Après 6 saisons, Girls tire sa révérence sur un épisode assez convenable mais qui aurait pu être bien plus.
L’épisode précédent avait beaucoup plus des airs de series finale que le véritable dernier épisode. En regardant le dernier chapitre de Girls, une sensation douce amère reste en arrière goût, comme si rien n’était vraiment fini, comme s’il manquait quelque chose. Et pour cause, la moitié du casting n’était pas dans l’épisode. Pas de Shoshanna ni de Jessa ou encore Adam, Ray et Elijah. Juste Hannah, sa mère, son nouveau né et Marnie. Un épisode qui voit la jeune femme essayer de créer un lien avec son fils, un fils qui refuse de prendre le sein ce qui la frustre énormément.
Le dernier épisode commence avec Marnie allongée dans le lit de Hannah, à ses côtés. Quand elles se réveillent, Elle dit à Hannah qu’elle est prête à rester avec elle et l’aider à élever son bébé. Cette scène est un clin d’oeil au premier épisode où Hannah et Marnie se réveillaient dans le même lit. L’épisode fait ensuite un saut de cinq mois dans le temps. Hannah a accouché de son petit garçon Grover (le nom suggéré par le père, Paul-Louis incarné par Riz Ahmed), a emménagée dans sa maison et Marnie est toujours à ses côtés et l’aide avec le petit. Si les intentions de Marnie ne sont pas toujours nobles et souvent égoïstes, elle est toujours là. Elle est là depuis le début et la série se termine comme elle a commencé, avec leur amitié au centre, sans Jessa et Shoshanna.
Hannah Horvath, maman
Si la majorité du public s’attendait à une fin différente, plus collective, le final de série n’est pas complètement dénué de sens. Quand on y pense, la toute première scène de Girls dans le premier épisode voyait Hannah Horvath, être en quelque sorte nourrie par ses parents une dernière fois. Elle mangeait au restaurant alors que ses parents lui annonçaient qu’ils lui coupaient les vivres et qu’elle devrait se débrouiller toute seule financièrement. Dans la dernière image, Hannah arrive enfin à allaiter son fils. Elle a enfin réussi à créer cette connexion avec son enfant qu’elle attendait depuis plusieurs mois.
La métaphore filière est présente et c’est avec son enfant qu’elle finit vraiment par prendre son indépendance et qui donne un nouveau sens à sa vie. C’est sa rencontre avec une adolescente qui va transformer Hannah en maman. Presque en clin d’oeil, elle devient sa mère Loreen. Au final, le succès de Hannah n’est pas dans sa carrière ou dans sa vie amoureuse, c’est dans son rôle de mère et l’attachement à son fils. Et c’est aussi laisser sa mère lui donner un coup de main de temps en temps et laisser Marnie vivre sa vie. Une Marnie qui cherche encore son bonheur.
Le premier plan et le dernier plan de Girls sont fixés sur le visage d’Hannah. Deux plans à deux moments cruciaux de sa vie qui sont liés avec ce lien parental qui fut le thème de l’épisode. Dans le premier elle coupe le cordon avec ses parents et dans le dernier elle arrive à s’attacher à l’être le plus cher de sa vie. Plus personne, ou presque n’est là. Seul son enfant compte. C’est le seul homme de sa vie et dans un sens, c’est bien plus important que n’importe qu’elle relation avec un homme. Adam est bel et bien sorti de sa vie et le père du petit est absent. Centrer l’épisode sur ça était une bonne idée dans le fond même encore une fois, on regrette l’absence des autres personnages. C’est l’évolution d’Hannah qui n’a pas d’autre choix que de grandir mais aussi facile de dire que la maternité est signe de maturité parce que ce n’est pas vrai pour tout le monde. La démarche est compréhensible mais elle est aussi facile.
Hannah vers le futur
Cette dernière saison aura eu des hauts et des bas. Comme à chaque fois, Girls offre sporadiquement des épisodes exceptionnels comme celui centré sur Elijah (qui mérite sa propre série) et à d’autres moments, les épisodes sont beaucoup moins bien liés entre eux, montrant des personnages insupportables, qui font un pas en avant pour en faire trois en arrière. Et ce final se détache complètement de l’ensemble donnant l’impression d’un épilogue, du début d’une histoire qui ne sera pas racontée. L’épisode 9 voyait vraiment la fin des « Girls » qui règlent leurs problèmes entre elles, ou du moins, ont trouvé un terrain d’entente.
Hannah l’a dit depuis le début, Girls n’est pas “la voix de sa génération”, c’est “une voix d‘une génération”. Cette histoire est la sienne et n’a en aucun cas la prétention de représenter qui que ce soit si ce n’est ces personnages-là. Le final reste tout de même un peu décevant parce qu’on aurait aimé en voir plus des autres. Oui, leurs histoires se terminent dans les épisodes précédents mais on regrette de ne pas en avoir vu plus de Shoshanna. Ses fiançailles dans l’épisode précédent sortent de nulle part et elle a été négligée durant toute la saison alors qu’elle est bien plus intéressante que Marnie.
En 2012, Girls débarquait comme un anti Sex and the City, une nouvelle série qui redonnait un coup de fraîcheur dans les séries dites “de filles”. Lena Dunham a créé une série qui n’aura pas toujours fait l’unanimité mais elle a eu le courage de ses convictions et a écrit sa série, avec sa partenaire Jenni Konner, comme elle l’entendait. En fin de compte, le parcours de Hannah dans la série se termine avec son fils et un regard vers le futur.
Girls est disponible en France sur OCS Go.
Crédit ©HBO
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