Doctor Who saison 8 : Goodbye Twelve – Pouf –Thirteen ! (spoilers)

38

3.5

Critique de l’épisode de Noël de Doctor Who, the Time of the Doctor, dernier épisode de Matt Smith avec l’introduction de Peter Capaldi en Docteur ! Attention spoilers

C’est la fin d’une ère, le début d’une nouvelle. Une ère qui fut particulière pour le Docteur britannique spatio-temporel le plus aimé de cette génération télévisée. Frisant le génie, parfois bâclé, souvent laissé en suspens…. Doctor Who et Eleven, ou Twelve, a connu un parcours particulier. Un parcours que l’on doit à Steven Moffat, qui souvent, avouons-le, se complique la vie à l’écriture de la série dont il est showrunner depuis sa saison 5.

Une écriture qui a souvent laissé énormément de pans de son histoire sans réponses, de l’avènement de Twelve à l’ouverture de la Pandorica, en passant par son Big Bang, l’arrivée du Silence ou la chronologie inversée de River Song. Des pans narratifs qui ont torturé et coupé les cheveux en quatre de beaucoup de whovians pour une intrigue lancée il y a trois ans qui prend fin. Une histoire qui finit par prendre tout son sens dans cet épisode d’Adieux à la version la plus psychédélique et hyperactive du Docteur.

Celle là whovian, tu l’as pas vu venir !

Oui, The Time of the Doctor, malgré son titre assez simpliste qui présageait encore un épisode peu recherché, réussit à surprendre grâce à tous les connecteurs logiques parsemés dans son intrigue. Du retour de la faille dans l’univers, à l’explication de la nature des créatures que l’on nomme Silence, au nombre de régénérations, à la question qui devait être posée, par qui, comment, la chute du Docteur à Trenzalore, à la découverte de Gallifrey, perdue et non détruite…. Cet épisode a du sens, bien plus que celui offert pour le 50ème anniversaire de Doctor Who.

doctor who la faille

Et tout cela, personne, pas même le Cerveau n’aurait pu l’anticiper. Preuve que Steven Moffat conserve une certaine linéarité dans son écriture malgré ce qu’on aurait pu penser. Un sentiment de complétude quant à la Timeline d’Eleven/Twelve se fait alors ressentir au fur et à mesure que certains détails se révèlent pour en expliquer d’autres. De quoi rassurer certains qui ont le cerveau en bouillie depuis quelque temps. Il faut dire avec le désordre servi en trois ans, le réchauffé et bien évidemment la fainéantise des scénaristes en saison 7, il y avait de quoi perdre quelques neurones. On aurait presque oublié qu’une suite logique possible existait dans l’imagination relativement alambiquée, pour ne pas dire tordue, de Moffat depuis sa prise en main de la série.

Santa Doctor : et Noel dans tout ça ?

doctor-who-saison-8-goodbye-twelve-pouf-thriteen-spoilers-haut-droiteUne régénération en plein Noël. Le départ d’un Docteur qui a fédéré beaucoup aprés Tennant, grâce à sa facétie et sa personnalité enfantine exacerbée, aurait de quoi déprimer même les plus rabat-joies en période de fêtes. On l’aime ce bon vieux Eleven, surtout à Noël. Qu’on se rassure, l’écriture de cet épisode propose un certain équilibre entre la chute d’Eleven et l’esprit de Noël. Et même si certains choix pourront passer comme de bons vieux clichés, que ce soit la ville enneigée sur Trenzalore, son nom, ou le filtre de vérité à Noël, jusqu’au Docteur qui très vite se veut comme un Père Noël pour les habitants de… Noël. Le cliché est un peu ce qu’on cherche pour les fêtes. On rit, on sourit, tout en sachant que l’inévitable va se passer. Un Papa-Noël-Docteur servi par un Matt Smith qui nous offre ici une de ses meilleures prestations, notamment dans la peau d’un vieil homme. Convaincant, drôle, hyperactif, maladroit… Un concentré de l’essence d’Eleven offerte par un Matt Smith qui se donne complètement pour sa dernière intervention dans la peau du Docteur.

Twelve-Pouf-Capaldi

Si l’on doit qualifier la régénération de Matt Smith sur une échelle whovienne, avec en sérieuse compétitrice l’émotionnellement intense et marquante de Tennant, on serait presque déçu. L’intensité du «I don’t wanna go» de Ten n’est pas égalée par le ridicule et tristounet « Please don’t change » de Clara.

doctor-who-saison-8-goodbye-twelve-pouf-thriteen-spoilers-milieu-gaucheCependant, Matt Smith nous quitte quand même sur un discours et un lancer de flamme annihilant des Daleks aussi épique que le discours de Stonehenge en saison 5. Un départ qui était presque parfait pour ce jeune Docteur.  Mais « Fail », comme on le dit si bien sur les internets. Big Fail. Le reset qui nous offre une dernière intervention de Matt Smith revenant sur la véritable nature du changement est un sacré flop.

Un reset qui permet d’expliquer au spectateur le nouveau cycle offert au Docteur qui a encore le droit à 13 nouvelles incarnations, puisque les Seigneurs du Temps ont remis son compteur de vie à zéro. De quoi éviter encore des débats sur les forums (again easy), et permettre ainsi d’offrir un dernier discours, une dernière leçon de vie d’Eleven. En bonus un caméo d’Amélia Pond/Karen Gillan pour donner encore plus d’émotion à tout cela (ça marche pas mal) et le retrait symbolique du célèbre noeud papillon pour la fin d’une ère. Une scène qui se voulait philosophique gâchée par l’arrivée de Capaldi comme un cheveu sur la soupe. « Pouf » serait l’onomatopée la plus adéquate pour décrire cette scène. Frustrant, ou comment prendre au sens littéral la notion d’ascenseur émotionnel mais à mal. Dommage.

Weebly Woobly stuff

Un épisode final pour Eleven qui n’est pas exempt de bizarreries et de facilités, pour continuer dans la lignée du Fail. A commencer par le retour des Mutants-Daleks introduits en début de saison. Comment Tasha, la Mère supérieure de cette église intergalactique, arrive grâce à une seule phrase du Docteur à réussir à combattre tout ce qui fait d’elle une Dalek (surtout aprés deux faux raccords… dans cette même scène) ? Too Easy. Easy aussi, l’intervention des Seigneurs du Temps sauvant in extremis le Docteur. Pourquoi pas plus tôt ? Et surtout comment être convaincus en trente secondes par une inconnue alors que 500 ans se passent sans aucune action de leur part.

the time o fthe doctor

Et Clara dans tout ça ? On a beaucoup reproché à Moffat un sexisme vis-à-vis de l’écriture des compagnes du Docteur, souvent à tort, mais reproche qui pourrait être soutenu par l’inactivité de Clara une fois de plus dans cet épisode. Une Clara qui fait passer le Docteur pour son copain, et qui deux fois se fait virer par ce dernier soit disant pour la sauver. Une Clara passive pendant presque une heure pour une intervention finale qui ne convainc pas. A l’instar d’Amy, Clara est pour le coup une sacrée potiche.

Passive Girl

Doctor Who saison 8 : Nouvelles images de The Time Of The Doctor - Gallerie

Une potiche que l’on tente de faire passer pour une super-héroine depuis l’explication de son existence. Oui, Clara, l’Impossible Girl, est sensée être une sorte d’Ange Gardien des Docteurs. La figure angélique, on l’a. Pour la fonction gardien, elle est une peu simple et tirée par les cheveux, surtout ici, avec madame qui parle à la faille. A croire que le personnage est pro-active qu’en étant désemparée. De quoi remettre en perspective les choix de Moffat quant au départ des Pond et l’introduction de cette nouvelle compagne.

Mais ceci est un autre sujet. Attendons de voir la dimension qui lui sera offerte avec l’arrivée de ce nouveau Docteur dans la peau de Capaldi en saison 8 qui pourrait bien pour le coup avoir besoin d’elle, puisque – spoilers- il ne sait pas faire fonctionner le TARDIS.  La réponse prochainement en attendant et pour la route, un petit dernier  : « GERONIMO » !

Crédits photos : ©BBC 2013

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