Réalisatrice : Patty Jenkins
Casting : Gal Gadot
Genres : Action, Super-héros, Fantastique, Aventure
Durée : 2H10 mn
Nationalité : Etats-Unis
Année de production : 2017
Sortie en salles le 07 Juin 2017
Découvrez la critique de Wonder Woman, ce mercredi en sallesma. Un DC mieux réussi que Batman v Superman, pour un blockbuster faussement féministe
Elle est belle, elle est culte, elle est Amazone. Wonder Woman arrive sur nos écrans ce mercredi après un marketing et une attente acharnée. Une arrivée en fanfare et tout en armure pour l’un des personnages de super-héros les plus aimés, notamment depuis l’incarnation de cette dernière par Lynda Carter à l’écran.
Un film qui comblera les amateurs de super-héros et de comics à hauteurs des attentes de son genre, mais qui laissera un arrière-goût d’inachevé mais surtout… de faux féminisme !
Girl Power
Parlons peu, parlons bien. Le Cerveau adore Wonder Woman. Il adore ces femmes qui prennent les armes face et avec les hommes, symbole de l’égalité et parité loin des stéréotypes. Héroïne glorifiée et divine, Wonder Woman est un personnage désormais légendaire, qui a même été invitée à être – pendant un court moment – Ambassadrice à l’ONU.
C’est l’un des personnages de DC les plus iconiques, pour sa légende et son charisme. Et voici que Warner propose enfin un premier film dans son DCVerse, consacré à une super-héroïne, après les désastreux Catwoman avec Halle Berry, et Elektra, avec Jennifer Gardner. Un film qui plus est réalisé par une femme, fait rare pour ce type de blockbuster. Un film résolument féministe, si on croit le marketing à outrance autour de Wonder Woman.
Wonder Woman : les origines
Comme tout le monde l’a compris, cet opus consacré à la guerrière au lasso et diadème concerne son origine. Un voyage initiatique pour le personnage incarné par la belle et chatoyante Gal Gadot (insérer émoticône cœur dans les yeux ici) qui commence sur Paradise Island, avant de finir en Europe en pleine 1ère Guerre Mondiale.
Ici, on renoue avec la mythologie du personnage dès le début du film, servi par une réalisation stylisée, une couleur et une photographie qui rivaliseraient avec les plus grands péplums du cinéma. On y rencontre l’héroïne dans ses premiers pas de guerrière, aux côtés de sa mère et sa tante, incarnée par une Robin Wright plus féroce et sexy que jamais (Robin Wright FTW). Une tranche de l’histoire non négligeable, mais surtout très appréciable, qui ne manquera de plaire à ceux attachés aux Comics, puisqu’elle s’en inspire directement.
Entre séances de combats et d’entrainements, autour de ces femmes dures et guerrières, on pourrait presque penser que Wonder Woman serait une sorte de Xena, la guerrière, en plus bad-ass. Une première partie utile, entre épopée antique et mythologie, qui vient trancher avec la suite, déclenchée par l’arrivée de Chris Pine sur Paradise Island. Surtout pour un film d’une durée de deux heures.
Voyage initiatique
Et c’est à partir de là que le désenchantement va commencer, avec cette intrigue suivant le schéma classique du voyage initiatique. Le Cerveau ne va pas mentir, le scénario de ce DC fonctionne de bout en bout, et est en réalité bien meilleur que Batman v Superman : L’aube de la Justice ou bien même Man of Steel, qui se prenait beaucoup trop au sérieux. Ici Wonder Woman propose un peu de légèreté, de rires et de punch-lines autour de ce climat de guerre, apportés par l’innocence du personnage de Gal Gadot, qui découvre le monde avec des yeux d’enfants. Beaucoup de séquences généreront sourires et rires amusés, comme des temps calmes après ou avant la tempête.
This is War
Wonder Woman, vous l’aurez compris, est un film de guerre. Un parti pris pour les scénaristes et réalisatrice Patty Jenkins. On y découvre un Londres sous tension, sur le point de signer l’Armistice, des scènes au Front et des séquences assez proches du film historique. Ce qui bien évidemment donne plus de corps et d’intérêt pour le personnage, elle-même machine de guerre.
Les personnages secondaires sur le Front sont même à saluer pour leur diversité, entre un Saïd Taghmaoui qui incarne un maghrébin sur le front franco-belges, combattant issus de la colonisation, un amérindien, maître des signaux de fumées (True Story) et un écossais tirailleur torturé par les horreurs de la guerre. La peinture de la guerre de Patty Jenkins se veut presque authentique, pour un blockbuster de super-héros, offrant un cachet considérable non seulement à la photographie du film, mais aussi son univers.
Faux Féminisme
Là où le bât blesse, concerne le féminisme. Une oreille et un œil avertis verront des détails tout le long de ces deux heures, entre scènes de combats au ralenti, effets bullet-time et une Gal Gadot survoltée, des dialogues et situations qui feraient hérisser le poil de ceux et celles qui aiment la femme à l’égal de l’homme. Pour un film dont on a fait tout un foin concernant son avancée féministe et féminine, pour une véritable héroïne forte, rebelle et combattante, voire déterminée, le résultat n’est pas à la hauteur du matraquage.
En effet, Wonder Woman, ou Diana Prince, dès qu’elle sort de Paradise Island, passe son temps à attendre qu’un homme lui dise quoi faire, notamment Steve, son espion, et comparse, rescapé de l’île. Sans lui, Gal Gadot ne peut pas avancer quelles que soient les étapes de son voyage dont le but est de mettre fin à la guerre. Alors qu’elle est l’héroïne du film, quasiment chaque scène clé, qu’elle soit de combat ou de révélation, est plus ou moins chapeautée par un homme, et plus particulièrement Chris Pine. Et ça, ça ne passe pas pour le Cerveau.
Influence patriarcale
Surtout que Gal Gadot n’aide pas beaucoup le personnage. L’ex-mannequin reconvertie actrice n’est pas très expressive dans son jeu, et souvent réduite par ceux qui l’entoure à sa plastique de rêve. Une plastique à laquelle d’ailleurs on fera sans cesse référence assez – voire trop- fréquemment. Si son innocence est un élément clé de l’histoire et de son voyage initiatique, nécessaire à l’intrigue, elle devient très vite son talon d’Achille, notamment face aux hommes qui lui donnent la réplique, presque toujours en compétition avec l’Amazone, notamment quand elle décide d’agir sur le Front.
Merci papa
Comme si Wonder Woman était une atteinte à leur fierté masculine, cette dernière est constamment soit en train de justifier son objectif, essayant d’imposer ce qu’elle souhaite, mais surtout en attente de validation des hommes autour d’elle pour agir, ou la « conseiller » dans son entreprise.
Si les premières fois, à son arrivée dans le monde « moderne » loin de l’île, cela ne pose pas trop problème, aux bouts de deux heures, n’importe quel féministe, qu’il soit homme ou femme, a envie de crier à la jeune femme de se réveiller et faire ce qu’elle a à faire. Le pire, est l’élément qui permettra la résolution de l’histoire. Si un choix du personnage de Chris Pine n’avait pas eu lieu, et s’il n’était pas devenu son amant, cette dernière ne serait pas allée au bout de son objectif – pardon – sa destinée. Si elle n’avait pas été aimée et « initiée » par un homme, cette dernière n’aurait jamais compris et n’aurait pas vaincu celui qui devait périr de ses mains.
Divertissement assuré
Si l’on n’avait pas défendu Wonder Woman comme un film féministe et précurseur, le Cerveau aurait apprécié le voyage malgré ses quelques relents un peu machistes. Malheureusement, pour un film célébrant la femme avec un grand F, puisque porté et réalisé par une femme, le résultat n’est pas à hauteur des attentes.
On aurait aimé d’ailleurs, dans cet univers masculin, au-delà de l’île, plus de personnages secondaires féminins, hotmis la secrétaire (et ses faux airs de « marraine bonne fée »), pour un film réussi et à la hauteur de la légende Wonder Woman.
Cela dit, le voyage de Wonder Woman reste l’un des meilleurs DC, et même bien au-dessus de certains Marvel, pour un divertissement assuré sur grand écran. Reste à voir la place qu’on lui donnera aux côtés des hommes de la Justice League, en espérant qu’elle ne passe pas son temps à attendre leur aval pour « caillasser » du méchant.
Wonder Woman : Bande Annonce
Crédits photo ©Warner
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