Critique de The Family, une série palpitante portée par de grands acteurs.
Il a des annulations de séries révoltantes. Celle de The Family en fait partie, en particulier après le season finale, qui devient series finale, diffusé ce dimanche 15 mai, sur ABC.
Les 12 épisodes de The Family ont montré une excellente série, avec une intrigue prenante, pleine de suspens et de rebondissements, rarement surfaits. Le jeu des acteurs sert parfaitement cette histoire familiale bien complexe. Une histoire complexe non pas par l’intrigue et l’enquête, qui restent relativement simples, mais par les divers effets que l’affaire a sur ses personnages, et les relations qu’ils entretiennent.
Simple et efficace
L’affaire est relativement simple, mais très bien écrite, avec des informations dévoilées au compte-gouttes pour que les pièces du puzzle s’assemblent petit à petit, mais jamais trop tôt. Un puzzle qui restera incomplet, malheureusement, puisque la série se termine sur un cliff-hanger terrible : Adam Warren est bel et bien en vie, et est bien déterminer à reprendre sa vie que lui a volée Ben.
C’est là où l’annulation de la série est révoltante. La famille Warren avait enfin accepté Ben parmi elle, et il aurait été passionnant de les voir réagir au retour d’Adam. La dynamique entre les deux garçons kidnappés a toujours été intéressante dans les flashbacks, et on ne peut que regretter qu’elle ne sera plus explorer alors qu’ils sont maintenant en opposition.
Une annulation révoltante, aussi, car The Family est bien plus qu’une série avec un gros mystère plein de rebondissements. Elle étudie surtout les liens familiaux et comment ils sont testés après un drame. Une exploration très sincère et réaliste, avec des personnages ambivalents, mais attachants. En particulier Willa et Claire, deux personnages féminins très complexes, fortes et faibles chacune à la leur manière, mais surtout portés par deux actrices fantastiques. Ce dernier épisode fait la part belle au jeu de Joan Allen, splendide dans le rôle de la mère désespérée. La scène où elle engueule le jeune Adam qu’elle hallucine est poignante d’une vérité qu’on voit rarement dans la fiction : la colère coupable que les proches récentes envers les victimes d’un crime. Le victim-blaming, c’est mal, mais c’est un ressentit réel, né d’un désespoir illustré avec brio par Allen.
Ce n’est pas politiquement correct, mais c’est très réel.
Magnifique Andrew McCarthy
Loin du politiquement correct aussi, le personnage de Hank, magnifiquement interprété par Andrew McCarthy. Cet homme est un pédophile, mais il n’est pas un monstre. Ce qui fait de lui un pédophile, est son désir sexuel envers les enfants. S’il n’est pas un monstre, c’est parce qu’il résiste fortement à ses pulsions, et fait tout pour ne pas y céder. McCarthy parvient à mettre le spectateur en empathie et compassion avec son personnage, le soutenant dans son combat contre ses pulsions. Il est très difficile de rendre un personnage de pédophile sympatique, mais McCarthy y parvient avec brio.
Entre les acteurs parfaits, les relations entre les personnages fascinants et l’enquête bien menée et rythmée, ABC avait entre ses mains une excellente série avec The Family. De plus, entre le retour d’Adam, le meurtre de Bridey (et encore une lesbienne morte cette saison) et les pulsions de Hank qui reviennent, la seconde saison aurait pu être toute aussi passionnante. Dommage.
Crédits Images : ©ABC
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