Retour sur la fin de la saison 11 de Grey’s Anatomy pour un bilan négatif d’une série qui a bien changé : doit on débrancher l’assistance respiratoire de la série ? (spoilers)
Ce jeudi, la saison 11 de Grey’s Anatomy se concluait dans un final en deux parties qui avait commencé la semaine précédente. Un final en happy ending après une année en dents de scie, sans gros retournement ou drame à part la mort du célèbre Dr Mamour. Une recette inchangée et presque balisée pour Grey’s Anatomy, qui a défaut de divertir, anesthésie le spectateur devant son écran. Retour sur une série qui agonise mais qui n’est pas prête de nous quitter.
Dénuée d’émotion
Ce qu’on remarque cette saison et toujours dans ce final c’est le manque d’émotion transmise au spectateur. La série médicale qui arrivait à jauger histoires romanesques et intrigues médicalisées, à coup de chocs et twists intéressants pendant plusieurs années, suit sa routine habituelle sans réel coup d’éclat. Du départ de Patrick Dempsey, au deuil de Meredith suite à la perte de son mari, au flashforward un an plus tard, le spectateur continue à suivre les intrigues des personnages de la série, sans pour autant vivre ces histoires intensément comme ce fut le cas auparavant dans Grey’s Anatomy.
L’année de Meredith
Comme le laissait penser le final de la saison dernière cette année est bien l’année de Meredith Grey. Au centre des intrigues fil-rouge, son couple sera mis en péril, elle brillera au sein du service de Chirurgie en sauvant la majorité de ses patients, et elle inspirera ses internes. Comme un pilier, Meredith, sans sa « Personne », se rapprochera d’Alex, sans pour autant recréer l’osmose Mer & Cristina. Des choix scénaristiques qui n’étonnent pas et surtout manquent de tension tout le long de la saison. Même le conflit avec sa sœur Maggie est réglé très vite, pour faire de ce nouveau personnage un membre à part entière de cette famille.
Un manque d’émotion qui se ressent dans le jeu d’Ellen Pompeo, monolithique au plus haut point cette saison. Celle qui était torturée pendant plusieurs années ne l’était plus grâce à sa maternité et sa position de titulaire, au point de vivre cette tragédie telle une guerrière, loin de ce qu’on a pu connaître de l’essence du personnage. Une évolution logique mais trop dans l’extrême, comme on a pu le voir à la perte de son Dr Mamour. Trop forte, plus que l’on aurait imaginé, les scénaristes ont choisi les solutions types d’happy-ending, à l’overdose. Que ce soit dans la scénarisation du départ de Shepherd, beaucoup trop héroïque, jusqu’à la fuite de Meredith et son accouchement « surprise ». Trop de bonheur dans le malheur, tue le bonheur.
Le cycle de la vie
Grey’s Anatomy ne serait pas Grey’s Anatomy sans ses happy-endings, que ce soit avec ses opérations spectaculaires ou ses liens forcés entre sœurs et belle sœurs. Des happy-endings qui étaient appréciables après avoir essoré les intrigues avec de bonnes tragédies. Mais cette saison ce n’est plus le cas. Ainsi, même la confrontation dans l’avant dernier épisode entre Amelia et Meredith se règle comme un éclair. On clôtura même la saison avec un mariage, Jo et Alex qui s’installent ensemble en achetant un loft, la réconciliation des trois sœurs et le miracle d’une naissance et d’un couple d’accidentés sauvés malgré un état critique. Le meilleur des mondes est bien à Seattle, pas de doute.
Même l’arrivée des nouveaux internes à l’hôpital ne suffit pas pour créer de l’intérêt comme ce fût le cas avec le groupe d’interne de Jo, Ross et les autres… Ici, les internes sont des figurants écervelés qui ne servent que de Deus Ex Machina pour tenter de créer un semblant de tension lors du transfert des patients condamnés. A défaut de générer l’effet recherché, le spectateur est presque dépité par ces faux twists, continuels et répétitifs dans la série depuis quelques années.
Et si on débranchait l’assistance respiratoire ?
Grey’s Anatomy a clairement perdu son mojo. La série qui créait des émules à son visionnage, à coup de tension romantiques, twists intenses et choquants, n’est plus la même depuis qu’elle a passé le cap de la décennie. Entre départ d’acteurs, et personnages fidèles à eux-mêmes, le spectateur est branché au goutte-à-goutte de Shonda Rhimes sans se poser de question. Même l’intrigue du couple Kepner et Avery n’est pas traitée à bon escient. Le couple s’effrite sans vraiment s’effriter, laissant le spectateur bien loin de l’attente de la suite, comme ce fût le cas lors de la déclaration au mariage d’April. On peut même prédire que le couple se rabibochera la saison suivante.
Même si Grey’s Anatomy se maintient bien avec des audiences convenables sur ABC, avec pas moins de 8.5 millions de téléspectateurs américains devant leur écrans pour ce final, on se demande vraiment si la série ne souffrira pas des même symptômes que son aînée Urgences. Si une douzième saison est pour sûr commandée pour la rentrée prochaine, on se demande si ABC ne ferait pas mieux de débrancher l’assistance respiratoire de la série, pour mieux mettre en valeur les autres créations de Shondaland, qui elles, étonnent et surprennent les sériephiles. Pour voir si Grey’s Anatomy reste en vie alors qu’elle ne le devrait pas, rendez-vous en octobre 2015.
Crédit photos : ©ABC
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