Critique de Fastlife, dernier film du comique Thomas Ngijol en salle le 16 juillet prochain

Fastlife, histoire d’un coureur un peu lent

thomas-ngijol-franklin-fastlifeDans Fastlife, Franklin galère. Il galère beaucoup même. Sept ans plus tôt, il a obtenu la médaille d’argent pour le 100 mètres aux Jeux Olympiques. Et depuis … Plus rien. Sa copine lui annonce qu’elle est enceinte et peu de temps après le quitte quand elle apprend qu’il l’a trompée avec une jeune coureuse de 17 ans et que la coureuse en question est, elle aussi, tombée enceinte. Son agent Lionel ne peut plus lui décrocher de pubs Coca ou Nike mais lui propose à la place de faire une pub pour les poulets Jeno. Son seul ami, Samir, gars un peu boulet qui tente bon gré mal gré de lancer sa marque de tee-shirt “Swagg de Bonhomme », ne répond plus à ses appels quand Franklin se retrouve à la rue. Enchaînant catastrophe sur catastrophe et humiliation sur humiliation, Franklin décide de repartir au Cameroun pour renouer avec ses racines et se remettre à la course. Là-bas, il retrouve sa copine avec qui il se remet et s’inscrit pour les dernières qualifications des JO, qu’il gagne.

Une comédie pas super bonne

Fastlife est basé sur le personnage de Franklin, qui est présent dans presque tous les plans. Thomas Ngijol centre sur son personnage tous les éléments de comique. Et si le matériel est présent (l’histoire est en gros celle d’un loser), le film ne prend pas bien. Les moments comiques ne sont pas si nombreux, puisque sur beaucoup de scènes on suit juste la vie quotidienne de Franklin qui galère, et pas toujours très bons : Franklin qui pète, Franklin qui fait des gourdes, Franklin qui se comporte comme un enfant, Franklin qui se fout la honte… A partir d’un certain temps, l’avancée du scénario devient plutôt ennuyeuse et manque de liant. On voit trois ou quatre fois Franklin sur le terrain de course qui rate sa performance. Trois ou quatre fois Franklin qui se tape la honte et fait la une des journaux, trois ou quatre fois Franklin qui vagabonde, délaissé par ses rares amis.

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Des soucis de montage

Jouant le réalisateur et l’acteur principal, Thomas Ngijol n’a pas réussi à monter une équipe de film assez performante. On est un peu choqué par quelques musiques de bande son, qui ne collent pas tout à fait avec la scène à l’écran, quelques essais d’édition comme quand Franklin pleure quand il apprend qu’il va être papa. Des erreurs de montage, quelques parties du scénario qui sont un peu rapide (Franklin qui retrouve la paix intérieure au Cameroun, sa copine qui vient le chercher). Le fait de mettre un clip de musique entier, sans être intégré complètement dans le  film, en plein milieu, est une erreur un peu gênante.

Quelques bons éléments

thomas-ngijol-fastlife-karole-rocherOn regrette l’impression globale de Fastlife qui n’est pas bien bonne, alors que le comique avait fait ses preuves non seulement sur scène mais aussi dans Le Crocodile du Botswanga. Le personnage pathétique de l’ancien coureur qui vit dans l’illusion et se réfugie chez son manager quand sa copine le vire n’est pas mal pensé. De même les soirées en boîte, dans les studios, et les jalousies face au nouveau coureur sont source de comique. Le cerveau regrette pourtant notamment le manque d’imagination d’un comique qui a voulu monter un film tout seul. Thomas, Franklin. Franklin, Thomas. Il semble que les similarités entre histoire du scénariste et histoire du personnage sont un peu fortes. L’univers du banlieusard qui veut réussir à Paris est assez familier. Celui du copain qui devient père de famille aussi. D’autant plus que la copine de Franklin est jouée par Karole Rocher, la copine de Thomas. Un film qui dans l’ensemble ne mérite donc pas une grande attention.

Bande Annonce de Fastlife

Crédits : © EuropaCorp