Critique du premier épisode de Superman & Lois, dernière série née de l’Arrowverse mais qui offre quelque chose de différent. Spoilers.
Superman & Lois est enfin lancée. La série dérivée de l’Arrowverse réintroduit ainsi l’un des couples les plus iconiques du monde des super-héros DC : Lois Lane et Clark Kent, des décennies après Smallville, ou Lois & Clark.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les choses sont très différentes depuis la dernière fois que nous les avons vu à l’écran, dans le crossover Crisis on Infinite Earths.
Désormais les parents de deux adolescents jumeaux mais très différents, Clark (Tyler Hoechlin) et Lois (Elizabeth Tulloch) vivent à Metropolis et travaillent au Daily Planet. Cependant, les affaires vont mal et les licenciements s’enchainent au journal.
Retour à la ferme
La mort tragique de Martha Kent oblige toute la famille à ralentir les choses et se rendre à la ferme. Les funérailles de Martha ramènent les Kent à Smallville, un lieu qui a également subi quelques changements malheureux depuis notre dernière visite.
La ville natale de Clark a besoin d’un sauveur et ce n’est pas le milliardaire cupide Morgan Edge (Adam Rayner) qui y fera quelque chose. Il a déjà eu un impact sur le travail de Lois au Daily Planet et ses activités risquent de faire plus de mal que de bien. Mais pour le moment, si son nom est dans le titre, Lois reste un personnage secondaire. On espère vraiment qu’elle prendra sa place de lead féminin, parce qu’elle est sensée être bien plus que l’épouse de Clark.
Une ambiance différente
Dès le départ, la série se démarque des autres séries de l’Arrowverse. Elle a un ton et un récit différent, elle est plus sombre, plus sérieuse que ce à quoi on pouvait s’attendre, ce qui n’est pas une mauvaise chose.
Avec intelligence, le showrunner Todd Helbing a décidé de se focaliser sur la dynamique familiale difficile, avec Jonathan (Jordan Elsass) et Jordan (Alexander Garfin), qui découvrent que leurs parents leur ont menti pendant des années. Être ado n’est déjà pas facile et si on y ajoute ce lourd secret familial, plus un déménagement dans un lieu qu’on connait très peu (à part les occasionnelles visites à mamie Martha) c’est encore plus compliqué.
L’idée d’avoir les Kent retourner vivre à Smallville est une idée intéressante, cela apporte un nouveau challenge et change la mythologie à laquelle on est habitué. Généralement Clark part de sa campagne vers la ville et cette fois-ci, c’est l’inverse, un retour à la vie rurale.
De plus, c’est l’une des premières fois où l’on voit Clark en tant que père de deux ados. Il doit jongler entre son rôle de patriarche et son rôle de Superman. La série reste ainsi une série de super-héros mais elle est aussi une série familiale qui rappelle ce que Greg Berlanti a fait avec Everwood ou Brothers & Sisters avant de lancer son Arrowverse.
Des ados sous pression
Superman & Lois a trouvé un équilibre intéressant avec les jumeaux. Ils sont crédibles et il sera intéressant de voir comment ils gèrent les nouvelles informations qu’ils viennent d’apprendre, non seulement sur leur père mais aussi sur eux-mêmes. Sachant que Jordan souffre d’anxiété, son parcours et la découverte de ses capacités s’annoncent passionnants à suivre. Réussira t-il à gérer la pression ? Comment son frère qui jusqu’ici était l’athlète de la famille, celui a qui tout sourit va-t-il réagir ?
Et Jonathan et Jordan ne sont pas les seuls ados de la série, puisque les enfants de Lana Lang (Emmanuelle Chriqui) sont aussi présents. Sa fille ainée Sarah (Inde Navarrette), a l’âge des jumeaux et se rapproche de Jordan.
Cette dynamique sera intéressante à suivre, sachant que leurs parents étaient eux-mêmes proches quand ils étaient adolescents et qu’ils sont toujours très amis. Lana doit elle aussi gérer ses problèmes de femme adulte dans une communauté qui part en vrille et qui n’est plus ce qu’elle était.
Quelque chose de nouveau
Si la série se met doucement en place avec un pilote solide et un méchant clairement maléfique (le mystérieux personnage joué par Wolé Park s’avère être un certain Captain Luthor !?), on se demande comment la mécanique hebdomadaire se mettra en place, il est vraiment difficile de savoir à quelle sauce on sera mangé. Evidemment, son but est de surprendre et c’est clairement le cas pour le moment. Elle va là où on ne l’attendait pas forcément et évidemment, ce n’est qu’un pilote mais le ton est donné.
Quand Superman & Lois a été annoncée en 2019, on s’attendait à une série plus lumineuse, plus légère, on pensait qu’elle serait plus dans la lignée de Supergirl avec une pointe de Smallville, mais ce n’est pas le cas. Dans son esthétique, elle rappelle plus Man of Steel, ce qui n’est pas une mauvaise chose.
Presque comme si on avait appuyé sur le bouton reset
Et si on devait la comparer à une autre série de l’Arrowverse, ce sera plus Black Lightning ou Arrow si on avait eu la possibilité de voir Oliver et Felicity élever leurs enfants ensemble. Superman & Lois n’est ni Smallville, ni Lois et Clark, les producteurs ont vraiment fait un effort pour s’éloigner de ce qui a déjà été fait et offrir quelque chose de nouveau. Le tout est de savoir si ça tiendra sur la longueur.
Les créateurs ont fait en sorte que cette nouvelle série Superman se regarde d’elle-même. Il n’y a pas vraiment besoin d’avoir vu les autres séries de l’Arrowverse parce qu’elle prend clairement le parti de s’installer dans son propre monde. Oui, elle fait partie de l’Arrowverse, mais le pilote de la série ne le rappelle pas forcément. C’est presque comme si on avait appuyé sur le bouton reset afin d’étendre la franchise à un public qui n’est pas nécessairement familier avec l’Arrowverse.
Superman & Lois, c’est le mardi sur la CW.
Crédit ©CW
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