Critique d’une saison 3 bien meilleure que les précédentes pour Silicon Valley.
Pour cette saison 3, Silicon Valley grandit enfin un peu. S’il existe toujours trop de blagues indignes d’adolescents attardés, la série semble avoir enfin trouvé son équilibre et son rythme de croisière. Mieux encore, les personnages sont mieux développés et gagnent en profondeur et l’intrigue est plus intéressante, mieux construite en cette saison.
De plus, Silicon Valley s’amuse beaucoup plus dans la satire de ce monde bien en dehors de nos réalités, où les extravagances se multiplient et les dépenses indécentes sont moquées. Mais cela n’est pas que des observations satiriques et cyniques. Mike Judge offre, enfin, un jugement tout en gardant son humour. Le meilleur exemple est avec Big Head, et Bachman, qui dépensent sans compter et de manières parfaitement idiotes et ridicules, avant de se retrouver sur la paille.
L’absurdité de la Silicon Valley
Dans cette saison 3, Silicon Valley est allée relativement vite, plus que dans les précédentes saisons. Alors qu’il a fallu deux saisons pour construire la plate-forme, trouver les financement et réellement créer la société, si on peut dire, en une seule saison la boite a plusieurs dirigeants, le projet est terminé, bêta testé, lancé pour le grand public, connaît le succès avant l’échec.
Si la boite de Richard Hendricks changent de mains si souvent, c’est pour montrer certaines absurdités de la fameuse Silicon Valley, comme la série s’amuse à le souligner souvent, mais aussi montrer que le succès d’un produit n’est pas uniquement dû à sa qualité propre, mais souvent à des manigances et arrangement pas toujours très honnêtes. Contrairement à son image, la Silicon Valley ne cherche pas forcément l’innovation, mais surtout, comme dans tous les autres secteurs, à rapporter autant d’argent que possible.
Univers Ego-centré
Cette saison 3 de Silicon Valley apporte aussi une autre critique à cet univers : ça a tendance à être beaucoup trop ego-centré. Pied Piper ne fonctionne pas auprès du grand public tout simplement parce qu’il faut être soit-même ingénieur en informatique pour comprendre la plateforme. Ce qui parait évident et génial pour presque tous les acteurs de l’industrie, est trop complexe et confus pour le commun des mortels.
Ce point sonne aussi comme une admission des erreurs des saisons passées de Silicon Valley. En effet, certaines difficultés rencontrées par les héros, et beaucoup de blagues n’étaient pas assez expliquées ou trop confidentielles pour être comprises par quiconque n’a jamais travaillé dans ce milieu.
Toujours trop de gras
L’amélioration de cette saison vient aussi de personnages bien mieux développés et nuancés. Jared et Bachman sont les mieux servis sur ce point en cette saison, où on découvre de nouveaux pans de leur personnalité. Qui aurait pu dire que Jared serait capable de faire quelque chose d’illégale, ou d’avoir une vie amicale et sexuelle saine et tout simplement existante et que Bachman sauverait Richard et Pied Piper au dernier moment, dans un élan de générosité et bonté ?
Reste encore, malheureusement, un goût bien trop prononcé pour l’humour gras et en dessous de la ceinture, qui souvent gâche des scènes autrement drôles ou originales. Mike Judge va trop souvent vers le rire facile, quand il prouve par ailleurs qu’il sait apporter un humour d’observation et satirique beaucoup plus intelligent.
Crédits Image : ©HBO
Connecte tes Neurones à Brain Damaged sur