La saison 12 de NCIS se termine avec un cliff-hanger choquant mais un peu trop banal.
NCIS, la série américaine signée CBS où tout est fait pour que le téléspectateur lambda puisse tout bien comprendre, sans trop de difficultés. Cela ne l’a jamais empêché d’aborder des thèmes et sujets difficiles, ou de donner beaucoup de profondeurs et une certaine complexité à certains de ses personnages. Les scénaristes arrivent souvent à jouer avec ce défaut, mais c’est râté pour la fin de cette saison 12.
Une fin de saison 12 qui prend son intrigue directement de l’actualité. En effet, un homme recrute des jeunes adolescents sur internet pour les transformer en terroristes. On ne parle pas de Djihad, ici, ni même d’Etat Islamique. Les enfants ne souhaitent pas partir vers la Syrie, mais plutôt vers l’Irak. Mais dans le fond, l’histoire est la même, et NCIS aurait pu présenter une belle étude de cas par la fiction, tenter d’expliquer ce que beaucoup considèrent inexplicable.
Quasi Isis
Hélas, Gary Glasberg et son équipe ratent le coche, et sur plusieurs points avec ce thème. Le plus gros problème vient surtout que tous les enfants ou presque sont originaires du moyen-orient, alors que le message tente d’être sur la vulnérabilité dû à l’âge et non à l’origine. Qu’ils soient adoptés, enfants d’immigrés ou immigrés eux-mêmes, le fait est qu’ils ont tous la bonne couleur de peau qu’il faut pour que le téléspectateur américain puisse bien les identifier comme menace pour Gibbs et son équipe. C’est à se demander s’ils ont pas passé 7 ans à se demander si Ziva était une méchante ou non.
Vient ensuite les tentatives d’explications maladroites et souvent avortées pour comprendre comme un enfant peut se laisser embrigader par les discours terroristes. En dehors d’une jeune adolescente qui a quitté les réseaux sociaux dès que cela lui a paru bizarre, le sujet n’est qu’à peine effleuré. Et pourtant, la présence du petit Luke tout le long de l’épisode aurait pu permettre de l’entendre sur le sujet. Le fait qu’il n’est utilisé que pour montrer qu’un lavage de cerveau, c’est très tenace, donne une sensation d’occasion manquée bien désagréable. Surtout que le jeune acteur, Daniel Zolghadri, a assez de talent pour faire croire à l’innocence et regret de son personnage jusqu’au bout. Cela n’aurait donc pas gâcher le twist final et encore moins le personnage s’il l’avait fait parler de son recrutement plus en profondeur.
Chat-Gibbs
Un twist final choquant, puisqu’un enfant tire sur quelqu’un de sang froid, mais trop peu original. Encore une fois, c’est Gibbs dont la vie est laissé en suspens. Jethro doit être un chat, dans cette série. Il a utilisé que trop de vies pour que cela en soit autrement. Mais, pour cet épisode, un chat qui manque diablement de discernement, et fait une erreur de jugement où on ne le reconnaît pas. Où est l’instinct légendaire de Gibbs concernant le jeune Luke ? Il continue à faire confiance à l’enfant malgré les avertissements de plusieurs personnes, y compris le fantôme de Mike, un ajout agréable mais pas forcément essentiel à ce season finale.
Un Gibbs qu’on a déjà vu autrefois soupçonner d’autres enfants, qu’on a vu se méfier de tous. Pourquoi soudainement fait-il confiance à celui-là ? Pourquoi ignore-t-il son instinct, représenté par Mike cette fois-ci ? Le scénario en avait besoin, certes, mais c’est ignorer ce qu’on connait du personnage depuis ces 12 dernières saisons.
C’est devenu une habitude pour ces dernières saisons de NCIS, les idées sont bonnes, mais l’éxécution laisse à désirer. Il faut juste espérer que la saison 13 offrira une version originale du retour de Gibbs au service actif après sa grave blessure. Mais vu le nombre de fois où le personnage a vécu ce moment, ça parait bien difficile d’imaginer une nouvelle manière de faire revenir le héros de la série au boulot.
Lassitude
Cet épisode final est aussi à l’image de cette saison. Il y a de bonnes idées, de très belles scènes et épisodes, on a même droit à de vraies évolutions de personnages pour tous, sauf pour Abby et Ducky. Mais il existe trop souvent un sens de déjà vu, de déjà dit, de déjà raconter, en particulier dès qu’on parle du père de Tony. Les audiences de la série sont encore excellentes mais en chute libre. Le public américain commencerait-il lui aussi à se lasser ? Après 12 saisons, cela ne serait pas étonnant.
Crédits Images : ©CBS.
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