Castle saison 7 : amnésie collective

Retour sur un épisode très moyen pour le début de la saison 7 de Castle.

Pour sa saison 7, Castle change de showrunner et cela se ressent dès le premier épisode. Une affaire bien plus mystèrieuse que les précédentes, des personnages pas totalement eux-mêmes, et quelques oublis un peu trop évidents pour ne pas le mentionner. David Amann offre ici un premier épisode d’essai loin d’être concluant.

A la recherche du Castle perdu

A la fin de la saison 6 de Castle, l’écrivain, en route pour son mariage avec Beckett, est victime d’un accident de voiture. Un accident provoqué par un mystérieux vilain, qui se termine avec la voiture de Castle en flamme. Dès le début de ce season premiere, intitulé Driven, on apprend que Castle n’était pas dans sa voiture. Il a été kidnappé. Très vite, les recherches pour retrouver le fiancé de Beckett se lance et les indices s’accumulent, jusqu’au moment où les inspecteurs arrivent à une conclusion hautement improbable : Castle a mis en scène son propre kidnapping soit pour échapper à son mariage soit parce qu’il a caché tout ce temps une sombre part de sa vie.

Cela paraît ridicule quand on connaît le personnage, et pourtant c’est à cette hypothèse que Beckett, Esposito et Ryan vont adhérer.

Et c’est à ce moment là où l’épisode perd grandement en qualité et interêt. Si les 15 premières minutes sont très bien écrites et superbement jouées par Stana Katic, le reste de l’épisode est tout simplement une succession de scènes mal écrites où on reconnait à peine les personnages que le téléspectateur a suivi durant déjà 6 saisons.

Des personnages méconnaissables

Tout d’abord, certaines évidences ne leur viennent pas à l’esprit. Beckett est sensée être la meilleure inspectrice de New York, et l’explication évidente aux diverses preuves – que quelqu’un, sous la menace ou le chantage, force Castle à commettre ces actes, ne lui vient pas à l’esprit. Faire appel à leurs anciens collègues et partenaires d’une enquête du Homeland Security, de la CIA, et les nombreuses autres agences avec lesquelles ils ont travaillé ces dernières années pour demander un service ou deux dans l’enquête ? Cela ne leur traverse jamais l’esprit. Pas même pour leur demander si un des méchants dont il s’occupe se serait échappé et en voudrait à Castle. Ils ne pensent même pas à interroger l’éditeur de Castle au cas où un fan de l’écrivain aurait eu l’idée de faire un remake de Misery.

Rien de cela ne sera jamais mentionné dans l’épisode, même pas en une réplique pour mieux les écarter.

De plus, aussi bien Esposito que Ryan et Beckett sont très rapides à perdre foi en Castle et croire qu’il est bel et bien coupable de tous les méfaits. Ceci après tout un épisode en saison 5 où ils ont tous refusé de le considérer coupable quand les preuves et les circonstances rendaient la théorie de sa culpabilité plus plausible que lors de cette affaire.

Amis de peu de foi

Il est évident que les scénaristes voulaient jouer sur l’idée qu’on ne peut jamais être totalement sûr d’une personne, qu’après une longue absence, les doutes ne font que s’approfondir. Mais au lieu de doutes, Ryan, Esposito et Beckett semblent que trop certains que Castle est coupable de tout. Après 6 ans à les suivre et à prouver qu’il était l’un des leurs et à gagner leur confiance, Castle prend cela plutôt bien, sans rancune, ni énervement. Sans même un petit souffle d’indignation. A ce rythme là, l’équipe pourrait activement tenter de le tuer, Castle leur ferait un câlin de remerciement, et s’excuserait de ne pas être facile à tuer.

Après tout, il s’excuse déjà d’avoir fait vivre un enfer à Beckett pendant ces deux mois d’absence, quand c’est lui qui a été kidnappé et a disparu pendant deux mois et est revenu le visage buriné, déshydraté, avec une blessure par balle et une amnésie. Non pas que Beckett n’a pas souffert de son absente, ceci est divinement joué par Katic avec en prime de belles scènes dont une hautement symbolique avec le « murder board », mais devait-il vraiment présenter des excuses ?

Mystères et boule de gomme

Quant au mystère, rien n’est résolu. Ils ont simplement retrouvé Castle, mais le pourquoi, le comment et le qui restent irrésolus. Les réponses seront vraisemblablement apportées tout au long de la saison. Et non pas par Castle, qui a apparement vécu de grandes aventures pendant les deux derniers mois, puisqu’il est amnésique. Un ressort scénaristique trop simple, trop convenu et franchement indigne d’une série policière des années 2014.

Surtout que l’amnésie de Castle ne touche que les évènements entre son kidnapping et le moment où il se réveille à l’hôpital. Bien pratique pour créer un mystère et une conspiration. Ces petites coïncidences bienheureuses écumes ce premier épisode et en deviennent agaçantes.

Malgré tout, David Amann essaye ici de créer un arc narratif intriguant. Le téléspectateur va se poser de nombreuses questions et les fans vont certainement se creuser les méninges pour tenter de découvrir ce qu’il s’est réellement passé. Qui a enlevé Castle ? Que s’est-il passé durant ces deux mois ? Comment Castle a-t-il était au contact de la Dengue ? Que signifie cette clef ? Qui est réellemet le faux Henry Jenkins ? Ceci n’est qu’un échantillon des questions posées dans ce premiere. Il faut ajouter aussi les conséquences de cette affaire sur la relation de Beckett et Castle, mais aussi entre Castle et les autres personnages, et on a une saison 7 très bien installée.

Mais La vraie question est, les fans, déjà déçus pour la majorité de ne pas avoir eu droit au mariage la saison dernière, seront-ils présents pour échafauder les théories ?

Crédits Images : ©ABC

Marine Glinel