Person of Interest : Big Brother près de chez vous

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4.0

Person of Interest, le dernier bébé de J. J. Abrams, répond à toutes les attentes.

La nouvelle série de J. J. Abrams, Person of Interest, n’est pas une série dans laquelle réside un mystère profond au cœur de l’intrigue, qui prendrait le dessus sur le reste. Au contraire, nous sommes dans un style déjà vu : le millionnaire ou milliardaire qui cherche à faire le bien avec une équipe de choc, faisant appel à un ancien membre d’un corps d’élite au passé obscur. Il dispose de données (les numéros de sécurité sociale) de personnes impliquées dans un crime et enquêtera au rythme d’une par semaine.

Minority Report

Mais l’explication des « prédictions » relève beaucoup plus de Minority Report et Big Brother que de la science-fiction ou du fantastique. Pour résumer, M. Finch, personnage joué par Michael Emerson, est le créateur d’un super ordinateur qui a la capacité de prévoir les crimes en espionnant les citoyens américains (« les gens veulent être protégés des crimes, mais ils ne veulent pas savoir comment« ). Rien de très original, sauf dans la manière, efficace et réussie, de traiter le sujet.

Après avoir simulé sa mort et s’être assuré d’avoir un accès caché aux données, M.Finch décide de prendre en compte toutes les prédictions qui ne sont pas considérées pertinentes. Autrement dit celles qui n’impliquent pas un crime à grande échelle mais touchent seulement quelques personnes, comme les « simples » meurtres. Jim Caviezel incarne de son côté John Reese, un ancien vétéran ayant travaillé en secret pour la CIA et qui, déclaré mort, vit désormais comme un SDF.

Une structure solide

Là où Undercovers pêchait par légèreté l’an dernier, nous avons ici au contraire un pilote non seulement très bien structuré, mais qui donne envie de revenir. Et ceci sans que nous ayons un grand mystère à résoudre dès le début. Nous ne sommes pas dans le cas raté de Unforgettable par exemple, dont le principe de suite ne manifeste aucunement l’intérêt, même avec autant d’énigmes mises bout à bout.

Pas de cliffhanger dans Person of interest, mais une ambiance. Celle d’un monde totalement réaliste où nos faits et gestes sont épiés par des super-ordinateurs. Cependant, ceux-ci restent imparfaits : ils ne peuvent savoir si une personne sera victime ou auteur d’un crime. Cette histoire nous fascine sans doute parce qu’on s’y projette facilement, comme un reflet de notre société. De plus, Jim Caviezel est  débordant de sincérité dans la peau de cet ex-agent de la CIA dont les empreintes ont été relevées sur de nombreuses scènes de crimes. Il incarne à la perfection cet homme qui cherche à se punir pour les crimes qu’il a pu commettre dans le passé.

Quand Fringe nous plonge dans les mondes parallèles, que le mystère de Lost résidait dans le Purgatoire, ici rien de cela. Person of interest est une série qui offre un futur à portée de main. Comme si Minority Report n’était plus si loin de nous.

Images ©CBS

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