La 36ème édition du Festival International du film de Toronto vient de s’achever ce dimanche. Brain Damaged prend le temps de décrypter ce qui y a été présenté, ses gagnants, et, en seconde page, une sélection de films qui ont marqué cet évènement.
Le Festival du Film de Toronto, TIFF, est traditionnellement un évènement clé pour les Oscars car il est très suivi par les médias Outre-Atlantique. Mais contrairement aux festivals de Cannes et de Berlin, il n’accorde pas de prix du jury et reste très peu suivi en Europe. Cet évènement reste peu connu en France, qui a le mérite d’être le pays qui accueille le plus grand Festival du Film au monde à Cannes.
LE GRAND PRIX DU PUBLIC : Nadine LABAKI sait maintenant où elle va.
Pour clôturer ce festival, le film Et maintenant on va où de Nadine Labaki, racontant la détermination d’un groupe de femmes à protéger leur village des menaces extérieures d’un pays déchiré par la guerre, a gagné ce dimanche le Prix du Public.
Ce film poignant revient sur ces femmes qui essaient de protéger leurs familles contre la violence et le chagrin en distrayant, avec ingéniosité, les hommes de leur village. Parmi les multiples stratagèmes, elles orchestrent la tromperie des hommes avec des danseuses ukrainiennes ou leurs servent des gâteaux au haschich lors d’une soirée dansante. Portrait d’une communauté féminine déchirée par la guerre, Et Maintenant on va où qui avait déjà été présenté à Cannes dans la section « Un certain regard » en mai dernier, suit le succès fulgurant du premier film de sa réalisatrice sorti en 2007 : Caramel.
Avec la distinction la plus convoitée de cet évènement, Et Maintenant on va où va permettre à la réalisatrice libanaise, Nadine Labaki, de faire parler de son film de la même manière du Discour d’un Roi de Tom Hooper qui lui aussi a reçu cette récompense du jury du festival. Un prix promettant un buzz qui lui permettra peut être au même titre que Le Discours d’un Roi de rentrer dans la course aux Oscars (bande annonce ici).
On retiendra tout de même une autre récompense amplement méritée pour le meilleur documentaire. The Island President, de Jon Shenk, repart lui aussi avec une distinction de taille pour son genre. Ce documentaire suit Mohammed Nasheed, président des Maldives, qui mène un combat singulier contre le changement climatique.
UN AUTRE MARCHE DU FILM
TIFF, c’est aussi comme Cannes, un marché du film, ou les organismes de distributions de films du monde entier se retrouvent pour acquérir les droits de diffusion de longs métrages finalisés ou en productions.
Avec près de 4.000 acheteurs, qui ont suivi le festival cette année, 20 % de plus que l’an dernier, les studios et les distributeurs vont pouvoir renouveler leurs stocks. Plus de 35 films ont été vendus pour leurs distributions à l’international. Les organisateurs s’attendent à ce que de nouvelles ventes soient annoncées dans les prochains jours. « Bien que le marché reste prudent, les acheteurs ont trouvé un grand choix de films à Toronto », a indiqué le co-directeur du festival, Cameron Bailey, à la presse. Cette grosse industrie du cinéma ne connait décidemment pas la crise.
Les principales acquisitions qui ont marqué ce festival sont Shame, Trishna, Wuthering Heights, Killer Joe, The Lady, Goon, God Bless America,Elles, Your Sister’s Sister, Into the Abyss et Sarah Palin — You Betcha!.
LES FILMS QUI ONT MARQUE LE FESTIVAL
Elles, c’est le retour de Juliette Binoche au cinéma. Presenté en Gala Screening durant le festival, le dernier film de Malgorzata Szumowska, quatrième long métrage de cette dernière, a fait salle comble. La scéance a été présentée par Juliette Binoche en compagnie de la réalisatrice. Dans ce film, elle incarne une journaliste enquêtant sur le phénomène de la prostitution estudiantine. Un drame psychologique, aux allures violentes sans clichés a été salué par la presse.
Le stratège aura le mérite d’avoir fait crier la foule canadienne. Forcément, on y retrouve Brad Pitt qui y joue le rôle d’un entraineur de baseball dans la ville d’Oakland aux Etats Unis. Un film basé sur le livre « Moneyball: The Art of Winning an Unfair Game« , ou en français, « comment gagner à un jeu injuste » de Michael M. lewis. L’histoire tourne autour de l’équipe de baseball d’Oakland Athletics et son entraîneur Billy Beane.
A Dangerous Method, thriller érotique librement inspiré de la vie de Sigmund Freud avec Keira Knightly et Viggo Mortensen. L’histoire simple de Sabina Spielrein, une jeune femme souffrant d’hystérie soignée par le psychanalyste Carl Jung. Sabrina devient la maîtresse de son psy. Leur relation est révélée au grand jour lorsque Sabrina rentre en contact avec Sigmund Freud. Un drame qui a défrayé la critique et qui aura le mérite d’avoir marqué les spectateurs.
Like Crazy, une histoire d’amour de deux jeunes étudiants. Elle est britannique, lui est américain : amenés à être séparés lorsqu’elle est interdite de séjour aux Etats-Unis après l’expiration de son visa. Un film de Drake Doremus, avec Anton Yelchin et Felicity Jones, nommé pour le prix de la critique Internationale.
The Descendants d’Alexander Payne a défrayé la chronique à Toronto. La critique a salué la prestation d’un George Clooney presque veuf, tentant de gérer avec ses deux filles le drame causé par son épouse dans le coma. Un mari blessé qui va tenter de retrouver l’amant de sa femme afin de garder sa famille unie. Véritable drame familial touchant, The Descendants a même été pressenti comme un prétendant aux oscars par la critique.
Twixt,le dernier Coppola avec Val Kilmer aura le mérite d’avoir marqué les esprits par son étonnante originalité. Val Kilmer y détient le rôle principal : celui d’un écrivain de romans fantastiques (un peu comme Stephen King ou Dean Koontz) en séance de dédicaces dans une petite ville américaine très mystérieuse. Ce dernier y enquêtera sur le meurtre inexpliqué d’une jeune fille qui fera naître en lui des rêves, ou visions assez …étranges. A travers une rencontre avec Edgar Allan Poe, des apparitions de vampires, et autres visions paranormales, l’auteur trouvera l’inspiration pour son livre suivant. Twixt,>un film sacrément brain damaged, signé Coppola, qu’on ne manquera pas ici à la rédaction.
Peace, Love & Misunderstanding a marqué le public avec le retour de Jane Fonda dans le dernier film de l’australien Bruce Beresford. Une comedie dramatique racontant l’histoire d’une avocate New Yorkaise (Catherine Keener) sur le point de divorcer. Catherine va rendre visite avec ses deux enfants à sa mère avec qui elle avait coupé les ponts. Cette dernière campée brillamment par Jane Fonda joue le rôle d’une éternelle hippie à Woodstock. Une grand-mère qui lutte contre la guerre en Irak comme elle le faisait dans les 70’s contre celle du Vietnam. Un rôle de composition pour Jane Fonda, vu son passé d’activiste et de hippie.
Fishing by the Yemen, un film écrit par le scénariste du film oscarisé Slumdog Millionaire, avec Ewan Mac Gregor, Emily Blunt et Kristin Scott Thomas. Un long métrage sur l’histoire du Docteur Alfred Jones, un scientifique spécialisé dans la pisciculture, qui se trouve impliqué dans un projet atypique et qui changera le cours de sa vie. Ce dernier va tenter d’implanter la pêche au saumon au Yémen. Un film, aux apparences loufoques, qui fonctionne !
Source & Copyright : Tiff.net, THR, visuel ©Braindamaged.fr
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