C’est face au pire que l’on reconnait ses vrais amis : découvrez la critique de Good Omens, nouvelle création originale d’Amazon Prime, disponible en ligne dès aujourd’hui.
Adaptée du roman à succès de Neil Gaiman et Terry Pratchett du même nom (De bons présages en français) la nouvelle création originale des studios Amazon débarque aujourd’hui sur la plate-forme de streaming du géant du e-commerce : Prime Video. Un adaptation réussie, pour une véritable série feel-good et délicieusement tarée.
Yin & Yang
Il est un ange et l’autre un démon. Quand le yin et le yang se rencontrent à travers l’imagination d’un auteur décalé et complètement fou, cela donne Good Omens, une série fantasque, satirique et débridée, aux allures burlesques et assurément british.
Une comédie de 6 épisodes, adaptée du roman à succès du duo Neil Gaiman et Terry Pratchett écrit dans les années 90, véritable phénomène outre-manche. Une comédie qui fonctionne de bout en bout, adaptée brillamment à l’écran par Neil Gaiman.
Un traitement fidèle au matériel original grâce à ce dernier qui signe lui-même les scripts de la série, avec Douglas McKinnan à la réalisation. Good Omens se révèle véritable pépite d’Amazon Prime, pour une comédie théologique comme rarement vue en télévision, à hauteur du culte littéraire anglais.
Forever friends
Dans Good Omens, Rampa et Aziraphale sont deux créatures célestes et démoniaques, liées d’amitié depuis la nuit des temps. Du jardin d’Eden à notre époque. Alors que ces derniers se sont accoutumés à une vie sur terre (et les plaisirs qui vont avec malgré leur responsabilité d’ange et démon), l’Apocalypse est en chemin avec la naissance de l’antéchrist.
Une Apocalypse qui ne sied pas à nos deux comparses, puisqu’ils vont tenter de l’éviter par tous les moyens possibles et imaginables, avec ou sans miracles. Entre flashbacks historiques et prophéties funestes, l’Ange et le Démon vont s’allier pour tenter de contrer les pouvoirs du Mal, ainsi que la grande guerre qui opposera les forces du Paradis à celle des Enfers.
Fable biblique
Une fable détonante, entre imaginaire enfantin, biblique et surnaturel. Neil Gaiman retranscrit dans cette œuvre télévisuelle son roman écrit à quatre mains à la perfection, tout en tentant de coller à la norme qu’impose l’écriture télévisuelle.
Véritable mélange de genres, Good Omens propose à la fois une comédie burlesque, teintée d’humour noir et décalée, sur fond d’aventures enfantines, tout en offrant une véritable réflexion sur notre monde et l’humanité pour mieux la célébrer, non sans une pointe chauvine et tout en se moquant des mythes chrétiens.
God is a woman
Narré par la voix de Dieu – qui est ici une femme (coucou Dogma) – Good Omens est bien plus qu’une histoire d’Apocalypse, avec un ordre de nonnes sataniques, des démons, des sorcières, des prophéties et autres phénomènes surnaturels inexplicables. Elle est une véritable célébration de la folie humaine et tout ce qui la rend si admirable, de l’amour à l’amitié, en passant par ses moments les plus sombres.
Une célébration soutenue par une production irréprochable et sans faille, entre costumes et effets spéciaux époustouflants, décors recherchés ou assurément britanniques, et une composition musicale entre bande originale enfantine ou épique signée David Arnold, nourrie par d’autres morceaux iconiques pop-rock, de Queen à Paul McCartney en passant par AC/DC.
Duo parfait
L’atout majeur de cette adaptation en mini-série de Good Omens réside dans le duo star de la série, incarné par Michael Sheen et David Tennant. Un duo délicieusement divin (ou diabolique) à l’alchimie indéniable, qui fonctionne à la perfection, à la fois attachant et délicieusement drôle.
Michael Sheen n’aura jamais été aussi doux et angélique à l’écran, David Tennant aussi jouissif et excellent dans son rôle de démon rockeur, aux faux airs de David Bowie. Les deux acteurs sont bien entourés d’ailleurs, avec Jon Hamm dans la peau de l’Ange Gabriel, plus superficiel et américain que jamais, Frances McDormand prêtant sa voix au Créateur, ou même Benedict Cumberbatch prêtant la sienne à un certain Ange déchu, maître des ténèbres.
Un duo d’amis plus que crédible, unis dans un but commun, avec tout ce que cela implique, de la trahison d’un camp, aux sacrifices attendus. Les deux acteurs se donnent à leurs personnages, sans concession, visiblement habités par ces derniers. Et cela se voit à l’écran.
Réflexion écologique
Good Omens est une œuvre incontestablement dopée à la pop-culture et le fantastique. Une œuvre qui « part dans tous les sens », à l’intrigue tentaculaire, pour non seulement divertir, mais tout aussi bien faire réfléchir le spectateur.
Si le roman a été écrit dans les années 90 suite à la chute du Mur de Berlin, Good Omens propose, notamment dans la série, une résonance à notre époque grâce à un discours écologique, offert par un personnage inattendu.
Même si elle se moque souvent de l’imaginaire biblique, Good Omens s’amuse des mythes et des concepts de bien et de mal pour souligner la dualité humaine, enclin au meilleur comme au pire. Une dualité incarnée par les héros de cette aventures inédite et folle, pour mieux célébrer ce qui rend l’humain si unique, à savoir les liens qui l’unissent aux autres. Pour le meilleur… ou l’Apocalypse.
Crédit photos : ©Prime Video
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