Le final de Breaking Bad se termine de manière épique et répond à toutes les questions. Attention gros spoilers.
La semaine dernière, il était encore impossible de prédire la fin de Breaking Bad. On laissait un Walt qui avait disparu, qui faisait profil bas après s’être fait démasquer. Au début de ce final épique, il débarque chez Gretchen et Elliott pour les menacer de donner son argent à ses enfants. Il se sert d’eux de la meilleur façon qu’il soit. L’utilisation de Badger et Skinny Pete est aussi parfaite. Walt est têtu. Pour lui, tout ce qu’il fait, c’est pour sa famille. Il refuse d’avoir fait tout ça en vain. Il a commencé ce business pour subvenir aux besoins de sa famille. Il refuse d’avoir traversé toutes ces épreuves pour rien. Mais il est aussi très fier et finit par avouer à Skyler qu’il a aussi fait ça pour lui. Il aimait ce qu’il faisait, ça l’a rendu puissant et surtout il se sentait vivant. Il a accompli ce qu’il voulait et il en a tiré toute la satisfaction possible au passage. De plus, il a prouvé sa loyauté envers Jesse en le protégeant. Une superbe image qui prouve que Walt n’est pas un salaud fini. C’est un génie que la plupart des gens ont sous-estimé. Son chef-d’oeuvre est accompli.
Breaking Bad est avant tout une série sur le changement, sur l’évolution de Walt. Le parcours de cet homme ordinaire dont la vie a changé à jamais est ce que la télévision américaine aura fait de mieux ces dix dernières années. Finir au top n’est pas chose aisée. Vince Gilligan et son équipe auront réussi à faire ce que personne n’a jamais réussi à faire. Créer une série qui fait l’unanimité parmi ceux qui la regardent.
Deux ans après
A la fin, on est donc 2 ans après le début de cette aventure monumentale. Walt a 52 ans. On revient au flash forward du tout début de la saison 5 de l’an dernier mais aussi au moment où Walt retourne chez lui pour récupérer la ricine. On se demandait à qui la ricine était destinée. Elle était pour Lydia. Elle meurt seule, dans d’atroces souffrances sans pouvoir rien n’y faire. On a ici une vraie fin qui ne laisse rien à l’interprétation, sauf peut-être pour Jesse. Jesse est libre, Jack, Todd et leur clique d’aryens sont morts et Walt est aussi mort. Mais il est mort de la meilleure façon qui soit : en ses propres termes. Ce n’est pas la maladie qui l’a tué. Il s’est sacrifié lui-même. Il donne même l’opportunité à Jesse de l’achever. En tuant Todd de ses propres mains, Jesse reprend le contrôle de sa vie. Todd a fait de sa vie un enfer et Jesse a la satisfaction de se venger. Il est aussi très intéressant que Jesse ne tire pas sur Walt alors qu’il en a l’occasion. Walt est déjà condamné, il est blessé et Jesse ne veut pas plus de sang sur ses mains.
Vince Gilligan, le chef d’orchestre
Breaking Bad est la série qui aura marqué les esprits et marqué son temps. Une série culte qui est un vrai tournant dans le paysage audiovisuel. Une vraie leçon d’écriture pour tous les scénaristes. Vince Gilligan était entouré du même petit groupe d’auteurs depuis le début, ce qui permet une vraie continuité et une constance qui a été maintenue du début à la fin. Breaking Bad, c’est 5 saisons intenses qui n’ont jamais déçu, chose rare. Tout est brillamment orchestré, pensé, pas un seul trou d’air n’est laissé au hasard. Le suspense est à couper le souffle. On retient sa respiration, on n’en peut plus, au bord de son siège. Quand on pense que Walt commence à redevenir la personne qu’il était au début, qu’il regrette, il fait quelque chose de pire encore et choque. Il n’y a pas que l’écriture de la série qui est excellente. La réalisation de chaque épisode est magnifique. En réalisant le pilote, Vince Gilligan a mis la barre très haut en terme d’image. Il a chiadé son programme en lui a donnant un ton et une couleur particulière. C’est d’ailleurs lui qui était derrière la caméra pour cet ultime épisode. La boucle est bouclée. Et bien sûr, Breaking Bad ne serait pas non plus Breaking Bad sans ses acteurs phénoménaux et en particulier Bryan Cranston qui a donné vie à Walter White.
Le fait qui ait aussi très peu de musique dans la série est un point important. Des moments qui créent une certaine tension, des silences lourds qui en disent plus que n’importe quel dialogue. Gilligan est allé à l’encontre de beaucoup qui remplissent leur série de musique ou de dialogues qui vont prendre toute l’attention et faire oublier le plus important : l’histoire et les personnages. Ces silences peuvent être vus comme rébarbatifs chez certaines personnes qui ont besoin de bruit constamment. Ce n’est parfois que du remplissage. Dans Breaking Bad, il se passe tout le temps quelque chose, même quand on a l’impression qu’il ne se passe rien. Et c’est la force de son créateur. Des silences qui en disent long. Et quand il y a de la musique, elle est parfaitement choisie et insérée au bon moment.
Breaking Bad est sans conteste la meilleure série de la décennie. Il est certain qu’elle nous manquera mais mieux vaut partir sur un succès, en haut de l’affiche plutôt que de tirer sur la corde et de faire la ou les saisons de trop comme Dexter. La qualité de Breaking Bad est aussi pure que la crystal meth que Walt a produit et est aussi addictive. Le sevrage sera long. Ce final entre clairement dans les annales de la télévision.
Crédits Images ©AMC
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