Découvrez la critique de The Outsider, un thriller horrifique bien plus humain que surnaturel réussi adapté du roman éponyme de Stephen King.
Ce soir sur OCS démarre la dernière adaptation du génie littéraire et horrifique sur OCS : The Outsider. Un thriller policier horrifique qui tient en haleine, bien plus qu’une histoire fantastique.
Publié en mai 2018, The Outsider est l’un des derniers romans de Stephen King. Si le Cerveau était étonné de l’adaptation aussi rapide d’un roman salué par la critique, force est de constater que l’intrigue de cet ouvrage se prête sans conteste à un récit épisodique à la télévision.
Un crime étrange
The Outsider raconte l’histoire d’un meurtre sordide dans une petite ville de l’Oklahoma où tout le monde se connait (il est loin le Maine, tiens). Une enquête sur un horrible crime commis sur un enfant, Frankie Peterson. Sur le lieu du crime, l’équipe de l’inspecteur Ralph Anderson trouve l’ADN de Terry Maitland, un professeur d’anglais apprécié de tous qui entraîne également l’équipe locale de baseball.
L’enseignant est arrêté mais Maitland semble avoir un solide alibi : le jour du crime, il assistait à une conférence organisée à plus de 100 km de distance. Les bandes vidéo de l’hôtel, dans lequel l’événement se déroulait, montrent d’ailleurs clairement Maitland très loin de la scène de crime. Mais les preuves ADN et les empreintes digitales semblent irréfutables, Ralph Anderson et son équipe sont contraints de poursuivre l’instruction. Lentement, une dimension surnaturelle s’impose…
Mr Mercedes sauce True Detective – Paranormal Edition
Adapté par Richard Price avec Jason Bateman à la production et réalisation, The Outsider apparaît au premier abord comme une banale histoire policière autour d’un crime sordide dans une petite ville des Etats-Unis.
A mi-chemin entre True Detective et Mr Mercedes, la dernière production HBO du génie de The Wire et The Night of nous offre un récit au plus proche du roman du dieu de l’horreur littéraire. Une horreur tangible et plausible sur fond de surnaturel bien dosé. Comme dans toute œuvre de Stephen King, ce qui importe dans The Outsider sont les répercussions du Mal sur une communauté bien choisie. Une communauté identifiable américaine, victime d’une injustice judiciaire et en proie aux suspicions.
Dans cette adaptation en 10 épisodes, le showrunner a choisi de se concentrer majoritairement sur les personnages principaux, à savoir le détective Ralph, ses confrères policiers, la veuve du meurtrier présumés aux charges accablantes et une détective privée particulière du nom de Holly ( la brillante Cynthia Erivo).
L’Enquête Impossible
S’ensuit donc une enquête policière tout ce qu’il y a de plus banal, mais qui très vite se transforme en enquête de l’impossible, aux preuves contradictoires, aux apparitions mystérieuse et suspects multiples.
Un mystère bien dosé, sur les six épisodes qui ont été offert à la presse, histoire de ne pas surcharger l’intrigue ni l’aliéner d’apparitions ou autres phénomènes parasitant le fond de l’histoire, qui tient d’ailleurs sur un suspense rondement bien mené, servi par une réalisation sobre signée Jason Bateman.
Narration équilibrée
L’enquêteur et personnage principal brille de justesse grâce à l’interprétation de Ben Mendelsohn (Rogue One, The Dark Knigt rises, Bloodline), entre pragmatisme, envie de croire, empathie et deuil personnel. Chaque personnage de la série a sa place dans cette intrigue palpitante au suspense équilibré.
Ce qu’on aime dans The Outsider outre l’équilibre dans l’écriture avec une narration irréprochable et rythmée, sont les personnages identifiables et attachants. Que ce soit le détective et son épouse, la veuve, et surtout Holly, chaque personnage est développé avec intérêt sans parasiter l’enquête principale.
Le Mal viral
Si pour Stephen King l’exploration du Mal démoniaque et impalpable, le fameux « evil » en anglais est une fois de plus l’une des thématiques principales de The Outsider, elle n’est pas la seule. D’autres thèmes sont explorés de manière intelligente, comme le deuil, qu’il soit d’un enfant perdu suite à une maladie, ou dans des circonstances violentes, comme le meurtre. Mais aussi les ravages du divorce, le handicap social avec le personnage de Holly, ou l’envie de justice avec la veuve Maitland.
Le surnaturel ici ne sert que de moyen – inspiré par des croyances collectives et anciennes, ces légendes communes à différentes cultures – pour permettre au scénariste d’explorer les ravages du deuil, ou du Mal au sens large, à travers des actes inexpliqués ou inexplicables.
Plus humaine que surnaturelle
Il n’y a pas à dire, 2020 commence fort avec The Outsider, pour l’une des adaptation Stephen King les mieux réalisées à la télévision. On aime l’équilibre et l’intelligence avec laquelle les scénaristes ont choisi de mener l’enquête sans oblitérer ni mettre en avant le paranormal ou les effets d’horreur, défaut habituel des adaptations du romancier à succès (de Under The Dome à Haven).
Quand on connaît Stephen King, on sait que ce qui nous importe avant la peur, l’effroi et l’incompréhensible sont les rapports et psychologies de ces américains profonds au cœur de l’histoire que souhaite raconter l’auteur le plus prolifique de notre temps. Une histoire humaine, ce qui est retranscrit dans la série avec perfection. The Outsider : une série palpitante qui tiendra en haleine même ceux qui ne sont pas friands d’intrigues et autres enquêtes policières. A voir dès ce 13 janvier 2020 sur OCS City à 21h00.
Crédit photos ©HBO
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