Retour sur le final de la série Le Régime avec Kate Winslet qui se termine sur une note cynique. Spoilers.
La mini-série Le Régime se termine sur une note cynique, sur la mort d’un personnage clé qui souligne le thème principal de la série. Intitulé « Ne Vous Réjouissez Point » le final reprend peu de temps après les événements de l’épisode cinq, où la chancelière Elena Vernham (Kate Winslet) et son conseiller/garde du corps/amant Herbert Zubak (Matthias Schoenaerts) ont dû fuir le palais. Ils se retrouvent seuls et pourchassés par la résistance et après avoir trouvé refuge chez un local apparemment gentil, ils sont trahis et remis au nouveau Front national de liberté.
Le but d’Elena en tant que chancelière était d’être la figure de proue charismatique d’une oligarchie, un porte-étendard pour un pays qui existe dans le but d’enrichir des milliardaires comme Emil Bartos et céder ses ressources à l’Amérique, qui veut accéder à ses mines de cobalt et est prête à fermer les yeux sur les rapports faisant état de violations des droits de l’homme et de corruption autocratique.
Sa relation avec Zubak a perturbé l’ordre naturel des choses parce que « son monde » était censé être quelque chose qu’elle ignorait pendant que Bartos et ses conseillers s’enrichissent. Cela a été une épreuve exaspérante pour eux de lui faire accepter son rôle.
Une dictatrice amoureuse
Le Régime a eu du mal à donner à la relation d’Elena avec Zubak la légitimité émotionnelle dont elle a besoin pour fonctionner, ce qui est dommage puisque le final a le courage de la mener à une fin vraiment brutale. Ce que le créateur Will Tracy, qui a écrit cet épisode, a essayé de réaliser est de montrer la contradiction de leur relation entre l’amour et le cynisme de la politique du pays. Et au final, on du mal à croire en cet amour, surtout par ce que les personnages sont insupportables.
Le gouvernement d’Elena a allègrement privé d’argent son propre peuple, mais sa passion pour Zubak n’est pas une fiction, ce qui a plongé le régime dans un désarroi total. Elle n’est pas censée agir selon ses caprices, et elle n’est certainement pas censée restituer de vastes étendues de terres au peuple. L’amour a perturbé l’ordre naturel des choses.
Ce final nous rappelle avec force que nous n’avons pas vraiment vu le pays qu’Elena gouverne, en dehors d’un voyage de relations publiques fortement orchestré à Westgate selon lequel elle avait besoin d’un réservoir d’oxygène pour survivre. Elle a l’air tout à fait absurde de se précipiter à travers les bois dans sa robe rouge et il faut des réprimandes constantes de la part de Zubak pour lui rappeler qu’elle n’a pas accès aux caméras, aux avions ou à son équipe de réseaux sociaux, et qu’elle ne peut pas regretter son malheur en hurlant des insultes de toutes ses forces.
Les USA à la rescousse d’Elena
Alors qu’elle et Zubak parcourent les environs à la recherche d’un endroit pour se mettre à l’abri, la série offre un aperçu complet des décombres au-delà des portes du palais, qui ne peuvent pas tous être attribués à la guerre civile qui fait rage à travers le pays. Elle n’a aucune idée à quel point les gens ordinaires vivent mal. Ils finissent par tomber sur quelqu’un qu’ils sous-estiment puisque l’homme va les livrer au NFF dirigé par Laskin, l’ancien chef de la sécurité d’Elena.
Laskin s’est associé à la résistance, mais ils ont toujours besoin d’Elena pour assurer une transition pacifique. Vernham accepte à contrecœur d’aider ses ennemis, mais elle est ensuite sauvée par des mercenaires américains, qui proposent un accord : en échange du rétablissement d’Elena au pouvoir, l’Amérique (loin d’être héroïque) se verra offrir des conditions commerciales favorables. Malheureusement pour Zubak, ils ont également besoin d’un bouc émissaire pour blâmer l’année désastreuse de Vernham et il est exécuté. Le Régime se termine avec Elena (de retour avec son mari) célébrant son neuvième Jour de la Victoire et prononçant un discours devant une foule en adoration….
Bien que Le Régime ait perdu une grande partie de son punch satirique depuis son premier épisode prometteur, le final fait bien de le restaurer, principalement en bouclant la boucle là où nous avons commencé. Cependant, on a déjà un peu perdu de l’intérêt au milieu de la saison, ce qui est difficile pour vraiment être satisfait à la fin. Kate Winslet reste bonne dans le rôle, mais on finit rapidement par être lassé par ce personnage dont l’humanité est dure à trouver et à apprécier. Mais c’est probablement le but de la série, qui souhaite dénoncer les dictatures.
Le Régime est disponible sur Prime Video via le Pass Warner.
Crédit ©HBO
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