Découvrez l’avis du Cerveau pour la nouvelle série Marvel qui débarque sur les écrans aujourd’hui sur Netflix : The Punisher, bien au-delà des espérances du Cerveau.
Elle était attendue depuis son annonce comme l’une des séries Marvel sur Netflix qui pourrait renouer avec la claque reçue par Daredevil et Jessica Jones. The Punisher arrive aujourd’hui sur la plate-forme du géant du streaming américain. La critique, du Cerveau.
Frank Castle : La bête indestructible
Pour ceux qui ne connaissent pas The Punisher, c’est l’histoire – pour faire court – d’un homme qui dézingue mieux que n’importe quel mutant ou super-héros, et sans super-pouvoirs. Après s’être vengé de ceux qui avaient causés la mort de sa femme et de ses enfants, Frank Castle (Jon Bernthal), ex-membre des forces spéciales américaines, découvre un complot dont les ramifications s’étendent au-delà de la pègre new-yorkaise. Désormais connu sous le nom de Punisher, il veut faire éclater la vérité sur les injustices qui continuent à faire des victimes.
On aurait pu croire que The Punisher allait être aussi lisse que les motivations premières de son héros : une soif de vengeance insatiable suite à la perte d’êtres chers. Pourtant la série, dès son pilote plante le tableau : The Punisher n’est pas qu’une série autour d’un homme en colère. Elle est bien plus profonde et en adéquation avec son temps, appuyant souvent sur des problèmes d’actualité américaine qui font mal.
Bien plus qu’un homme en colère
A l’heure de fusillades qui se répètent aux USA, et du débat sans fin sur le port d’armes dans un pays sclérosé par ses histoires de tueries, Frank Castle débarque avec sa gestion d’armes à feu sans failles et quasi bestiale. Non sans rappeler à quel point la tuerie est presque facile aux Etats-Unis avec leur second amendement, The Punisher débarque sur les écrans, et pourrait bien choquer les âmes sensibles qui ont du mal à défendre un droit jugé inaliénable pour beaucoup. Pourtant la série réussie l’exploit de ne pas sombrer dans une série d’exécutions gratuites et sans fin, pour s’offrir une véritable profondeur dans son intrigue.
Anti-héros en quête de rédemption
Ce que le Cerveau aime dans les premiers épisodes de The Punisher, est la qualité narrative et sa réalisation sobre. N’étant pas un super-héros au sens propre du terme, ni un véritable justicier cherchant à sauver la veuve et l’orphelin, Castle est un anti-héros qui génère effroi et admiration chez le spectateur.
Une ambivalence qui nous fait à la fois adhérer au personnage, touché par sa perte et son combat contre le deuil, défendre ses motivations, mais en même temps juger les limites de ses actes et condamner sa violence. Plus complexe qu’un Luke Cage ou Iron Fist et moins stéréotypée, Steve Lightfoot, le showrunner de cette dernière itération Marvel en série a su s’appuyer sur les atouts du personnage culte, introduit dans la saison 2 de Daredevil pour offrir une série qui va bien au-delà de la tuerie, bien plus humaine et psychologique qu’on ne l’aurait cru.
La douleur du deuil
Car oui The Punisher, c’est un peu l’histoire d’un homme qui tente de se reconstruire après un deuil. Un peu comme un certain John Wick au cinéma, la perte violente et sous ses yeux de sa femme et ses enfants, enclenche une véritable descente aux enfers et une colère chez un homme qui cachait une bestialité assez inattendue. Une animalité qui n’exclut pas une douceur et fragilité auxquelles le spectateur va s’identifier, atténuant ainsi la violence de ses actes, et les rendant presque, pardonnables. Le jeu de Jon Bernthal y est certainement pour beaucoup.
Si ses motivations paraissent nobles, puisqu’en s’alliant avec un hackeur pour combattre la pègre et nettoyer New York de sa vermine, la nature du Punisher est ce qui fascinera le spectateur sans conteste et assurément tout le long de la saison. Comme un parcours initiatique et un chemin vers la rédemption et la paix, Frank Castle dans sa quête et ses massacres (franchement, certaines scènes de « maraves » sont de l’ordre du massacre et du bain de sang) va au fil des épisodes retrouver son humanité et se reconnecter au monde, lui qui vivait comme un purgatoire quelques mois après avoir vengé sa famille.
PTSD et vétérans
En outre, et en filigrane dans la série, l’autre sujet mis en avant et le syndrome post-traumatique des militaires, de retour en mère patrie après l’horreur de l’Irak et de l’Afghanistan, et délaissé par leur pays. Dès le pilote, on comprend que la série souhaite appuyer sur un sujet concernant une Amérique dont on ne parle que très peu : les vétérans, surtout dans les séries (même si la sitcom Au Fil des Jours sur Netflix a eu l’ambition de traiter de ces problèmes, de façon plus légère). Des hommes blancs en colère et délaissés, comme Castle.
Un sujet qui est un véritable problème aux Etats-Unis, pour des soldats forcés de se réintégrer dans une société qu’ils ont du mal à comprendre, sans aide concrète ni reconnaissance de la part de leur patrie, surtout après commis des actes répréhensibles et impardonnables au nom de cette dernière. D’emblée, on comprend que The Punisher souhaite faire face à l’un des plus gros problèmes d’une Amérique de plus en plus divisée, en colère et perdue.
Le bon Marvel
En somme, The Punisher est un peu la meilleure série Marvel proposée par Netflix depuis Daredevil et Jessica Jones. Plus crue, plus réelle, moins gauche et surtout travaillée, l’arrivée de Frank Castle s’annonce sur Netflix comme un véritable retour à ce qui a donné envie aux spectateurs de voir plus de ces univers sur les écrans.
Plus humaine, plus intelligente, avec une narration maitrisée et un (anti) héros charismatique, fort mais surtout touchant, Netflix propose sans conteste une nouvelle série signature de sa plate-forme de streaming, loin du désastre Iron Fist et de la maladroite The Defenders.
Crédit photos : ©Marvel/Netflix
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