 3 : Infinity War, que le Cerveau trouve plus que discutable et surtout en désaccord avec ce qui a été proposé ces dernières années dans le MCU.
Euh…. What ?
« Euh What…. ? »… « C’est une blague ! ». Tel est l’état dans lequel Avengers 3 : Infinity War a laissé le Cerveau à l’issu du film, avec une conclusion d’intrigue un peu longue et étirée au possible qui se termine sur une note très nihiliste. A partir de ce point, vous serez spoilé of course sur cette fin, que le Cerveau ne comprend, ni ne cautionne.
A l’heure où Marvel, Hollywood et le monde saluent l’évènement Black Panther, soulignant le Black Empowerement et la diversité au cinéma, fait inédit pour un Blockbuster, l’issue de certains personnages laisse perplexe, si ce n’est furieux à l’issu du film.
Quid de la diversité ?
On vous le donne en mille Thanos va au bout de ses objectifs et ne pourra être vaincu par tous les protagonistes de l’intrigue qui ont tenté de lui faire face. Outre certains personnages qui ont péri au préalable, ou dans l’affrontement face aux « minions » de Thanos, ce dernier met à exécution ses plans et décide de décimer la moitié de l’humanité de l’univers dans un but de préservation écologique.
Le problème, avec un choix pareil, est que – normalement – et en toute logique, la disparition de certains est inévitable, mais surtout complètement aléatoire. Or, bizarrement, côté super-héros que nous chérissons tous, nous gardons l’équipe originelle et faisons disparaître tous les autres, sans complexe, mais surtout sans réfléchir à certaines conséquences concernant la diversité et le message adressé aux minorités. Ces mêmes minorités qui reprochaient à Marvel de prôner un racisme ordinaire en ne mettant en scène que des héros blancs.
Intention ratée
Si l’on comprend l’intention : qui est de mettre une dernière fois le sort de l’univers entre les mains des Avengers originels, là où ça se corse, c’est que même Nick Fury, patron des patrons du Shield, véritable figure patriarcale du MCU, lui-même périra dans une scène post-générique.
Une scène où il a tout juste le temps de contacter Captain Marvel (jolie blonde aux yeux bleus), autre super-héroïne de la phase 3 de Marvel, qui pour sûr va s’engager aux cotés de nos Avengers. Et là, franchement, l’argument ne tient plus, et pour le coup, ces choix sont inexcusables.
Non… Juste non !
Quand on prône un message inspiré par le Black Empowerment, sorte d’ « affirmative action » pour répondre à des accusations de racisme, on ne peut revenir en arrière. Le message est non seulement barré, mais surtout, certaines minorités, extatiques à l’idée de voir des héros à leur image combattre pour le bien de l’humanité, aux côtés de héros imaginés dans les années 60 dans les comics, pourraient prendre ce choix scénaristique comme un sacré doigt d’honneur à la diversité. Un doigt d’honneur, qui discrédite toutes les affirmations et actions de la firme Disney/Marvel vis-à-vis de sujet.
« Oui mais ils vont revenir ! »
Et on ne peut pas dire que cela n’a pas été vu, car le sentiment final d’ Avengers 3 : Infinity War, quand on se rend compte du casting qui a survécu à une menace indomptable, est bel et bien que seuls des caucasiens peuvent sauver l’univers. Un sentiment rétrograde, peut-être inconscient, mais qui aurait dû être évité avant le montage final. Certains pourraient dire : « Oui, mais ils vont revenir ; ce n’est pas grave ! », mais le retour de ces derniers dans leur univers respectifs, avant l’issue d’Avengers 4, n’est pas une excuse suffisante pour pardonner l’intention.
Car le problème est là : Comment célébrer des héros issus de la diversité quand ils sont au final évincés aux profits d’autres, plus « américano-américain » ? Mais surtout comment croire que les intentions vis-à-vis de ces héros installés dans la dernière phase de Marvel étaient d’amorcer un changement important pour plus de visibilité des minorités pour le Cinéma, et marquer une rupture avec un Hollywood où les noirs, les latinos et les asiatiques n’ont que peu de places, notamment dans les blockbusters ? A l’heure des #OscarSoWhite et de Time’s Up. Ça fait mal pour Marvel. Très Mal.
Avengers 3 Infinity War – Part 1 : Bande Annonce VOST
Crédit photos : ©Marvel © The Walt Disney Company France
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