Retour sur la courte saison finale de Umbrella Academy qui fait ses adieux à la famille Hargreeves.
Umbrella Academy, c’est terminé. Après 4 saisons dont une dernière courte de 6 épisodes, la série Netflix est arrivée à sa fin ce jeudi. Et c’est une fin assez triste pour la série apocalyptique dont les personnages réalisent que rien ne peut arrêter la fin du monde, même pas leurs pouvoirs spéciaux.
Depuis le début de la série, les frères et sœurs Hargreeves, des adorables loosers (au sens le plus positif du terme) ont tenté de sauver le monde non pas une, ni deux, mais trois fois, trouvant leur chemin pour sortir de crises aussi insurmontables les une que les autres. Sans trop spoiler, cette saison finale possède un lien intrigant avec la mort du Ben original offrant une révélation brutale sur leur frère.
Au cas où vous l’auriez oublié, ces frères et sœurs surpuissants et voyageant dans le temps ont détruit (et sauvé) le monde à plusieurs reprises. Ils ont souvent été assassinés et ressuscités, ont lancé une secte sexuelle, ont détruit la lune, ont pleuré leur mère robot et leur gardien chimpanzé, ont eu une bataille de danse façon « Footloose« , sont tombés amoureux pendant la guerre du Vietnam, ont rejoint le mouvement des droits civiques dans le Dallas des années 60 et ont été impliqués d’une manière ou d’une autre dans l’assassinat de JFK.
Qu’ils essayaient d’éviter la fin du monde ou de naviguer dans le paradoxe menaçant la réalité créée par cette petite escapade dans le temps, Viktor (Elliot Page), Luther (Tom Hopper), Diego (David Castañeda), Allison (Emmy Raver- Lampman), Klaus (Robert Sheehan), Cinq (Aidan Gallagher), Ben (Justin H. Min) et Lila (Ritu Arya) ont été assez intelligents et effrontés pour sauver le monde. En entrant dans la quatrième, dernière et abrégée saison de The Umbrella Academy, les Hargreeves sont tous un peu plus âgés (6 ans ont passés), mais, heureusement, pas beaucoup plus sages. Tout cela en fait des adieux tout à fait désordonnés mais étonnamment émouvants.
Une réalité bancale
L’histoire, vaguement basée sur les bandes dessinées écrites par Gerard Way et illustrées par Gabriel Bá, reprend le groupe hétéroclite vivant dans une réalité réinitialisée sans leurs pouvoirs. Ils semblent s’être installés dans des vies plus banales, jusqu’à ce que les ennuis frappent à nouveau à leur porte. Cela se présente sous la forme des Drs. Gene et Jean Thibedeau (joués par le délicieux couple dans la vraie vie Nick Offerman et Megan Mullally), que nous rencontrons pour la première fois dans une scène d’ouverture efficace où ils acquièrent des artefacts qui prouvent l’existence d’une autre réalité. On réalise alors que le reset de la timeline est plus un pansement poreux qu’un redémarrage efficace.
Mais les Thibedeau veulent plus que de simples souvenirs, et après que les Hargreeves aient retrouvé leurs pouvoirs de manière inattendue (car bien sûr, ils n’allaient pas rester sans pouvoirs très longtemps même si certains ne voulaient plus de ce fardeau), les frères et sœurs se lancent dans une mission pour sauver une femme qui pourrait détenir la clé pour arrêter ces nouveaux adversaires. Ils devront également affronter une autre version de leur redoutable père, Sir Reginald Hargreeves (Colm Feore), qui a ses propres motivations néfastes et dispose désormais de ressources encore plus importantes. C’est un territoire familier pour la série, mais avec moins d’épisodes pour réaliser leur mission.
L’équipe de super-héros devra sauver le monde en seulement six épisodes, contre 10 pour les saisons précédentes. Une telle réduction a ses avantages et ses inconvénients. D’une part, les trois premières saisons ont souvent été le terrain d’épisodes de remplissage et d’intrigues secondaires superflues qui se jouaient comme des quêtes secondaires superficielles de jeux vidéo. Mais cette saison 4 n’échappe pas à la répétition parce que la mission reste la même, restaurer la réalité.
Plus la série avançait, plus elle risquait de commencer à s’éterniser. La saison 4 tente d’éviter cela en grande partie ; elle divise ses personnages principaux (comme par le passé mais pas trop), mais elle semble plus concentrée, moins dispersée (à part Klaus et ses side quests). D’un autre côté, une grande partie de la saison 4 est précipitée. Les révélations surprises, les renversements de situation et la menace imminente d’anéantissement sont fondamentaux pour l’expérience Umbrella Academy, mais tout cela est légèrement contraint ici. La portée de la saison est limitée et les décors plus restreints, ce qui suggère que le budget était moindre.
Au revoir les Hargreeves
Heureusement, tout cela aboutit à une conclusion plus ou moins satisfaisante même si elle est plutôt triste et un peu frustrante. Mais le casting reste un plaisir à voir, en particulier, Page qui continue d’être un acteur passionné et touchant. Il capture parfaitement la rage que Viktor ressent à un moment donné et la compassion qu’il apporte à un autre. Plus que les éclats de violence sanglants, ce sont ces moments de croissance émotionnelle qui continuent de faire battre le cœur et de sauver Umbrella Academy. On finit par s’attacher à ces humains aux super pouvoirs, non pas à cause de ce qu’ils peuvent faire, mais à cause de qui ils sont et de qui ils veulent être.
La saison 4 de Umbrella Academy n’est pas parfaite (elle contient une romance vraiment inutile) et elle semble souvent contrainte et étroite à cause de sa longueur raccourcie et d’un budget qui semble restreint. Pourtant, elle réussit bien avec son groupe hétéroclite de super-héros. Elliot Page se démarque du reste de l’ensemble avec une performance solide qui capture parfaitement un équilibre d’émotions, et le final lie le tout joliment, terminant la série sur un chant du cygne approprié.
Il est brutal de dire au revoir aux Hargreeves, devenus des personnages si merveilleusement imparfaits. Cette famille pleine de drames et de dysfonctionnement nous manquera, mais il est temps que la réalité reprenne son cours.
L’intégrale de Umbrella Academy est disponible sur Netflix.
Crédit ©Netflix
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