Critique de Masters of Sex, nouvelle série de Showtime prometteuse qui traite de sexe sous un point de vue scientifique mais aussi très humain.
Créée par Michelle Ashford, Masters of Sex est basée sur l’histoire vraie du Dr William Masters, gynécologue renommé de la fin des années 50. Ce dernier veut conduire une étude sur le comportement sexuel humain. L’hôpital dans lequel il travaille refuse de soutenir son projet. Il commence d’abord par observer une prostituée en prenant des notes puis étend son étude avec de vrais sujets volontaires. Pour mener son étude à bien, le Dr Masters va engager Virginia Johnson, une mère célibataire, ancienne chanteuse devenue secrétaire. La vision plus libérale de Virginia sur le sexe est un atout pour Masters qui ne voit que le côté scientifique de la chose. De plus, le point de vue d’une femme est important, Masters étant un homme qui a du mal à comprendre les femmes. Masters et Johnson sont deux personnalités diamétralement opposées qui vont être complémentaires dans leur travail et chacun va apporter sa pierre à l’édifice. Lui est pragmatique, elle est instinctive. Lui est sexuellement refoulé, elle est libérée. Mais ils ont tous les deux le même but, pousser les limites de la science et comprendre le comportement sexuel des gens.
Un duo déterminé
L’étude que Masters et Johnson mènent est en parallèle avec leur propre vie personnelle. Quand il s’agit de sa vie privée, le Dr Masters a du mal à voir son épouse faire la même chose que ses sujets. Il est gêné, il ne sait pas comment s’y prendre et est bizarrement très distant avec sa femme, ne partage rien avec elle ce qui risque de leur créer encore plus de problèmes par la suite. Ils essayent d’avoir un enfant mais ont des difficultés à concevoir. Son travail prend le dessus sur sa vie personnelle. Sa femme est adorable mais il est incapable de lui procurer ce qu’elle veut. Il en est de même avec Virginia qui fait parfois passer le boulot avant ses enfants. Divorcée deux fois, Virginia refuse de s’engager dans une relation sérieuse. Elle commence à fréquenter Ethan, un des médecin de l’hôpital qui travaille avec Masters. Lui voit les choses beaucoup plus sérieusement qu’elle. Pour elle, ce n’est que du sexe sans sentiments.
Le fait que Masters of Sex se passe dans les années 50 donne une tout autre dimension à la série. Les gens étaient très conservateurs, beaucoup plus qu’aujourd’hui. Le sexe est une chose que l’on faisait mais dont on ne parlait pas. Masters et Johnson vont changer la donne et révolutionner les choses. Michael Sheen est très bon dans le rôle de Masters mais il a ce côté froid qui pour le moment n’aide pas à s’attacher à lui. L’acteur est cependant très bon et réussi à transcrire la contradiction du personnage qui travaille sur un sujet qu’il est incapable de reproduire chez lui. Lizzy Caplan brille de mille feux. Elle est excellente dans le rôle de Virginia. L’actrice étant habituée à la comédie (Party Down, Bachelorette), il est agréable de la voir explorer le côté dramatique de son talent. Elle joue une femme forte, libérée et qui fait tout pour élever ses enfants seules. Une chose difficile à cette époque où les femmes sont sensées être des femmes au foyer mariées.
Du sexe mais pas que
La série est intéressante d’un point de vue scientifique mais aussi humain. Les personnages sont captivants. Leur étude du comportement sexuel humain est importante mais sans leur propre psychologie les choses seraient moins fortes. La psychologie des personnages est tout aussi importante et Masters of Sex arrivent très bien à associer les deux. Malheureusement, au début, on s’ennuie parfois un peu, le rythme est lent. Il faudra être patient pour voir comment les choses évoluent mais les deux premiers épisodes établissent bien l’histoire et les personnages et donnent envie d’en voir plus. La relation entre Masters et Johnson est au centre de la série. C’est leur collaboration qui sera intéressant à suivre. La dynamique entre les deux ainsi que la balance entre leur vie privée et leur travail, c’est le plus important.
La série traite de sexe, un sujet universel et tente de l’exploiter de tous les points de vues qu’ils soient scientifiques, romantiques, physiques, psychiques. Bien sûr, c’est une série Showtime donc la nudité et les scènes sexuelles ne manquent pas. Mais a aucun moment elle ne franchit la ligne de la vulgarité même quand Masters tente de poursuivre son étude dans une maison close avec des prostituées.
Crédits ©Showtime
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