Lazy Company saison 3 commencera ce soir à 22h30 sur les écrans d’OCS. Une reprise en fanfare et en sang pour la compagnie de guerre américaine avant de tirer sa révérence en 10 épisodes. Critique d’une ultime saison, pas comme les autres, pour une grande série française.
Lazy Company est un peu la série française qui donne envie de rougir à toutes les autres. Portée par deux jeunes génies, Samuel Bodin et Alexandre Philip, cette série de comédie de 25 minutes aura marqué les esprits dès son premier épisode, pour sa réalisation atypique pour le genre, son écriture appliquée, son style personnel et inimitable. Un produit rare en télévision qui tire sa révérence en saison 3, pour un melting-pot télévisuel qui laissera sa marque sur le petit écran. Une révérence dans une saison plus mature et plus noire, mais toujours aussi délicieuse.
Dans la saison 3, la Lazy n’est plus, suite à la trahison du général Sanders, l’équipe est démantelée. L’enfant de Slice est désormais un sur-adolescent aux capacités psychiques impressionnantes, vivant caché avec ses parents, La Jeanne et Niels convolent à leur manière et Chester lui, est un alcoolique déprimé dans un autre régiment. Nos joyeux drilles vont reprendre du service pour l’OSS quelques mois après, quand Jessica Sanders va les retrouver et leur apprendre que l’enfant de Slice a été enlevé par le général et Hitler.
La fabrique des Héros
Cette saison 3 reprend suite aux évènements qui se sont déroulés dans le final : la mort du Soldat Henri et le mariage de La Jeanne avec Niels. Une saison qui s’ouvre sur un massacre et des images véritables de la guerre en noir et blanc. Le ton est ainsi donné, on va rire, mais rire jaune.
Cette ultime saison de Lazy Company se veut comme une saison de conclusion pour nos personnages, une saison plus contemplative, plus profonde, plus triste et axée autour des ravages de la guerre, de ses méfaits psychiques, de la mort, mais surtout, autour de la notion d’héroïsme. Car oui, Lazy Company, ce n’est pas que du rire et de la dérision, du comique de situation et des délires décalés.
En saison 3, on continue dans la lancée de la saison 2 et on explore les ressorts dramatiques qui y ont été installés pour leur donner encore plus de rondeur et de corps. On se concentre sur les personnages, leurs états et émotions suite au décès d’Henri. Tous veulent mettre fin à cette guerre qui tue, et vont s’atteler à la tâche, notamment Chester et Niels. Touchant, malheureux, déterminés et drôles, chaque personnage s’impose dans cette ultime saison comme un héros, avant un final inattendu pour un véritable épisode doux et amer. Un ultime épisode qui veut clairement revenir sur la fabrique des héros, insoupçonnés et insoupçonnables. Ceux qui sont capables de tout jusqu’au sacrifice.
Hommages
Le monologue du premier épisode est là pour donner le ton : « L’histoire s’écrit dans le sang ». Et du sang, il y en aura, et pas qu’un peu. C’est la saison des morts, de la douleur, et des trahisons, celle qui va mettre fin à la guerre, régler son compte à Dolphy, et sceller le sort de la Lazy Company.
C’est aussi la saison des hommages. Si Lazy Company a toujours clairement rendu hommage à la pop-culture et toutes ses influences cinématographiques, de sa mise en scène, à son esthétique, en passant par ses dialogues ou sa musique, en saison 3, les scénaristes et réalisateurs se sont fait plaisir : hommage à Rocky dans un épisode hilarant et bluffant visuellement, avec un Chester survolté, incarné par Alban Lenoir, qui d’ailleurs, cette saison, rejoue à sa manière son Voyage au bout de l’enfer. Hommage aussi au cinéma muet dans un épisode contemplatif avec Chuck (Antoine Gouy), donnant encore plus de profondeur à un personnage assez stéréotypé, pour un épisode très lyrique qui nous offrira même un petit caméo du réalisateur à sa fin.
Toujours aussi fou
Lazy Company ne déroge pas à sa règle du rire, encore moins cette saison 3 : situations cocasses, punchlines bien lancées, jeux de mots tordus, échanges délirants, le rire est toujours au rendez-vous, sans conteste, dans cette ultime saison. On se poile, on ne se refuse rien, pas même une infiltration en père-noëls ou une chanson de Noël chantée par Hitler. Car oui, même si la série se veut un tantinet plus sérieuse dans l’évolution et la conclusion de son intrigue, la dérision reste l’élément clé qui fait de cette œuvre une pépite rare. Même les changements de castings sont sujets à la blague.
Lazy Company nous aura offert trois saisons de grande excellence, tant dans son écriture, le jeu de ses acteurs, sa réalisation, son esthétique et ses notes de musiques bien choisies, pour offrir émotions et rires à ses spectateurs, avant de terminer en apothéose dans un final explosif. Elle restera sans conteste une série au panthéon de meilleures séries françaises, et un tremplin pour ses créateurs : Samuel Bodin et Alexandre Philip, deux talents à surveiller qui méritent d’avoir été récompensés au Festival de la Fiction de la Rochelle en ce début d’année. Adieu la Lazy, et merci pour les rires (et les quelques larmes).
Lazy Company saison 3 : Bande annonce
Crédits : ©Empreinte Digitale / OCS
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