Fin de saison 2 explosive pour Banshee qui ne cesse de monter sa force et sa qualité que ce soit dans son écriture ou dans son esthétique. Spoilers.
Banshee est probablement l’une des séries les plus sous-estimées du moment. Diffusée sur la chaine Cinemax, petite sœur de HBO, son exposition est moindre mais elle n’en est pas moins bonne. Être diffusée sur un petite chaine premium a du bon parce que la liberté est totale mais c’est aussi dommage car très peu de gens y ont accès et la série reste confidentielle. Banshee mérite plus. La série est excellente, elle est brute de décoffrage, n’a pas honte de ce qu’elle est elle et va au bout des choses. La violence est certes extrême mais elle est loin d”être complètement gratuite.
Un final au sommet
Ce final clairement bien pensé nous ramène avant le case qui a mené le faux shérif Lucas Hood (Antony Starr) en prison, avant que lui et Ana (Ivana Milicevic) ne trahissent Rabbit (Ben Cross), le père de cette dernière. Un flashback intéressant et très informatif qui nous dévoile plus de la relation qu’Ana avait avec son père et sa relation amoureuse avec Hood. Il nous dévoile aussi que c’est Rabbit qui a prévenu la police du casse puisqu’il sentait qu’ils allaient le doubler. Dans le présent, la tension monte à New York. Ana, Hood et Job (qui se remet de ses blessures) se préparent à affronter encore une fois Rabbit et ses hommes. Autant dire que c’est une mission suicide. Dans cette saison on découvre que Hood se fait appeler Tom Palmer. Malheureusement ce n’est toujours pas son vrai nom puisque c’est Job qui lui a fourni ses nouveaux papiers en même temps qu’Ana au moment où elle est devenue Carrie. On ne sait donc toujours pas quel est le véritable nom de Hood puisque même en prison, il n’avait pas sa véritable identité.
Ce final bascule entre le présent et le passé de manière assez fluide. De part le traitement de l’image et la réalisation impeccable, on sait toujours où et quand l’action se déroule sans qu’on ait besoin d’une indication à l’écran. Le parallèle entre les évènements du casse et celle du présent est extrêmement bien exécuté. L’un renvoie à l’autre et montre le lien fort qu’il y a entre Hood et Ana. Les scènes de combats et de fusillades sont bien orchestrées et on se croirait presque dans un jeu vidéo mais il y a bizarrement une dimension poétique dans la fusillade dans l’église. C’est certes blasphématoire mais la scène est belle et plein de suspens. On craint pour la vie de Hood qui est prêt à se sacrifier pour Ana. Le retournement de situation est inattendu même si on s’attend à ce qu’ils s’en sortent on se demande comment. Le suspens tient jusqu’au bout.
La semaine dernière, c’était la journée internationale des droits de la femme et s’il y a une autre femme qui mérite d’entrer au panthéon des femmes bad-ass c’est bien Ana/Carrie. Elle ne se défile jamais. Elle a vécu un enfer cette saison mais n’a jamais baissé les bras. Entre son séjour en prison, sa relation difficile avec sa famille pour regagner leur confiance et la fusillade, Ana est le genre de femme forte qui n’est pas parfaite mais qui sait se faire respecter, qui sait tenir un flingue et se servir de ses poings.
Une saison 3 mise en place
Tous les évènements de New York se sont passés dans la première moitié de l’épisode. Une manière d’en finir avec Rabbit pour mieux rebondir sur la suite. En seconde partie, retour à Banshee et les affaires de la ville sont loin d’être terminées. Avec Rabbit hors jeu, on se demande quel sera l’ennemi à abattre dans la saison 3 déjà commandée par la chaîne. Les dernières minutes de l’épisode mettent en place la prochaine saison. La guerre entre le clan de l’ex-amish Proctor et les amérindiens prend un nouveau tournant. La mort inattendue d’un indien important va remettre le feu aux poudres et on attend la vengeance de l’effrayant Cheystone Littlestone (Geno Segers) qui ne rigole pas du tout. Une brute, montagne de muscles qui tue des gens à mains nues. Sa vengeance sera terrible. En plus de ça tout n’est pas fini pour Hood. Le FBI est sur l’affaire après le carnage dans l’église.tIl est clairement dans leur collimateur. De plus, le secret sur sa paternité est dévoilé. Il va devoir faire face à sa fille et gérer la situation.
Une relation dérangeante
La chose la plus gênante dans la série n’est pas la violence brute à laquelle on finit (bizarrement) par s’habituer. Non le plus dérangeant c’est le rapport entre Proctor et sa nièce Rebecca. Et c’est pour ça que la note est de 4,5 parce que c’est là qu’elle dépasse les limites. Depuis le début, son regard sur son oncle est tendancieux. Elle le regarde faire l’amour avec d’autres femmes, elle l’espionne sous la douche, il ne supporte pas qu’elle couche avec des hommes et a même tué le dernier avec qui elle a eu une relation. C’est pervers, c’est gênant et la série tend vers une relation incestueuse. Si le pas n’a pas été clairement franchi, une scène laisse entrevoir que ça ne va pas tarder.
Outre cette relation pour le moins malsaine, cette seconde saison n’a pas déçu et est resté dans la même veine que la première saison. On attend le troisième acte avec impatience.
Image ©Cinemax
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