Avec Les Revenants, Canal + signe l’une des meilleures séries françaises de l’année 2012 depuis Les hommes de l’ombre de France 2.
Beaucoup de chaînes françaises se sont essayées au genre fantastique, mais beaucoup s’y sont aussi cassées les dents. Les Revenants prouvent qu’une production française peut, dans ce genre encore trop peu exploité dans l’hexagone, se montrer à la hauteur des grosses productions internationales sans sacrifier à un contexte français, grâce à un scénario et des sujets des plus universels, parmi lesquels celui du deuil, de la difficulté à accepter la perte.
Synopsis
Quelle est la prémisse de la série ? Une petite ville de montagne voit revenir à la vie, mystérieusement, plusieurs de ses morts. Parmi ceux-ci un jeune musicien de 23 ans, une adolescente liée à sa soeur jumelle qui a continué à grandir les 4 ans de son absence, un tueur en série, un petit garçon silencieux qui semble être au coeur des phénomènes. Les personnages de retour voient leur comportement altéré, devenant violent par moments, tandis que le niveau d’eau du barrage de la ville diminue. L’électricité est par ailleurs perturbée au moment de l’arrivée des revenants pour une raison inconnue.
Episodes équilibrés et techniquement réussis
Chaque épisode, équilibré entre tous les personnages mais se concentrant sur l’histoire de l’un d’entre eux, réussit à maîtriser avec brio l’ensemble de ses protagonistes sans en délaisser aucun. 
L’identification avec ceux-ci est rapide : on se demande ce qu’on ferait à leur place si on retrouvait dans leur situation. La réalisation est impeccable, avec une façon de filmer et un cadre narratif qui rappellera aux amateurs Twin Peaks. La bande originale, composée par le groupe écossais Mogwai, réussit aussi avec sa multitude de musiques inquiétantes, jouant sur un croisement entre guitares électriques et orgues.
Prouesse narrative et visuelle
De tous les éléments mystérieux, le plus inquiétant est ce jeune garçon effrayant, présent notamment au moment de l’accident de bus ayant tué Camille. Le jeune acteur qui l’interprète est un très bon choix et ce rôle le fait entrer directement dans la catégorie des meilleurs enfants effrayants du cinéma ou de la télévision. Si le tueur en série est encore à peine exploité, la façon dont le deuxième épisode le fait revenir, à la toute dernière minute, crée encore plus de mystères. Sans compter qu’on se pose la question de l’échelle du phénomène : est-il limité à la ville ou est-il plus important, sans qu’on le sache encore ? 
Chaque scène introductive ou finale est un pur bijou tout en restant sobre, sans multiplier les effets spéciaux. Cette intrusion de l’extraordinaire dans l’ordinaire, extraordinaire si facilement accepté, est d’ailleurs comparable à ce que faisait le russe Boulgakov dans ses romans pour mieux traiter du comportement humain, de la définition de l’humanité.
Le meilleur de la télévision
Mais il serait vain de chercher à absolument tout reprendre en un seul article, tant Les revenants, en raison de tous ses intérêts et toutes ses qualités, est une réussite télévisuelle qui fera date dans le genre. S’il est devenu coutume de dire d’une série de qualité qu’elle ne paraît pas française, elle a véritablement la capacité de réussir à une échelle internationale, voire de donner envie aux chaînes américaines de l’adapter comme elles en ont trop l’habitude avec les récentes séries de Canal.
Les revenants est diffusé le lundi soir sur Canal + à 20h45. Les épisodes 3 et 4 seront diffusés le 3 décembre, les 5 et 6 le 10 décembre, les 7 et 8 le 17 décembre.
Crédits photo ©Canal +
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