Critique de la fin de Betrayal aussi mauvaise que le reste de la série.
Betrayal c’est treize très longs épisodes, souvent mal écrits, pour raconter une histoire qui n’aurait pu durer qu’une heure et demi. Allez peut-être deux heures si on ajoute les rares scènes de sexe. Une histoire déjà bancale, clichée, peu crédible, mais qui allongée sur autant de temps devient d’autant plus lassante et incroyable.
Une série mal écrite d’abord par ses personnages qui n’ont aucune constance, en particulier Sara, Jack et Drew. Ce qui est bien dommage car ils sont les personnages principaux. On pourrait presque pardonner pour Sara et Jack, leurs sentiments peuvent expliquer leur indécision constante, les multiples retours en arrière et changements d’avis. Des indécisions qui font passer Sara pour une garce qui joue avec les sentiments des hommes de sa vie, tout en ayant l’audace de se pleurer sur son sort. Jack est un peu mieux loti, si ce n’est qu’il passe pour un homme incapable de prendre ses propres décisions, particulièrement soumis, aussi bien aux femmes, qu’à son patron et, bien entendu, à son pénis. Ce n’était certainement pas l’intention des scénaristes, mais ils n’ont jamais su montrer la complexité émotionnelle que peut apporter ce genre de situation. Et les rares fois où ils ont tenté, Hannah Ware n’a jamais su le jouer.
Drew, cet homme aux multiples personnalités
Mais le pire est pour le personnage de Drew. Selon les épisodes, il est soit un pervers narcisssique qui n’a qu’une idée en tête, se venger de la trahison de sa femme, soit un père de famille qui tente tant bien que mal de conserver sa famille. En bonus, il a une troisième option : celle de l’avocat ambitieux prêt à tout pour arriver à ses fins. A en juger par cet épisode final, il est un mix de l’avocat ambitieux et du bon père de famille. Le reste est absolument oublié car dans Betrayal tout est pardonné et oublié à une vitesse hallucinante, y compris ce qu’on a écrit la semaine d’avant du côté des scénaristes mais aussi, pour les personnages les tentatives de meurtres sur sa personne. Car tout un chacun va assister à l’enterrement de l’homme qui a ordonné votre assassinat moins d’une semaine auparavant. Toute mère de famille sait pardonner son père, en 2 jours quand ce dernier a mis dans la tête de son fils de 17 ans que, commettre un meurtre, c’était au final, pas une si mauvaise idée que ça.
S’il est vrai que le pardon est magnifique sentiment, s’il est vrai qu’il faut être fort pour l’accorder, c’est bien trop rapide dans Betrayal pour être crédible. Même Jean-Paul II a mis 5 jours à pardonner.
Pardon facile
Le problème d’écriture de scénario est hélas aussi très présent dans toute l’affaire entourant les Karsten et le meurtre de l’Oncle Lou. De nombreuses pistes ont été lancées, de nombreux éléments ont été découverts, mais ont que trop souvent été oubliés par la suite, laissant de nombreuses questions sans réponse et surtout quelques incohérences. La plus grosse étant de montrer un T.J incapable de mentir sans entraînement en début de saison, pour dévoiler, à la fin, qu’il savait la vérité et la cachait depuis le début. On ne sait pas non plus pourquoi, à la base, ils n’ont pas dit la vérité, au moins à Karsten père et Jack puisque c’était vraiment de la légitime défense. Mais les choix stupides et illogiques sont obligatoires dans la Betrayal. Le bon sens est quelque chose qui n’existe pas dans cet univers.
La saison était déjà assez mauvaise et le dernier épisode ne sauve pas la série, loin de là. Sara reste toujours cette femme indécise à qu’on a envie de secouer pour qu’elle arrête enfin de se compliquer la vie sans raison. D’ouvrir les yeux et de comprendre que, avec tout le mal que leur adultère a fait autour d’eux, et surtout à elle-même, il serait peut-être temps d’arrêter les frais, même si cela doit la rendre malheureuse. Le bonheur a un prix, celui des autres n’est pas ce prix là. Elle a fait ses choix mais ne sait jamais s’y tenir. Elle a déjà vu que son adultère a causé bien du mal, mais retourne vers cet homme. Jack, refuse ses avances, enfin un qui a un minimum de bon sens dans cette série, on n’y croyait plus ! Mais on termine sur Sara, dans un restaurant, qui sourit à un homme. Qui est-il ? On ne le sait pas. Cela peut aussi bien être Jack que Drew. La saison deux aurait certainement dû répondre à cette question. Mais vu les audiences catastrophique de la série, il n’y aura jamais de saison 2 et on n’aura jamais de réponse. Aux téléspectateurs de décider.
Betrayal s’arrête donc ici. Et c’est un soulagement, car à moins de changer toute l’équipe de scénaristes et donner quelques cours de comédie à Hannah Ware, il n’y avait aucun espoir d’amélioration.
Crédits Images ©ABC
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